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L’abstention est un signe fort.

Publié le 04 avril 2011 par Marx


   Tout le monde s’accorde à dire que l’abstention est un signe fort. Il y a à peine quelques années, les abstentionnistes étaient considérés comme des « je m’enfoutistes » ou des citoyens pas tout à fait comme les autres. Il y a certes les habituels désintéressés et ceux qui méprisent l’exercice électoral mais également ceux qui pour des raisons politiques refusent de participer à la farce électorale de la démocratie bourgeoise. « Chat échaudé craint l’eau froide » et d’alternance en alternance, rien de significatif ne vient modifier ou changer la vie de ceux qui souffrent le plus. Naturellement ils se désintéressent des scrutins, puisqu’après tout rien ne change, sauf pour les plus riches et quelques soient les gouvernement et les étiquettes qui se succèdent au pouvoir depuis trois décennies . L’abstention devient le refuge des illusions perdues et des ressentiments. Confortablement installés, on peut faire les comptes des « grandes avancées sociales «  de la gauche mais aussi des grands reculs. Que signifient, les « grandes avancées » en dehors de l’autosatisfaction, même si certaines sont bien réelles, pour des salaires de misère. Les 35 heures pour moins que le salaire minimum et la retraite à 500 euros mensuels. Que peuvent signifier ces avancées pour un chômeur, en dehors des mesures « caritatives ». « Des aides », toujours des aides et toute la vie avec des aides, c’est que confortablement installés pour en discuter on en oublie la dimension essentielle qu’est la dignité du travailleur. C’est la précarité qui gagne du terrain et avec elle la désocialisation et se sentir disqualifié en vivant de la charité sociale. Les mesures provisoires qui durent, des emplâtres sur les blessures du système peinent à endiguer la grande catastrophe sociale qui se prépare.
   Courir après les conséquences , sans s’attaquer aux causes et bien oui , nous en sommes à négocier le poids des chaînes. Le spectacle prend le dessus sur tout le reste et la forme importe plus que le fond. La façon de désigner un ou une candidate avec la « saga » des primaires avec le décorum qui sied à de telles manifestation afin de leur donner ce qu’elles n’ont pas, un contenu démocratique. Sondages, concours de beauté, pipeul de dirigeants et de candidats qui exposent leurs meilleurs quartiers et qui n’ont plus rien en commun avec le peuple. Le peuple n’est plus considéré que comme matière électorale, masse de manœuvre. On ne lui demande pas ce qui est bon pour lui, c’est sous couvert des institutions et des apparences de démocratie qu’on décide pour lui. Considéré comme mineur, il est sous tutelle d’une « élite » au service d’une minorité qui n’est autre que la classe dominante. C’est disent ils, la démocratie par délégation, qui permet des pratiques féodales entre deux élections, ou la Républiques des « caciques ».
   A quoi bon aller voter, tous proposent le changement et rien ne change sinon en pire. La crise, le peuple a conscience de payer pour ce dont il n’est pour rien et ceux qui en sont la cause continuent de s’enrichir scandaleusement. Ceux qui prônent le « réalisme politique et économique » disent qu’on ne peut rien changer, alors à quoi bon aller voter. Voter pour des élections locales, mais en bas , ils font comme en haut, les contre pouvoirs disparaissent quand ils n’accompagnent pas avec un certain zèle les mesures qu’ils dénoncent par ailleurs.
   Voter sans pouvoir, sans celui de la décision. Les décisions, celles qui comptent  s’éloignent. Les grands groupes délocalisent et décident contre les intérêts du plus grands nombre, alors pourquoi voter pour élire pour des sans pouvoirs. L’Europe, les directives, moins de service public , de retraite, de santé, de travail , de salaire, d’éducation. Tout est offert aux milieux financiers en dépossédant le peuple et la nation. Augmentation du gaz de l’électricité, simplement pour que les plus riches puissent s’enrichir davantage. Voter pour ne rien changer ? Des riches toujours plus riches, le vol et le racket institutionnalisés et ils disent qu’ils ne peuvent rien changer. Le TCE et celui de Lisbonne, on a pourtant voté contre et ils n’ont même pas respecté l’expression démocratique, alors que peuvent ils respecter et sont ils encore respectables. L’oligarchie demande le quitus du vote populaire au service de la classe dominante. Le peuple s’en lasse.
   En Europe, les phases de fortes abstentions n’augurent rien de bon, elles ont toujours été le prélude des grands drames lorsque le peuple se fait « populasse » et de grandes mutations historiques lorsqu’il part à la reconquête de sa  souveraineté .


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