Sondage: trois quarts des citoyens en faveur de la fusion, mais...

Entre le 16 février et le 3 mars 2011, un millier de citoyens des communes de Crans-Montana ont été sondés. De façon globale, trois quarts des personnes interrogées par MIS Trend sont favorables, voire très favorables à une fusion des six communes concernées. Une d’entre elles se dit toutefois opposée. Le sondage permet de constater qu’il y a une certaine concordance entre les communes, cela se sent auprès de ceux qui habitent la station surtout. Les citoyens favorables à une fusion souhaitent que celle-ci se fasse dans les cinq années à venir. Les autorités constatent ainsi que le terreau pour la fusion est favorable et que la question pourra être traitée sur la base des résultats de ce sondage. On peut donc présager qu'avant cinq ans il y aura une votation sur la fusion à Crans-Montana.

L’Association des Communes de Crans-Montana a confié à l’institut de sondage MIS Trend la tâche de mesurer l’adhésion de sa population à une fusion – ou non – des six communes. Ce mercredi 30 mars, les résultats de l’étude ont été présentés au Comité directeur et à l’Assemblée des délégués, ainsi qu’à la presse, par Gaëlle Weston, membre de la direction de MIS Trend.


Quelles sont les réactions à la proposition de fusionner six communes en une seule? L’étude démontre que, de façon globale, trois quarts des personnes interrogées sont favorables, voire très favorables à une fusion. En y regardant de plus près, on sent de sérieuses réticences à Icogne et dans une moindre mesure aussi à Lens:

• Icogne est la commune la plus opposée à cette fusion avec seulement 29% d’avis plutôt favorables.
• Lens atteint 64% d’avis plutôt favorables, les avis très en faveur de la fusion concerne un tiers des habitants (34%).
• Les positions les plus positives sont exprimées par les habitants des communes de Chermignon, de Montana et de Randogne. Ici, plus de la moitié des répondants sont entièrement en faveur de la fusion.
• Mollens recueille 78% d’avis plutôt favorables à la fusion et 37% d’avis tout à fait favorables.

 

Seule Icogne très réfractaire
MIS Trend l’a donc constaté:

«Les communes de Crans-Montana sont majoritairement en faveur d’une fusion, seule la commune d’Icogne y est très réfractaire. Même si l’idée semble faire son chemin à Lens, un effort particulier devra être entrepris afin de renforcer le soutien envers une fusion. Il y a sans doute une faisabilité politique pour une fusion mais à condition d’informer et de rassurer ceux qui s’y opposent par crainte souvent de perdre leur identité, leur autonomie ou de péjorer l’état de leurs finances communales.»

Une fusion à moins de 6 communes?
Question a aussi été posée pour savoir si une fusion à moins de six communes pouvait être envisagée.
Ceux qui ne se disent pas vraiment et pas du tout favorable à la fusion (soit 25%, en rouge foncé et rouge clair dans le premier graphique ci-dessus), se répartissent comme suit:
-   3% favorables à la fusion de 5 communes
-   1% favorables à la fusion de 4 communes
-   3% favorables à la fusion de 2 à 3 communes
-   18% pas favorables du tout à une fusion
On peut donc dire que ceux qui disent "non",  c’est qu’ils refusent l’idée de la fusion, et non pas la fusion à 6.
«Radiographie» des sondés
En étudiant de près l’échantillonnage interrogé, il ressort que les hommes sont légèrement plus favorables à la fusion que les femmes; on repère par contre peu de différence selon l’âge des personnes interrogées, les moins de 55 ans étant un peu plus favorables. Au niveau géographique, les habitants sur le plateau touristique sont davantage favorables à une fusion; ceux qui vivent depuis peu dans la région sont plus en faveur d’une fusion que ceux qui y vivent depuis 10 ans et plus. Peu de différence est constatée selon les sensibilités politiques entre droite/centre et gauche, les personnes qui se disent apolitiques sont légèrement moins favorables à la fusion.
Pourquoi fusionner?
Gaëlle Weston constate que les raisons d’être favorables à une fusion sont rationnelles et raisonnables:

«C’est surtout à une réduction des coûts que l’on pense, puis à une plus grande efficacité des prestations et aux perspectives de développement. Après relance, les principaux arguments pour une fusion sont l’effet positif sur les coûts, l’amélioration des services à la personne et l’attractivité des communes vis-à-vis de l’extérieur. On croit un peu moins en revanche à une solidarité plus grande entre habitants des six communes.»

Parmi les arguments donnés spontanément en faveur de la fusion, la réduction des coûts et la meilleure gestion sont cités par 30% des sondés; suivent la meilleure gestion des équipements (17%), les nouvelles perspectives de développement (12%) et les projets plus grands (12%). Les citoyens interrogés parlent aussi d’une meilleure fiscalité possible et harmonisée (10%). Ils ne sont que 6% à évoquer le fait que Crans-Montana aurait plus de force à l’extérieur et 5% à affirmer que cela donnerait plus de poids à la commune unique.
Les opposants, eux, sont 26% à dire spontanément que la situation actuelle convient; 11% craignent une perte d’autonomie et 9% une perte de contrôle sur l’administration, 9% prévoient une augmentation des coûts. Ils sont 4% à citer spontanément la diminution poids des villages.
Quand devrait-on fusionner?
Question a été posée de savoir si fusion il y a, est-ce que cela doit intervenir dans les cinq ans, 10 ans ou à plus long terme encore? Il ressort que la majorité souhaite une fusion à court terme.
 

Et maintenant?
En décembre 2008, l’Assemblée des délégués a voté pour que la question de la fusion soit traitée dans la présente législature; le Comité directeur a choisi de commander un sondage, plutôt qu’un vote préalable ou de démarrer immédiatement par une étude. Partant du principe que le sondage a montré que le terreau est favorable, le processus doit continuer et il s’agit de fixer ce qui doit maintenant être fait, sachant que la question d’une fusion des communes reste, selon la loi, une compétence communale.
Et encore?
D'autres questions que celles sur la fusion ont été posée. Voici quelques tableaux.

« Si vous deviez donner une note à votre commune en fonction de l’attachement que vous avez pour elle, quelle note lui attribueriez-vous sur une échelle allant de 1, pas d’attachement du tout à 10, beaucoup d’attachement ? »

«Quel est votre sentiment de sécurité des biens et des personnes dans votre communes ? Diriez-vous que personnellement vous vous sentez très, assez, pas vraiment ou pas du tout en sécurité dans votre commune?»

«Je vais vous citer divers aspects liés à la gestion de votre commune et vous allez me dire comment vous les évaluez à l’heure actuelle?»