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La radioactivité des scanners pointée du doigt

Publié le 04 avril 2011 par Kapa Sante

La radioactivité des scanners pointée du doigtChaque année, l’Autorité de Sûreté Nucléaire publie son rapport. Cette année, pointant du doigt les taux de radiations et la sur-prescription des scanners, ce rapport trouve, en pleine crise nucléaire au Japon, un écho particulier. L’occasion pour  nous de faire le point et de dresser des perspectives d’avenir.

La nouvelle est tombée mercredi 30 mars. Lors de la présentation au Parlement du rapport sur l’état de sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2010, Jean-Christophe Niel, Directeur général de l’ASN a tiré la sonnette d’alarme concernant l’augmentation des doses de radioactivité délivrées par les scanners médicaux.

Toujours selon l’ASN, les doses de radioactivité reçues par les patients ont augmenté de 50% entre 2002 et 2007. Concrètement, lors d’un scanner du corps entier, le patient reçoit une dose de radiations de 20 millisieverts (mSv), c’est la dose maximale autorisée pour toute une année pour un salarié du secteur nucléaire. Lors d’une radiographie ou d’une séance de radiothérapie, le patient est exposé à 1,3 mSv. Il s’agit de plus du tiers de la dose totale de rayonnements reçue en moyenne par chaque Français au cours de l’année 2010. Pour Laurent Verzeaux, vice-président de la Société française de radiologie, s’est engouffré dans la brèche ouverte par l’ASN. Sur le site du quotidien, 20Minutes, Laurent Verzeaux explique, « L’ASN a alerté sur ce sujet à juste titre ».

Laurent Verzeaux, « il faudrait environ 350 IRM supplémentaires dans les 4-5 ans à venir. Chaque machine coûte environ un million d’euros ».

Comment expliquer la prépondérance des scanners en France ? Pour le vice-président de la Société française de radiologie, « Nous étions les parents pauvres il y a quelques années, et nous avons dû rattraper un retard considérable en la matière. Aujourd’hui nous sommes dotés d’environ 1.200 scanners sur l’ensemble du territoire, ce qui est satisfaisant. En revanche, avec environ 500 appareils, nous restons les bons derniers en matière d’IRM (imagerie à résonance médicale). Or cette technologie qui utilise l’énergie électromagnétique n’expose pas aux rayons X, et pourrait être utilisée dans de nombreux cas à la place du scanner ». Chaque année, les 1 200 scanners réalisent 12 000 à 14 000 actes. Du côté des IRM, la France dispose de « Deux fois moins d’appareils que la moyenne européenne, trois fois moins que les pays nordiques. Résultat, les délais d’attente s’allongent, entre 20 et 65 jours selon les régions pour des patients atteints de cancer » se désespère le professeur Jean-Pierre Pruvo, secrétaire général de la Société française de radiologie et Chef du Pôle Imagerie du CHRU de Lille. Pour Laurent Verzeaux, « il faudrait environ 350 IRM supplémentaires dans les 4-5 ans à venir. Chaque machine coûte environ un million d’euros ».

Des équipes de cardiologues, radiologues et manipulateurs scanner du Groupe Kapa Santé ont permis de diminuer de 25 fois le taux d’irradiation des coroscanners.

Si le constat semble sans appel, les perspectives d’avenir sont intéressantes. Laurent Verzeaux note d’ailleurs que : « Les coroscanner ont fait de formidables progrès ». Dans ce domaine, le groupe Kapa Santé a pris très tôt la mesure du danger. Depuis 2007, des équipes de la clinique Axium d’Aix-en-Provence travaillent sur le sujet pour finalement parvenir à réaliser des coroscanners avec le plus faible taux d'irradiation connu à ce jour à l'échelle internationale. Par ailleurs, le niveau d’iode utilisé pour l’examen à été divisé par 3, ce qui est également fondamental pour le patient. "Primum non nocere" ("D'abord de ne pas nuire") est le précepte qui a motivé le Dr Alain Tavildari, Cardiologue à l'origine de cette extraordinaire avancée, et c'est ce qu'André-Claude Lacoste, Président de l'ASN, a souhaité rappeler à l'ensemble des praticiens. En attendant de pouvoir transmettre ce savoir-faire et généraliser la technique, seuls les patients de la clinique aixoise bénéficient donc de ces examens à basses doses de rayons X, qualifiés de scanners à risque quasi-nul. Les solutions alternatives existent donc, reste à donner du temps aux chercheurs pour appliquer les progrès du coroscanner aux scanners réalisés sur les autres organes du corps humain, et permettre aux mentalités de changer.

Etes-vous inquiet après la publication du rapport de l’ASN ? Avez-vous subi récemment un scanner ? Une IRM ? Pensez-vous être suffisamment informé sur le taux d'irradiations des examens ? Le blog Kapa Santé attend vos remarques, vos analyses, vos anecdotes et vos questions.


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