Justified: 2.09 Brother's Keeper
La pression monte d'un cran dans Justified cette semaine. Et pour cause, la situation se complique chez les Bennett. Loretta, leur petite protégée improvisée faisant certaines sombres découvertes sur eux. Celles-ci s'enchaînent avec beaucoup de cohérence, et on retiendra notamment la géniale et subtile idée de la montre dérobée au cadavre de son père qui met la jeune fille sur la piste. Ce qui l'amène à découvrir le meurtre de son père par sa prétendue nouvelle famille. De bout en bout de l'épisode, la jeune actrice aura été très touchante, mais le moment où elle réalise qui sont vraiment les Bennetts reste particulièrement fort. Mention spéciale aussi à l'acteur jouant Coover plus que jamais sous les feux de la rampe dans cet épisode. Ce qui est très fort c'est que quelque part on réussit à nous le rendre assez émouvant malgré sa stupidité et brutalité. Il apparait un peu comme un enfant jaloux, se sentant menacé par une nouvelle arrivante que sa mère semble lui préférer. L'insécurité du personnage avait déjà été évoquée quelques temps plus tôt mais ici, elle est exacerbée car la préférence de Mags pour Loretta et son mépris pour lui, lui sont enfin clairement dévoilés. Du coup on fait habilement de lui un élément clé dans le développement de la fin de saison par sa tentative d'éliminer Loretta qui lui vaut d'être abattu par Raylan himself à qui les auteurs ont eu l'intelligence d'offrir un lien avec Loretta dès le brillant Cottonmouth. Ce meurtre est aussi le parfait moyen pour Raylan d'entrer totalement dans le rôle d'opposant aux Bennets, ceux-ci se devant vraisemblablement de très vite riposter suite à cette offense. A noter tout de même l'ambiguité dans la rancoeur de Mags en fin d'épisode. On ne sait pas bien ce qui touche le plus la cheffe de clan. Que son fils soit mort ou que sa fille rêvée lui soit retirée? Si l'on réfléchit bien, tout indique plutôt que c'est la perte de Loretta. Ce qui n'en rend que plus fascinant le personnage.
Dans l'affaire Mags/Black Pike Minning Company, là encore, il faut saluer la performance exceptionnelle de Margo Martindale, géniale en hôte de sa petite fête de campagne visant à cristalliser l'opposition à Black Pike. En face, l'entreprise minière est représentée avec toujours autant de classe par Rebecca Creskoff, qu'il faut également applaudir pour avoir rapidement su s'imposer dans la série. Un excellent duo avec Raylan s'est très vite constitué et il fonctionne ici toujours aussi bien, jouant avec finesse sur la tension sexuelle sans jamais dépasser la limite. Mais de cet épisode, ce qu'on retiendra surtout, c'est son face-à-face avec Mags, lors de leur tractations pour la propriété de terres. C'était absolument électrisant tant les deux actrices ont réussi à insuffler une vraie intensité à la scène.
Pas de chances pour Carol, les négociations n'ont pas tourné en sa faveur et s'est avec maesteria que Mags l'a piégée. Mais elle a tout de même bénéficié pour y parvenir d'une aide inattendue: Boyd. Boyd qui trahit donc son employeuse pour s'allier aux Bennetts, twist intéressant qui scelle un rapprochement au fort potentiel et qui permet aussi d'assombrir à nouveau le personnage qui commençait à devenir un peu trop sage. On s'en doute donc, Boyd ne pactise pas avec les Bennetts sans arrière pensée et vraisemblablement, il doit y avoir un aspect de leur projets qui doit servir ses affaires... ainsi que celles d'Ava. Parce que ce qu'ils ne faut pas oublier, c'est que c'est dans leur intérêt à tous les deux qu'il agit depuis qu'Ava a accepté son aide financière. Ce qui s'inscrit très bien dans l'idée de consolidation d'un couple sur laquelle semble partie la série. Ce qu'on attend maintenant, c'est que le couple se concrétise véritablement. Au vu de leur petite scène de danse où leur complicité est désormais plus qu'évidente, je dirais que ça ne devrait plus tarder.
En conclusion, un épisode dense qui exploite impeccablement une tension palpable, mise soigneusement en place par des acteurs inspirés et bluffants et une écriture d'une grande intelligence. Et si les scènes sont longues et plutôt statiques, elle n'en sont pas moins éprouvantes que des séquences de grands films d'action et c'est cette "action psychologique" si je peux me permettre de lui donner un nom, l'une des grandes forces de Justified.