Magazine Humeur

Où il sera démontré que mémé Kamizole n’a pas usurpé son pseudo…

Publié le 04 avril 2011 par Kamizole

Ah ! Ah ! Voilà qui va faire vachement plaisir aux quelques personnes qui me traitent parfois de vieille folle… Je suis de toujours “tête en l’air” et bordélique en diable. Ce qui ne s’arrange guère avec l’âge. Pourtant, j’aspire à ce que tout soit bien rangé et ordonné. Contradiction qui tient du pur vœux pieux. Sauf dans la cuisine où les choses ont leur place et je suis bien assez désemparée quand je ne les y trouve point. Et quand bien même ne suis-je pas aussi brouillonne qu’en ce moment, je vous ferais une confidence : les objets m’en veulent… Absolument ! vous n’en sauriez avoir idée… Non ! Non ! je ne suis pas parano.

A peine ais-je pris quelque chose et déposé quelque part, pfft… je ne le retrouve plus. Disparu. Il doit y avoir à l’évidence quelque prestidigitateur invisible qui partage mon appartement. A moins que ce ne fût le «Dieu trompeur» de Descartes qui me jouerait des tours à sa façon ?

J’ai le parfait souvenir d’avoir cherché partout il y a quelques années (et la maison était autrement mieux rangée qu’aujourd’hui) une petite photo que j’avais découpée pour illustrer la Gazette d’Amitiés sans frontières. Toujours aussi obstinée. C’était cette photo que je voulais et nulle autre. J’ai cherché partout, dans mes boites (parce qu’elles étaient bien classées par genres), sur la table de la salle où d’autres attendaient, sur mon bureau dans la chambre. A quatre pattes pour le cas où elle serait tombée. Rien ! Absolument rien. Il fallait quand même que je boucle le journal et que je monte dans le centre de Montmorency me taper le tirage des photocopies (20 pages A3 recto-verso). J’étais prête à renoncer et j’allais partir quand que vois-je ? Juste au pied de la table (endroit évidemment exploré en tout premier) et bien en évidence : “ma” photo…

Il y a déjà grand nombre d’années, je vivais encore à Saint-Jean de la Ruelle et ce devait être en 1979 ou 80 car je marchais avec deux cannes sans avoir le droit de m’appuyer sur ma jambe gauche (c’est bien simple, à chaque fois que je recommençais à marcher quelques mois et complétais ma rééducation par de longs périples en vélo à travers la Sologne, je retournais ensuite à Loches pour une nouvelle opération !). Ma sœur était revenue de Loches pour un court séjour et nous étions parties faire des courses à Auchan. Bien obligée, je portais tout dans mon sac à dos et ma sœur m’avait surnommée la handicapée de choc. Quant à un des étudiants plus âgé que moi qui suivait les cours de l’ESEU à la Fac de la Source, c’était «la chasseuse à lapine»… plutôt marrant pour une ex-alpiniste !

Or donc, au retour et bien qu’Auchan fût à environ 800 mètres, je dus me sentir fatiguée car nous prîmes le bus – la ligne «R» s’il m’en souvient - qui s’arrêtait à la Prairie. Après avoir rangé tout ce que nous avions acheté et avant de sacrifier à l’agréable rite de l’apéritif je cherchai désespérément ma carte de bus. Partout ! La maison était plus grande qu’ici (trois pièces au lieu de deux). Y compris dans les endroits les plus improbables. Cela me pris sacrément du temps mais j’étais quasi certaine de toujours avoir cette carte à la main quand nous étions rentrées dans l’appart.

