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Essence : entre 76 % et 131 % d’augmentation des prix à la pompe entre août 1990 et mars 2011

Publié le 30 mars 2011 par Lecriducontribuable
Prix moyens à la pompe constatés fin mars 2011

Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale propose au gouvernement de geler par décret les prix du carburant, plutôt que de se pencher sur le rôle que joue la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) dans leur niveau anormalement élevé.

France 2 diffusait le mardi 29 mars, dans son journal télévisé de 20 heures, un sujet sur la proposition du groupe socialiste à l’Assemblée nationale de geler par décret les prix du carburant (vidéo à regarder entre 6′34″ et 7′59″).

Sans le vouloir, France Télévisions donne aux téléspectateurs le moyen de mesurer l’évolution des prix de l’essence sur la durée. À 6′45″, on peut voir une infographie des prix moyens à la pompe constatés fin mars 2011 (ci-dessus), et à 7′07″, une image des prix (en francs) d’une station-service en août 1990 (ci-dessous), lorsque le Premier ministre de l’époque, Pierre Bérégovoy, avait bloqué par décret les tarifs de l’essence.

Prix à la pompe (en francs) dans une station-service en août 1990

Résultats :

En août 1990, alors que l’on était en pleine flambée des cours due à l’annexion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein, le prix à la pompe dans la station-service servant d’exemple était de 3 francs 85 pour le diesel, 5,54 pour le super plus et 5,69 pour le super, soit respectivement 0,59, 0,85 et 0,87 euro (1 euro = 6,55957 francs).

Fin mars 2011, les prix moyens sont respectivement passés à 1,36, 1,50 et 1,54 euro.

Ce qui correspond à des évolutions respectives de 131, 76 et 77 % entre 1990 et 2011.

L’inflation officielle pendant cette période, calculable à l’aide de cet outil, est de 42,9 %.

Cet écart s’explique-t-il seulement par la « spéculation » sur les cours du pétrole, comme l’avance un peu vite le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault ?

Non, car la réponse est également à trouver dans la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), qui, à l’époque où les cours du pétrole étaient plus bas, a représenté jusqu’à 80 % du prix du super ! Aujourd’hui que les cours sont plus élevés, elle n’en représente « que » 60 %.

Plutôt que de vouloir geler artificiellement les prix à la pompe, les socialistes feraient mieux de proposer la baisse de la TIPP en proportion de la hausse des cours, et sans mesure démagogique comme, au Royaume-Uni, la compensation de cette baisse de la taxe à la pompe par une hausse de celle sur les compagnies pétrolières : au final, c’est sur l’automobiliste que cette hausse est répercutée.

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Sur la hausse des prix et le rôle du politique (État et Banque centrale) dans ce phénomène, regardez cette vidéo, sous-titrée par mes soins : La politique monétaire de la Fed expliquée.

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