Chauffage en eaux usées: l’Elysée et tout Paris s’équipent.

Les eaux usées: le chauffage de l'Elysée

Le chauffage en eaux usées, à travers le système « Degrés Bleus » est en pleine expansion. La preuve : la capitale française et son emblématique Elysée s’équipent.

Les prochaines années seront incontestablement les années du développement durable ou « vertes » en France. Paris se doit donc de ne pas être à la traine, et devrait se placer comme précurseur. C’est pour lancer cette vague « green » que la ville promeut le chauffage en eaux usées.

Reposant sur un brevet Suisse déposé en 2000 par la société Rabtherm, le principe de Degrés Bleus est simple : vos eaux usées des salles de bain (douches, bains…) et cuisines (vaisselle…) arrivent dans les égouts avec une température comprise entre 11 et 17°C. En augmentant un peu celle-ci, ces eaux pourront être utilisées pour chauffer des appartements et bureaux ! Pour cela, un échangeur à plaques va augmenter la température des tuyaux et de l’eau… qui va à son tour alimenter une pompe à chaleur. En effet, pour que la chaleur émise soit suffisante, l’eau doit être entre 50 et 70°C. Cette pompe utilisera les températures élevées pour chauffer le fluide des circuits de chauffage traditionnels des bâtiments. Notez par ailleurs que ce système est réversible : il peut chauffer (en hivers) et refroidir (en été) les habitations et bureaux.

Développé par la filiale de Suez Environnement La Lyonnaise des eaux et soutenu par la Compagnie Urbaine de Chauffage Parisien (filiale mixte de GDF Suez et de la Ville de Paris), le système Degrés Bleus veut équiper la ville de Paris. Pour fonctionner, entre 8 000 et 10 000 habitants doivent être raccordés, cette condition est bien entendu vérifiée pour la capitale. Déjà une école du XIIe et du XVe arrondissement, une piscine du XIVe et le futur quartier de la ZAC des Batignolles ont accepté et installé le concept. Et jeudi dernier, c’est l’Elysée, le bâtiment le plus pollueur de l’Etat, qui renforce sa politique d’éco-responsabilisation en instaurant pour juin 2011 ce chauffage en eaux usées. Près de 63% d’énergie fossile seront alors économisées, à savoir 206 tonnes de C02 par an. Pour toute la ville, 10% des besoins seront couverts, en d’autres termes les eaux usées rejetées par 1o parisiens pourront chauffer 1 concitoyen.

Convaincus ?

Aude

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Photo : flickr/ Thibaut.M