Je dis donc à ma sœur, moitié rigolarde : «il ne reste plus que le frigo !»… Bingo ! J’avais bien ma carte à la main et allez savoir pourquoi, elle s’était glissée entre deux paquets de jambon quand je les avais rangés…

Il m’était déjà arrivé une fois de chercher mes lunettes partout pour les retrouver sur… mon nez

:)
Il y a quelques jours, je devais descendre à Enghien pour faire quelques courses. Depuis déjà quelques semaines j’ai repris l’habitude de la marche et le chemin des écoliers en passant par les nombreuses sentes qui m’évitent le flot de la circulation, le bruit et la pollution qui vont avec. Je marche d’un bon pas mais savoure la tranquillité et la nature printanière qui explose en ce moment. La première fois, j’étais dans une petite rue et en passant le long d’un grillage j’entends une sorte de gloussement… Une poule ! me dis-je… Je ne suis pas campagnarde pour rien. Effectivement, quelques poules, un coq (il chante parfois) et des canards. La campagne à 15 km de Paris.

Comme à l’époque où j’empruntais parfois le «chemin des vaches» à Bouffémont. Doublant la grande rue et les vaches paissant à l’arrière des fermes. Il y a encore quelques années, tout près d’ici des personnes que je connaissais un peu élevaient des poules, un coq et des canards dans un vaste jardin. Même des lapins avant qu’un renard n’en fasse son dîner, m’ont-ils dit. Le cri du coq même tôt le matin ne m’a jamais gênée.

J’en reviens à mes lunettes. Je les ai cherchées partout. Pourtant, c’est avec mes clefs la seule chose que je m’applique à mettre toujours à la même place. Dans un étui placé sur le petit meuble où est posé le téléphone. C’est devenu tellement quasi instinctif que je le fais sans même y penser. Rien, nulle part. Désespérant. J’allais partir sans quand je me penche et que vois-je pendre accrochées à mon cou par leur cordon ? Mes lunettes, of course.

:)

A peu près à la même période – c’est pour cela que je me fais quelque souci pour ma santé mentale : Aloïs (qui déjà ?) ferait-il toc-toc sur ma tête ? – j’ai cherché partout ma tasse à café. Celle dont j’use le plus volontiers. Pas vraiment du genre discret : un bol de petit déjeuner avec une anse, noire avec écrit dessus «café noir» en grosses lettres dorées. Le plus souvent posée sur la petite table à côté de l’ordinateur à main gauche (de l’autre, j’ai l’unité centrale et la souris). Parfois dans la cuisine. Mais j’eus beau regarder partout, dans la chambre à côté du lit, dans la cuisine et même dans les cabinets et la salle de bain… Rien !

Je me résous donc à prendre une autre tasse et au moment où je vais me préparer le café, que vois-je sous la machine à café ? Ben, je vous le donne en mille : ma grande tasse noire qui attendait bien sagement… Désespérant !

:)
Je n’arrête pas de me traiter : «Ce que tu peux être conne, ma pauvre fille !». De toutes façons, et quand bien même le café serait-il mon habituel carburant, il plane une malédiction sur la préparation de ce breuvage.

Déjà, la plupart du temps, je veux faire trop de choses à la fois et comme le plus souvent, je vais dans la cuisine me préparer un café alors que je suis en plein travail sur l’ordinateur ma pensée est trop occupée par ce que j’écris ou les arcanes de cette bécane qui tourne trop souvent sur trois pattes. Je commence à préparer le café et retourne voir ce qu’il en est. Il m’arrive donc de trouver le café refroidi. Je n’ai plus qu’à recommencer. Mon père se moqua très souvent de moi dans mes tendres années avec son habituelle gentillesse spirituelle, disant que je ressemblais à un singe qui avait pris un bâton dans la main et qui ensuite, se demandait pourquoi faire !

Je vous passe toutes les fois où je vais dans une pièce me demandant ensuite ce que j’y suis venue faire. Il me suffit de me rasseoir devant l’ordinateur pour retrouver la mémoire. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Pourtant, pour de nombreuses choses, je suis loin de manquer de suite dans les idées.

