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Sortie du plan froid : le Préfet du Rhône donne instruction qu’aucun enfant ne dorme dans la rue

Publié le 06 avril 2011 par Unpeudetao

04/04/2011

LOGEMENT - Le dispositif hivernal d'hébergement d'urgence prenant fin demain, le Préfet du Rhône Jean-François Carenco a dressé un bilan de ce “plan froid” dans le département qui a permis d'accueillir jusqu'à 470 personnes supplémentaires chaque jour. Alors que les associations de lutte contre l'exclusion s'inquiètent du sort de ces centaines de personnes “qui vont se retrouver à la rue”, le Préfet récuse cette formulation alarmiste et détaille “l'effort de solidarité” de l'Etat dans le Rhône. Il annonce notamment avoir donné des instructions pour qu'à partir de demain, “toute mère avec enfant de moins de 10 ans soit assurée de trouver un place à l'hôtel”.
“C'est le minimum d'humanité”
assure-t-il.

Demain, le plan hivernal, activé lors de la première semaine de novembre, sera totalement arrêté. Ce dispositif a permis, au plus fort de l'hiver, d'héberger en urgence jusqu'à 470 personnes chaque soir dans différents lieux de l'agglomération lyonnaise. En lien avec la Ville de Lyon, trois gymnases ont ouvert, par roulement, et permis d'accueillir de 110 à 230 personnes. Une partie de l'ancien séminaire de Saint-Irénée, mis à disposition par le Diocèse de Lyon, a offert une centaine de places tandis que 85 lits étaient libérés en centres d'hébergement non pérennes et environ 120 chambres d'hôtel mobilisées chaque soir. Sans compter une douzaine de places en surcapacité dans les CHRS (Centres d'hébergement et de réadaptation sociale) et 30 places en halte de nuit.
Le directeur départemental de la Cohésion sociale, Gilles May-Carles précise que sur les 470 personnes accueillies chaque soir cet hiver, 170 ont été accompagnées vers des solutions de logement pérennes et 80 ont accepté l'aide au retour volontaire.

Résultat : “au pire, il est arrivé que 20 personnes dorment dehors” assure le Préfet, qui s'inscrit en faux contre les chiffres avancés cet hiver par les associations de lutte contre l'exclusion (Lire :
“A Lyon, une centaine de personnes dormirait dehors”).
De même, Jean-François Carenco dément tout “désengagement” de l'Etat dans ce domaine : “Avec un budget supplémentaire de 1,5 M€ pour la période hivernal, l'Etat, dans ce département, a augmenté son effort de solidarité de 20 à 25% soit 360 000€, c'est ça la réalité” assure-t-il.

Avec la fin du plan froid, les places d'hébergement d'urgence sont fermées - et la halte de nuit maintenue. Mais le Préfet annonce “avoir donné des instructions écrites pour que tout appel au 115 concernant des enfants de moins de 10 ans fasse l'objet d'un traitement extra budgétaire”. En clair : “toute mère de famille avec enfants de moins de 10 ans est assurée d'avoir une place à l'hôtel”. Et cela, à partir de demain. Pour Jean-François Carenco, c'est là “le minimum d'humanité”. Mais le préfet précise bien que la mesure ne s'adresse qu'aux mères et non aux familles. Car “les flux migratoires sont importants ; il ne s'agit pas de créer un appel d'air”. Le Préfet pense que cette mesure devrait concerner 30 mères chaque jour et souhaite, à terme, leur offrir “une autre solution que l'hôtel”.

Mais hors plan hivernal (et sans compter les demandeurs d'asile), il existe un ensemble de places d'hébergement pérennes. Dans le Rhône, elles sont au nombre de 2756 dont 1500 places en CHRS (Centre d'hébergement et de réadaptation sociale), 1000 places en centre d'hébergement d'urgence pérenne, et 256 en maison relais. L'Etat débourse ainsi 32 M€ dans le Rhône, soit “le budget de fonctionnement d'une ville de 30 000 habitants” précise Gilles May-Carle.

Le directeur départemental de la Cohésion sociale rappelle que “l'impératif absolu de la politique nationale de refondation de l'hébergement et du logement est de viser à accompagner vers l'accès au logement le plus grand nombre de personnes”.  990 personnes ont pu accéder à un logement adapté en 2010, notamment via la maison de la veille sociale, imaginée dans le Rhône, généralisée au niveau national par le secrétaire d'Etat au logement Benoît Apparu. “L'objectif 2011 est de sortir 1000 personnes du dispositif CHRS pour les amener vers du logement social autonome ou des maisons relais” poursuit Jean-François Carenco.

Autre objectif fixé par le préfet du Rhône : “arriver à 450 à 500 places en maisons relais d'ici 2012 dont 40 places dédiées aux personnes en souffrance psychique”. Jean-François Carenco assure avoir obtenu du Conseil général du Rhône présidé par Michel Mercier une enveloppe de 500 000€ par an pour appuyer cette politique. Il veut aussi essayer de réduire le coût des places en CHRS (qui varie du simple au triple) et les rationaliser pour améliorer l'accompagnement des CHRS vers le logement social. Sur ce sujet de l'hébergement qu'il qualifie d'”extrêmement difficile”, le Préfet Carenco indique inscrire son action entre “responsabilités collectives et devoir d'humanité”.

Anne-Caroline JAMBAUD.

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