Bio déchets : un test unique en France

Par Macantinebio

Restes de légumes, de viande, de fruits, de pain… Nos poubelles contiennent 32 % de bio déchets, constate l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Plutôt que de les brûler dans un incinérateur, pourquoi ne pas chercher à les valoriser sous forme de compost ? C’est ce qui est fait depuis six ans dans l’agglomération paloise avec les déchets provenant des zones d’habitat pavillonnaire. Ses élus ont toutefois souhaité aller plus loin dans cette démarche. Voire d’innover sur le plan national.

L’article paru le 8 avril dans le journal Sud-Ouest nous décrit l’expérience mené par la communauté d’agglomération de Pau en faveur d’un meilleur traitement des déchets organiques. L’expérience nous semble tellement intéressante que nous citons l’article dans son intégralité.

Près de la moitié des bio déchets collectés sur son territoire sont en effet produits par des restaurants, des cantines et des magasins d’alimentation. Or, à partir de l’année prochaine, et à la suite du Grenelle de l’environnement, les professionnels vont être progressivement obligés à mieux trier leurs déchets. Cela, afin de valoriser au moins 45 % d’entre eux d’ici l’horizon 2015.

Des puces sur les bacs

Une expérience unique en son genre a donc été lancée début mars dans la région paloise.

Pas moins de 35 établissements volontaires, issus des métiers de bouche, y participent. Parmi eux, on retrouve aussi bien les halles de Pau que les cantines des lycées Saint-Cricq, Saint-John-Perse ou encore le restaurant universitaire Cap Sud. Sans oublier des maisons de retraite, des restaurants traditionnels, des cantines d’administration, ainsi que des supermarchés. Ce qui va du Carrefour de Lescar à de petites supérettes installées à Pau.

Pendant plusieurs mois, leurs bio déchets vont être collectés deux fois par semaine par une benne spéciale affrétée par la société Veolia. Chacun des bacs dans lesquels ils sont déposés est équipé d’une puce informatique qui indique la provenance et la quantité de déchets ramassés.

Amenés sur la plateforme de Lescar, ces derniers font l’objet d’un traitement spécifique (car ils ne sont pas mélangés avec des déchets verts) et ils sont transformés en compost.

Des réponses précieuses

Le test sera mené jusqu’en novembre prochain. Compte tenu de son ampleur, il est unique en France, assure-t-on au sein de la Communauté d’agglomération.

Alors qu’aucune étude de ce type n’a encore été menée dans notre pays, cette expérience permettra de savoir comment fabriquer le mieux possible le meilleur compost. Mais aussi de connaître avec plus de précision la nature des déchets dont les gens se débarrassent.

Le détail n’a rien d’anodin. On estime en effet que 100 grammes – c’est-à-dire un cinquième d’un repas – de bio déchets sont rejetés pour chaque assiette de nourriture consommée par les Français. Leur volume peut-il être réduit ? Peut-on éviter le gaspillage ? C’est aussi ce que cherchera à savoir l’examen minutieux des déchets recueillis dans des cantines, comme celle du lycée André-Campa, à Jurançon.

Un établissement dont les élèves répartissent le contenu non consommé de leur assiette dans les différents bacs d’une table de tri : un pour les trognons de fruits et restes de poulet par exemple, un autre pour le pain, etc. Tout cela étant pesé au gramme près.

Le test mené en ce moment sur Pau et les communes voisines est financé pour moitié par la Communauté d’agglomération. L’Ademe y participe pour 30 %, le Conseil général et la région Aquitaine pour 10 % chacun.

Cette vaste étude permettra également de savoir si le dispositif peut être étendu à l’ensemble des professionnels, avec « un prix incitatif inférieur à celui au litre des ordures ménagères ».