Sinon, quand je suis très fatiguée, c’est encore pire. Soit j’oublie de remettre du café dans la dosette et il sort de la pisse d’âne (je m’en aperçois immédiatement parce qu’il n’y a pas l’habituelle mousse) soit je vois le clignotant m’avertissant qu’il n’y a plus d’eau et au lieu de remplir le réservoir, je jette le café de la dosette dans l’évier. Quand cela m’arrive plusieurs fois de suite, je me dis qu’il vaudrait mieux que je m’aille recoucher ! Ce que je fais fort rarement.

Mais pire encore et cela n’est pas mon fait. J’aime le café bien chaud, limite brûlant. Or, je suis la proie de deux emmerdeuses. Trois si j’ajoute Tubarao : il suffit très souvent que je me fasse un café pour qu’elle miaule à la fenêtre pour rentrer et cela signifie aussi qu’il faut que je retourne dans la cuisine pour lui donner à manger. Bref, je boirais mon café refroidi sinon j’aurais les oreilles cassées car elle miaulerait sans discontinuer et s’il y a bien une chose qui m’insupporte au plus haut degré, c’est que l’on me cornât dans les oreilles. Je reparlerais de cette miss…

Sinon, les deux autres, c’est au téléphone. Je dois avouer que j’aime assez peu le téléphone, sans doute parce que j’y ai appris un certain nombre de très mauvaises nouvelles et qu’au surplus, je n’ai pas envie de m’éterniser. Sauf avec mon amie A. et Suzanne dans l’Hérault avec qui je peux parler une heure sans même m’en rendre compte parce que nous avons toujours plein de choses à dire et que c’est à peu près comme si nous étions en conversation comme à la maison ou à Pinet.

La première, c’est une quasi foldingue – je ne sais d’ailleurs pas pourquoi je dis quasi parce qu’elle l’est absolument du point de vue psychiatrique, schizo et parano. C’est une vieille histoire et si elle a mon numéro de téléphone c’est lié au Parti socialiste de Montmorency il y a déjà fort longtemps… Une vraie colique cette nana ! Chaque fois que je décroche et que j’entends sa voix sépulcrale : «Katherine !» je suis accablée. Il fut une période où je me faisais passer pour mon amie A. disant que j’étais partie en voyage…

Elle se réveille surtout dans les périodes d’élection. Ce fut donc le cas ces derniers temps. D’abord pour savoir qui était candidat pour la gauche. Je lui répondis François Detton. Et parlant un peu et sachant qu’elle a un ordinateur, je lui demandai pourquoi elle n’avait pas internet pour accéder à la presse en ligne. Si je dis qu’elle est parano, ce n’est pas faute d’arguments bien circonstanciés, en témoigne sa réponse : on implanterait des mouchards pour l’espionner… Il y a déjà quelques années, elle se plaignait d’être la victime d’antisémites qui lui faisaient pis que pendre. J’étais déjà plus que sceptique mais plus encore quand elle ajouta que les policiers ne voulaient plus prendre ses plaintes… Et il y a quelques mois elle me dit au téléphone m’avoir vue sur la Place du marché en compagnie de Turcs ou de Bulgares (je ne me souviens plus) dont il fallait que je me méfie… Je ne connais ni Turcs ni Bulgares à Montmorency !

Par malheur, elle vote dans le bureau où je suis assesseur ! J’ai néanmoins réussi à lui échapper… Lors du premier scrutin, j’étais occupée à vérifier cartes d’électeurs et pièces d’identité quand j’ai entendu un homme prononcer son prénom. Un bref regard. Effectivement, c’était bien elle ! J’ai dit à Denis qui présidait aux opérations «je me sauve derrière, je t’expliquerai». Ouf ! Le deuxième dimanche, à une heure où il n’y avait pas beaucoup de monde, je l’ai aperçue qui entrait dans la salle et se dirigeait vers la table où l’on prend enveloppe et bulletins. J’ai eu peur qu’elle ne m’ait aperçue et je me suis sauvée une nouvelle fois. J’ai même grimpé à mi-étage et ne suis revenue que lorsque Denis m’a rappelée. Je l’avais entendue parler un certain temps et il paraît que ses propos étaient top délire.

