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C’est au proviseur d’assumer.

Publié le 07 avril 2011 par Perceval

Dans un article du Monde du 6 avril, je lis :

« Les établissements tardent à se lancer dans l’expérimentation. Pourtant, « il existe des fonds pour financer des projets pédagogiques, selon Claude Lelièvre, professeur d’histoire de l’éducation à l’université Paris-V Sorbonne. Mais les proviseurs y ont rarement recours. » Conservateurs, les chefs d’établissements ? Plutôt méfiants. « Le système actuel repose sur la responsabilité d’un chef, explique M. Lelièvre. Si un projet échoue, c’est au proviseur d’assumer. » »

D’un côté, l’Education nationale serait un «  mammouth » sclérosé ; d’autre part – tout serait possible- mais, les chefs d’établissement ne le veulent pas … !

Bien sûr, cette approche caricaturale, ne reflète en rien la réalité. Changer la manière de jouer, sans modifier la règle du jeu, et les objectifs du jeu ; nous met en ‘port à faux’ ( sur le temps horaire règlementaire, sur les ‘fameux’ programmes, sur l’égalité républicaine ..etc).

Comme proviseur, je revendique une autonomie d’établissement, mais dans un cadre républicain ( qui garantit l’égalité, l’équité ..etc ). L’autonomie pédagogique, nécessite des moyens, car elle permettra à l’établissement de porter un intérêt particulier, sur des points majeurs que le « système » ne prend pas en compte ( la particularité ou les difficultés de certains élèves, l’oral des langues vivantes, le tutorat, l’aide individualisée …etc ). Un projet pédagogique à moyens constants, contraint l’établissement à rogner sur l’horaire règlementaire (la dotation est calculée au plus juste …).

Enfin, ce n’est pas le chef d’établissement, seul, qui peut porter un projet. Son autorité est partagée avec l’Inspecteur pédagogique, qui est trop éloigné de la vie et des problématiques de l’établissement. Les équipes éducatives ne sont pas structurellement en cohésion… Elles peuvent le devenir, si le projet ( justifié) est unanimement adopté, ou si la tension (chose qui n’est pas souhaitée..) est telle qu’il n’y est pas d’autre sortie d’une situation de crise…

Dans le cas ordinaire, c’est au ministre, au législateur, de proposer un projet d’Ecole cohérent. Actuellement, le « collège unique » vit difficilement ses contradictions internes.


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