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Pécresse s’agite sur la laïcité et se plante mollement

Publié le 31 mars 2011 par H16

Comme vous l’avez noté, depuis dimanche dernier et la petite claque des cantonales, la majorité se chamaille sur ce qu’il faudrait faire, ou pas, pour faire revenir les électeurs dans leur maternel et sécurisant giron. Ce qui ne manque pas d’exciter les ardeurs des uns et des autres pour attirer la couverture médiatique à eux. Pécresse n’échappe pas à la règle.
Chaque parti, semble-t-il, a sa potiche.

À gauche, Ségolène remplit à merveille ce rôle déterminant. On notera que, tous ragaillardis par leur pseudo-victoire (presque 1/8ème des électeurs ont ripé sur leur bulletin !), les inscrits au Parti Officiellement Socialiste n’ont pas fait appel à ses petites phrases amusantes pour occuper le terrain. Mieux : Aubry se sera gentiment lâchée pour lui en coller quelques unes dans les gencives pendant qu’elle faisait la morte.

Les Verts, grâce à Duflot, n’ont pas eu besoin de chercher longtemps ce qui leur aura évité un nouveau déchirement qui aurait abouti à moult scissions et forces crises de nerf (et Duflot, en pleine crise de nerf, ce sont des ultrasons assurés, avec des chiens qui aboient sur 15 km à la ronde).

Et à droite, c’est donc Pécresse.

Comme la situation est plus que tendue, elle n’a pas eu de mal à récupérer un peu d’audience.

Il faut dire que sa saillie le valait largement ; au sujet de la laïcité, incapable de s’empêcher de proférer une bêtise pendant plus de cinq minutes, elle a saisi l’occasion qui lui était malheureusement proposée pour déclarer, je cite :

«Je crois que la laïcité, le respect des croyances de chacun, ça se vit par l’éducation. Eh bien je pense qu’il nous manque peut-être en France aujourd’hui une formation à la laïcité, un diplôme sur la laïcité et les principes républicains»

C’était sur France-Info, et le syndrome du gros micro mou a encore frappé. C’est incroyable : lorsqu’on demande son avis à un politique en lui fourrant l’un de ces appendices journalistiques douteux sous le pif, immanquablement, le politicien ne peut s’empêcher, comme le chien entendant la cloche du déjeuner, de saliver un bon coup et articuler une bonne grosse sottise.

Je ne vous ferai pas l’affront d’étudier plus avant la proposition absolument ridicule de la ministre. L’idée même qu’il puisse exister un tel diplôme me fait loler les tripes jusqu’au plus profond de moi-même. Je suis tout gondolé à l’idée qu’une telle fumisterie soit passée dans la tête de cette personne manifestement trop oisive.

Shipment of fail !

En fait, j’ai tort de me gausser ainsi.

Si Pécresse a fait sa potiche, elle est, incroyablement, en dessous de la réalité concrète de ce que ce pays peut fournir. Certains nous rebattent les oreilles avec leurs heures les plus sombres de notre histoire et tout ça, mais en réalité, la France subit actuellement les heures les plus ridicules de son histoire.

Dans les manuels scolaires du 22ème siècle (qui seront sous forme électronique ?), ce seront des pages sur fond rose, avec des blagues de Toto dans la marge pour essayer de relever le niveau.

Je dis ça parce qu’en fait, la Valérie propose de mettre en place … quelque chose qui existe déjà.

Cette affaire est ridicule à tellement de niveau qu’on s’y perd.

Une ministre propose, dans le cadre d’un débat que les principaux représentants des religions trouvent déplacé, de mettre en place un diplôme pour former les gens à la laïcité. Ceci montre à quel point le débat et le concept même sont boiteux : il faut un diplôme pour y comprendre quelque chose…

Si on ajoute que ce diplôme existe donc déjà, on en arrive à la conclusion que la ministre en charge de l’éducation supérieure ne sait pas de quoi elle parle.

Mais on peut aussi noter que d’autres joyeux imbéciles l’ont précédé dans ses idées absurdes.

Ce pays, finalement, bien que foutu, ne peut pas lasser celui qui l’observe avec attention : chaque jour apporte son lot, que dis-je, sa palette, non… son container complet d’ahurissantes bêtises que de guillerets lutins du gouvernement, de l’administration, des syndicats ou de la presse s’empressent de décharger dans des petits « hop hop » toniques et rebondissants.


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