Quand elle téléphone, les communications sont devenues de plus en plus courtes et sèches, peu amènes. Elle sent bien qu’elle m’indispose mais ne peut s’en empêcher. La dernière fois, ce fut pour me demander le résultat des élections à Montmorency ! J’étais déjà triste et d’humeur massacrante après l’échec de François Detton (de 300 voix) et peu disposée à bavasser, d’autant que je n’avais pas encore pris mon premier café… J’avais eu beaucoup de mal à m’endormir alors que je n’avais pas dormi la nuit précédente et je m’étais donc réveillée vers 9 heures, pas mal ensuquée. J’ai répondu sèchement «Berthy» et j’ai raccroché… Je ne suis quand même pas l’AFP !

C’est juste à ce moment-là que l’autre emmerdeuse rentre en scène. J’avais à peine raccroché que le téléphone sonne à nouveau. Première réaction : «Merde ! elle ne rappelle tout de même pas !». Non, c’était l’autre…Qui entreprend de me raconter par le menu ce qui s’était passé à la Salle des Fêtes de Montmorency. Je n’y étais pas montée car non seulement je croulais de fatigue mais j’étais bloquée de la tête (torticolis) aux pieds (lombo-sciatique) et je souffrais le martyre. Au bout d’un moment je l’arrête, en lui disant que j’étais fatiguée et que je n’avais pas encore pris mon café. N’importe qui comprendrait.

J’avouerais que de surcroît je suis d’une humeur massacrante tant que je n’ai pas petit-déjeuné et que j’aime tout particulièrement à ce que l’on me laissât tranquille au réveil. Hé ben, non : je me fais engueuler ! J’ai forcément tort si mon café est plus important que ce qu’elle avait à me dire… Je vous dis pas comment j’ai raccroché aussi sec. Elle a rappelé plus tard mais ce fut encore plus orageux.

Pire même car elle s’était lancée dans une espèce de croisade contre les militants qui n’ont pas participé à la campagne électorale. Je regrette mais je ne suis pas en état physique ni même psychologique (trop fatiguée et dépressive). Devrais-je pour autant démissionner du PS ? Et quand elle a commencé à me gueuler dessus d’une manière totalement hystérique, alors là, j’ai encore raccroché aussi sec. Non mais, quoi !

Je ne refuse pas les conseils amicaux et il est dans mon entourage des personnes que j’écoute fort volontiers. Mais que l’on essayât de me forcer à quoique ce soit pour dicter ce que je dois faire de ma vie et qui plus est, en m’engueulant ! c’est totalement rédhibitoire. Je ne dirais pas que je fais ce que je veux, en ce moment ce serait plutôt : ce que je peux. Et comme eût dit ma mère avec son humour écossais à l’emporte-pièce mais ayant bien intégré les subtilités de la langue française : «tu peux peu»…

:)

A part dans mon travail où c’est tout à fait normal – imaginerait-on des infirmières n’en faisant qu’à leur tête ? - personne ne s’est jamais avisé de me donner des ordres sur ce que je devais faire et comment. Ni encore moins en me gueulant dessus. Ma mère avec son fichu caractère m’a totalement vaccinée ! Je suis abso-lument rétive et c’est même le meilleur moyen de me braquer.

Je n’ai jamais éprouvé le moindre besoin d’un «directeur de conscience» (cela fait sacrément démodé, hein ?) et me sens tout à fait capable de me livrer seule à un examen de conscience : quand j’ai tort, j’ai tort et le reconnais fort volontiers. Ceci dit, même la psychiatre et la psychologue quand j’allais au dispensaire de Montmo-rency au plus fort de ma dépression n’ont jamais eu de tels comportements directifs.

