Le projet du Parti socialiste : les choses sérieuses commencent

Le Parti socialiste vient de présenter l'essentiel de son projet, les choses sérieuses commencent. Non, je plaisante bien sûr. Il n’y rien de sérieux dans ce que vient de présenter le PS en vue de 2012. Mais au moins, ce « projet » pour la France a le mérite de nous détendre un peu et de nous donner un motif pour sourire malgré une actualité internationale toujours aussi difficile. Attention, le PS a bossé dur pour nous sortir ses propositions. Allez quelques exemples.

1/ Emploi des jeunes : miracle, le PS a « la » solution. Facile, il suffit de créer « 300 000 emplois d’avenir ». Et pan. Dommage qu’il n’ait pas eu l’idée d’en proposer 500 000 ou 800 000. C’est si simple. Ces « emplois d’avenir » sont en réalité une idée qui date du siècle précédent puisqu’en 1997, le PS les avait déjà mis en place. Puisqu’on vous dit qu’ils ont bossé dur pour faire de nouvelles propositions aux Français…Cette capacité à aller chercher des solutions modernes dans des idées périmées du siècle dernier est proprement fascinante.

2/ Fiscalité : miracle, le PS a « la » solution (oui encore un miracle) : fusion de l’IRPP et de la CSG. Recettes supplémentaires attendues en 2015-2016, 50 milliards d’euros. Pourquoi seulement 50 milliards ? Pourquoi pas 75 ou 100 milliards ? C’est si simple. Les naïfs pourraient se dire que pour arriver à un tel résultat, les socialistes vont sortir la matraque fiscale et que çà va cogner dur. Et bien non, pas du tout.  Un des «auteurs du programme » l’affirme sans rire dans le Libération daté d’aujourd’hui «il n’y aura aucune augmentation générale des impôts, ni de la TVA, ni de la CSG ou de l’impôt sur le revenu ». Ah çà y est, j’image certains lecteurs en train de sourire à la lecture de ces quelques lignes en se disant que les socialistes sont vraiment très forts pour prendre les Français pour des ânes. Ce n’est pas gentil de penser çà. Je vous rappelle qu’ils ont beaucoup travaillé pour sortir ce « programme » décidément très ambitieux. 50 milliards d’euros de recettes fiscales supplémentaires sans augmenter les impôts, ce n’est plus de la magie, c’est de la sorcellerie.

3/ Retraite : miracle, le PS revient aux 60 ans. Le PS précise qu’à partir de 2025, il pourrait y avoir « éventuellement » un « allongement de la durée de cotisation » en cas de « nouveaux besoins de financement ». Pratique de dire « on verra en 2025 ». Avec un peu plus d’audace, ils auraient fixé le rendez-vous en 2150. Précision important et rigoureuse : « l’ensemble de ces mesures seront financées par l’augmentation des cotisations sociales et par de nouveaux prélèvements sur les revenus du capital, pour un montant total de 37 milliards d’euros ». Ah, la matraque fiscale n’est jamais très loin avec les socialistes. 37 milliards, pouf.

4/ Scolarité : obligation de scolariser ses enfants à partir de 3 ans pour que « chaque enfant qui sort de l’école sache lire, écrire, compter et cliquer ».Il est également prévu « d’ouvrir l’école aux 2 ans ». Ahhhhhhhhhhh ok. Pour que les enfants sachent lire, écrire, compter et cliquer, il suffit de les scolariser plus tôt. Ben, pour optimiser les chances de réussite, je propose la scolarité à partir d’un an, et, pour les plus audacieux, la scolarité à partir de 6 mois. Optimisons les chances, optimisons les chances. Comment ? Vous aimeriez garder votre enfant jusqu’à l’âge de 4 ans ? Comment, vous souhaitez vous appuyer sur les exemples de tous les pays de l’OCDE qui mettent la scolarité obligatoire à partir de 5 ans, 6 ans ou 7 ans (lire ici) ? Refusé. Le PS va s’occuper de vos enfants.

Allez, je vous laisse découvrir l’intégralité de ce programme moderne, dans lequel le mot liberté s’efface devant des propositions beaucoup plus progressistes comme « contraindre les médecins à.. », « renforcer l’encadrement»…Encadrer, contraindre, encadrer, contraindre... Un beau projet, assurément.