Cette accumulation inhabituelle s'explique par une hausse des volumes d'eau rejetés par des fleuves du Canada et de Sibérie et par la fonte de la banquise, deux conséquences du réchauffement climatique, ont précisé les chercheurs.
Si elle gagne l'Atlantique, cette eau douce pourrait dans le pire des cas modifier le Gulf Stream, explique Laura De Steur, de l'Institut royal des Pays-Bas pour la recherche marine. Selon le chercheur allemand Benjamin Rabe, de l'Institut Alfred Wegener, la teneur en eau douce de l'océan Arctique a augmenté de 20% depuis les années 1990.
Le débit accru des grands fleuves septentrionaux "pourrait potentiellement affecter la circulation océanique à grande échelle dans l'Atlantique", explique Mme De Steur. "C'est important pour nous en Europe occidentale car notre climat dépend en grande partie du Gulf Stream".
Ce courant océanique pourrait être affecté si cette réserve d'eau douce rejoignait l'Atlantique. Pour l'instant, elle est maintenue dans l'Arctique par les vents, dont le sens de rotation général -ils tournent dans le sens des aiguilles d'une montre- n'a pas changé depuis 12 ans, une période inhabituellement longue. Normalement, la direction des vents se modifie à intervalle de cinq à dix ans.
Il apparaît donc important de surveiller cette accumulation d'eau douce pour voir si elle peut gagner l'Atlantique, où elle pourrait potentiellement affecter le Gulf Stream et la circulation thermohaline.
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