Perso, je suis bien trop respectueuse de la liberté de mes semblables pour donner autre chose – et très prudemment – des conseils, le plus souvent d’ordre pratique au demeurant, dans les domaines où j’ai quelques compétences. S’il y a une chose qui m’a toujours été totalement étrangère c’est bien de chercher à con/vaincre, décomposer le mot suffisant à expliquer ma réticence. Chercher à imposer quoique ce soit à quiconque est totalement étranger à ma manière de fonctionner.

J’en reviens donc à mon fameux café car il suffit que je m’en prépare un pour qu’elle téléphonât au même moment… Déjà, la guigne. Ensuite, elle n’est pas du genre à abréger… 30 minutes voire le double sinon rien. Loin de surcroît d’être toujours intéressant sauf pour elle sans doute. Et plus, le bureau des pleurs, les plaintes contre X ou Y, usant ! A chaque fois que j’essaie de mettre un terme, elle embraye sur autre chose. Ecoutant rarement ce que j’arrive à placer.

Je regrette mais si je suis extrêmement bavarde je n’éprouve nullement le besoin de blablater indéfiniment au téléphone. Je suis sans doute aussi égoïste à ma manière mais cela me fait éminemment chier de perdre un temps fou au téléphone alors que je suis toujours à la bourre pour mon travail et toujours aussi désespé-rément lente.

De plus, pour travailler, j’ai besoin de solitude et de silence. Je ne souffre nullement de la solitude car elle est choisie et que je sais pouvoir la rompre quand je veux. Il me suffit de descendre d’un étage pour retrouver mes voisins ou de sortir faire des courses, d’aller à l’occasion acheter journaux et tabac à l’Orangerie (j’en profite pour prendre un pot, ils sont très sympas). J’ai le contact très facile et je connais beaucoup de monde à Montmorency.

Exaspérant surtout quand les conversations sont à sens unique, le déroulement d’un discours préparé d’avance (je me suis faite engueuler une fois parce que j’avais eu l’outrecuidance de la couper !). Entendre tout par le menu me gonfle prodigieusement. Au point que je fus parfois obligée de lui dire d’aller à l’essentiel… Surtout quand c’est «n» repetitas. Sans doute ais-je la chance de beaucoup écrire car c’est dans ma tête que se cogite à l’avance le contenu de mes articles. Pour le reste, je préfère de loin la spontanéité. Ce n’est quand même pas une réunion où l’on s’inscrit pour son tour de parole !

J’ai toujours été habituée à bavarder à bâtons rompus, une idée chassant l’autre, chacun s’exprimant quand il veut. Au point qu’il arrive souvent de se demander d’où nous étions partis pour en arriver là. Nous n’en abordons pas moins souvent des sujets sérieux mais mieux vaut ne pas se prendre… au sérieux. Si nous étions capables de refaire le monde, cela se saurait !

Au demeurant, elle m’aura déjà fait bien pire… Une nuit où par extraordinaire je dormais, le téléphone sonne à… 5 h 30 du matin. C’était elle ! Parce qu’elle n’arrivait pas à dormir… Sans doute me réveillais-je très souvent vers 3 h mais il ne me viendrait jamais à l’idée d’appeler quelqu’un – sauf si c’est convenu – à une telle heure. Une autre fois, 9 h du matin mais patatras ! je m’étais couchée vers 5 h et bien entendu la sonnerie m’a réveillée. De bonne humeur comme vous pouvez le supposer… je ne me suis pas levée mais j’ai quand même fait la remarque par la suite (encore engueulée… c’est vrai je n’ai pas d’heures mais qu’y puis-je ? je ne connais personne qui soit insomniaque par goût). D’autant plus qu’elle ne cessait de se moquer d’un vieux monsieur tout à fait adorable qui l’appelait à 9 h du matin, heure qu’elle juge trop matinale.

