Encore une dictature

Je le confesse volontiers, le titre est racoleur, surtout en ce 1er avril. Aujourd’hui, mon poisson manque un peu de fraicheur, car la teneur de mon billet a été éventé hier par Nicolas et le Faucon. Cela fait longtemps que je voulais parler du Wikio, de son classement, de ses outils et autres gadgets présents dans les «sidebar» des blogs. Mais autant par «bleuitude» dans la blogosphère que par une certaine appréhension des réactions des gros bras du Wikio, je me suis abstenu. Aujourd’hui, comme mes stats ont elles aussi passé un cap que je juge intéressant, je me lance…

Quand j’ai commencé à bloguer, mon principal souci, au delà du contenu, était le référencement : il n’y pas trop d’intérêt à écrire pour ne pas être lu. De fil en aiguille, on tombe ainsi assez naturellement sur le Wikio et pas mal d’autres agrégateurs avec classements et autres gadgets. La notion de classement, ici ou ailleurs, quel qu’il soit, ne m’a jamais intéressé, sauf au moment d’une blogwar assez intense sur la présence dans les premiers rangs d’un blog d’extrême, qui s’est habilement débrouillé en usant de moyens qualifiés d’illicites (mince, impossible de retrouver la date, donc les liens…) par les victimes. Je suis premier, deuxième, dixième, qu’est ce que cela veut dire ? Pourquoi sans cesse classer, comparer, évaluer ? Qu’est ce que cela représente ? Pour moi, rien. Cela me semble un brin puéril, scolaire, et au pire assez proche de la pensée néolibérale, à l’image du classement des milliardaires dans Forbes.

Evidemment, pour moi dont le blog doit vraisemblablement sommeiller dans les très basses couches, c’est très facile à dire. Même en ce 1er avril, c’est totalement authentique, je n’ai jamais consulté de classement, je ne connais pas le mien, ni au Wikio, ni sur Blogonet, ni ailleurs. Cela m’indiffère au plus haut point, comme les gadgets censés promouvoir (donc grappiller des places…) comme le bouton «boost» et les étiquettes des-dits classements. Les plus perspicaces auront bien remarqué la présence du «like» de Facebook et du «retweet» de Twitter, le minimum du minimum syndical, mais ils auront tout autant constaté que mes interventions sur ces deux réseaux ne servent qu’à annoncer mes billets… Un internet «boulot» totalement bridé et mon rejet du smartphone ne sont pas en cause. De toute manière, je n’ai aucune envie de passer ma journée rivé sur twitter… Une dictature de moins à supporter.

Je lis les blogs, je commente un peu parce que leurs contenus me plait, m’instruit, m’ouvre les yeux, même (surtout) quand ce qui y est exprimé n’est pas tout à fait ce que je pense. Je «butine» certains blogs, au delà de leurs sujets, en raison de la finesse d’écriture, et certains sont un vrai régal. A delà, il y a des gens, des vrais, bien maladroitement cachés derrière un pseudo, qu’on touche avec des liens, ou des bières… Des liens bordel, des liens, des vrais, semble clamer la blogosphère, stop aux liens automatiques et ceux de complaisance, quoique, certains billets bien truffés m’ont souvent amusé… Le plus important, l’élément à soigner, le centre de la machine à liens, pour moi, c’est la blogolist (la mienne est toute neuve… développement maison), qui me permet de suivre toutes les nouveautés. Comme le dit Nicolas, lier est l’essence même d’internet, et échanger est l’essence même de la vie. Remercier est naturel, mais lister automatiquement rend ce mode de communication si direct impersonnel et un peu vide de sens.

J’envoie donc ma liste automatique dans un nuage, et procrastine mes remerciements, les vrais, à la mode du Faucon, pour lundi.

Enfin, j’ai bien remarqué que de nombreux intervenants, au travers notamment des KDB, MDB ou autres, échangeaient autrement que de balancer des octets sur du fil de cuivre autour de chopes bien fraîches, ce qui n’est pas pour me déplaire. Pour quelqu’un qui est né à quelques encablures d’une maison qui brasse moult et houblon depuis 1664, c’est bigrement important… Et comme je suis en stage pour le taf à Paris du 18 au 20 mai, je passerais bien goûter le breuvage doré de la Comète.

Inutile de m’indiquer le chemin, j’ai mon GPS.