Le 5 avril 2011, le Président de la République Française Nicolas Sarkozy a écrit à Muhammad Yunus, fondateur récemment licencié de la Grameen Bank. Rappelons que les deux hommes se sont déjà rencontrés en mars 2008. Dans sa lettre, Nicolas Sarkozy lui apporte son soutien et espère pouvoir collaborer pus étroitement avec lui, notamment dans le cadre de la Présidence française du G20. Voici la lettre dans son intégralité :
Je vous remercie de votre lettre du 25 mars dernier, dans laquelle vous évoquez en termes chaleureux l'agenda de travail de la présidence française du G20 ainsi que votre proposition d'élargir la composition du groupe pour y faire participer davantage de pays moins avancés.
Je voudrais d'abord vous dire combien je suis heureux de pouvoir compter sur votre soutien pour faire progresser les travaux du G20 dans deux directions que j'estime aujourd'hui, comme vous indispensables : le développement d'une part et la dimension sociale de la mondialisation d'autre part.
Permettez-moi de vous dire une fois de plus combien votre entreprise de "social business", qui a permis un large accès au crédit à des populations pauvres dans votre pays, est admirée en France. Elle a fait beaucoup pour le rayonnement du Bangladesh. le monde a besoin de projets innovants pour faire reculer la pauvreté et les inégalités, et la création de la Grameen Bank a été une initiative audacieuse, source d'inspiration pour la communauté internationale.
Je connais les difficultés que vous traversez actuellement. J'ai confiance dans les institutions de votre pays pour trouver une solution juste à celles-ci. Le gouvernement français se tiendra étroitement informé et il ne manquera pas d'aborder cette question avec les autorités du Bangladesh dans les prochains jours.
Je serais heureux pour ma part de vous accueillir à nouveau à Paris cette année, pour poursuivre avant le Sommet de Cannes des 3 et 4 novembre les travaux engagés par la présidence française du G20 en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion.
Enfin, je vous remercie de votre proposition relative à l'élargissement du G20. Comme vous le savez, j'ai été favorable dès la première réunion du G20 à la plus large ouverture de ce groupe vers les pays non-membres, en particulier les pays les moins avancés. J'ai ainsi obtenu que deux pays africains au moins puissent désormais être invités chaque année. S'agissant de votre propre pays, dont vous vous faites l'avocat avec chaleur, nous envisageons de l'associer, ainsi que d'autres pays en développement, à des événements de la présidence française, à défaut de pouvoir l'inviter au Sommet de Cannes.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Professeur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.