Mais le clou ce fut le 31 janvier 2010. Elle savait que j’étais malade avec une grippe cognée. De réveillon, point. Une bonne soupe avant de me coucher très tôt. Le téléphone sonne en pleine nuit. Et me réveille comme de bien entendu. De mauvais poil. Je n’étais guère aimable. Re-enguelade. Après, elle n’a cessé de rappeler. J’ai décroché une fois. Toujours aussi amène. Plusieurs sonneries : j’ai tout débranché. Sans même parler du minimum de savoir-vivre, un tel manque d’égards est aussi stupéfiant qu’intolérable. Je ne vaux pas mieux que la plupart d’entre nous mais il y a des choses que je ne permettrais jamais. On appellera cela le respect et l’attention aux autres.

J’en arrive donc à ma troisième emmerdeuse : Miss Tubarao (abrégé en Touba). Comme on dirait à Orléans, c’est un sacré chopin ! Elle s’est fort heureusement un peu assagie depuis bientôt trois ans mais reste aussi cabocharde. J’avais toujours eu jusqu’à présent des chat(te)s fort calins, mais elle, c’est juste quand elle a faim. Elle s’étale par terre dans la cuisine et se laisse caresser. Mais après, quand elle squatte mon lit - et principalement ma place ! juste en dessous de l’oreiller… Je suis bien obligée de la déranger quand je vais me coucher car j’ai la lumière et mes bouquins à portée de main – elle serait prête à me bouffer la main quand je la caresse et si j’insiste. Même pas la reconnaissance du ventre !

Quant à la bouffe, n’en parlons pas. Difficile en diable. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Je n’ai rien compris au film. Avant de partir dans l’Hérault en octobre 2008, elle mangeait ce que je préparais – du poulet cuit avec des légumes et du riz. Chez Suzanne, même frichti car c’était aussi la nourriture de son chien Pipo. Elle allait jusqu’à finir sa gamelle quand il ne restait plus qu’un fond de riz. Au retour, fut-elle chagrine de ne plus être dans une maison donnant de plein pied dehors ? Elle ne voulut plus entendre parler de poulet cuit.

Elle fit son délice des barquette au lapin que j’avais achetées en prévision du retour, sachant que mon train arriverait assez tardivement et qu’il me faudrait encore faire le trajet depuis la Gare de Lyon. Deux jours après, elle n’en voulait plus. J’achetai d’autres barquettes qui n’eurent de succès que très peu de temps. J’ai essayé beaucoup de choses différentes (pas du Sheba, faut pas pousser, je n’en ai pas les moyens).

Coup de hasard, Clio qui gardait le chien d’un copain pendant les vacances vint déjeuner avec le toutou et avait apporté des barquettes pour le cas où il aurait faim. Le chien les dédaigna mais Tuba s’est précipitée dessus… Souvenir du temps où elle disputait la tortore de Pipo ? Mais après tout, quand nous avions Fox-Trot (chienne) et deux chats (Poupoune et Adam) ils mangeaient la même chose : une boite (pour chiens) et du riz…

Mais la miss est fort capricieuse. Il est des jours où elle snobe sa bouffe. Pourtant, je veille à ce que son plat soit toujours propre (j’en ai trois et j’en change au moins deux fois par jour) et la nourriture fraîche. Je vais jusqu’à la renifler pour être certaine de ne pas lui donner quelque chose de faisandé. En été, quand elle est dehors, je remets son plat dans le frigo car il se trouvera bien une grosse mouche à m… pour venir y pondre ses œufs ! Je ne vais quand même pas vivre les fenêtres fermées.

J’ai trouvé une astuce mais vous me prendrez certainement pour une vraie folle : je prends dans ma main un bout de sa pâtée et lui donne à manger. Je me trouve du dernier ridicule quand je me vois penchée en avant – très mauvais pour le dos ! – et la chatte qui mange avidement – jusqu’à m’en lécher la main ! - ce qu’elle dédaignait quelques secondes auparavant. Au bout de trois ou quatre répétitions de cet exercice et à force de voir d’où vient cette délectable provende, elle finit par l’aller chercher directement dans son plat…

J’ai une chatte qui va finir par me faire tourner chèvre

:)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kamizole 786 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte