1176
Tu attendais au bout du quai, tes valises posées à tes pieds.
Qui attendais-tu ?
.
Perdue dans ton rêve tu souriais aux anges.
Quelque partquelqu’un viendrait, voilà qui semblait évident.
.
Les heures passaient, ne troublant en rien ton immobilité.
Mais jamais personne ne venait,
Ni ce jour, ni un autre.
.
Rien ne viendra jamais, vois-tu,
Te voilà vouée à l’oubli.
*
Intense solitude que celle qui te guette
A chaque pas claudiquant vers ton avenir fermé
De tuiles en tuiles
Jamais la vie ne t’a fait le moindre cadeau
Jusqu’à ce trottoir vide
Gris et sale
Qui sera ta dernière sépulture
*
Ainsi vont les choses
En pays dit libre
Tu n’existes qu’au prorata de ce que tu payes
En-deçà tu meurs seul
.
Ni de froid ni de maladie
Simplement de misère et de solitude
Sans que nul n’en parle
Sinon à des fins électorales
*
C’était juste un bémol
Posé sur la partition de mes rêves
Comme il en pleure un peut plus chaque jour
.
Manosque, 5 mars 2011
©CopyrightDepot.co 00045567