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Victoire Finaz, jeune dirigeante et fondatrice de la marque Abanico : voyage au coeur des saveurs chocolatées !

Publié le 10 avril 2011 par Lmanagement

Interview de Victoire Finaz pour le blog des Tendances et art culinaires by Krups…elle nous apporte son témoignage en tant que jeune femme dirigeante, chocolatière et fondatrice d’une nouvelle marque de chocolat « Abanico ».

Victoire Finaz, jeune dirigeante et fondatrice de la marque Abanico : voyage au coeur des saveurs chocolatées !

- Elle crée la marque Abanico en 2009
- Consultante spécialisée en chocolat
- Membre de l’Ordre des Dames du Vin et de la Table
- Prix reçus en 2010 : Pentawards 2010 &  Super Design – Les Echos

Son blog : www.victoirefinaz.fr
Abanico Chocolat : www.abanico-chocolat.com
Boutique Abanico Chocolat : 7, rue Portalis – Paris 8e

- Victoire, à 27 ans tu es chocolatière et fondatrice de la marque Abanico : quel est ton parcours ?
Après un bac scientifique, j’intègre l’Ecole des Psychologues Praticiens (PsychoPrat’) avec un fort intérêt pour la sociologie, notamment la psychologie du consommateur. Afin d’obtenir mon diplôme de Psychologue et clôturer mes 5 ans d’études, je réalise ma thèse sur « l’expertise en chocolat et analyse sensorielle : comparaison entre experts et novices« . Ensuite, je poursuis mes études à HEC avec un mastère spécialisé en Marketing.
Après mon mastere en Marketing, je suis partie chez Kraft Foods à Madrid
faire mon stage de fin d’etudes de 6 mois.
Puis, retour en France en janvier 2008 où j’ai commencé à travailler sur un projet de création d’entreprise : un concept store sur le chocolat à Paris.
Décembre 2008 : la crise ! Trop imprudent d’emprunter autant, du coup, on decide avec mon associé de lancer cette marque sur Internet.
On doit donc refaire le BP, trouver un chocolatier avec qui je vais créer toutes les recettes, déssiner les packagings et le logo de la marque. C’est la naissance d’Abanico en novembre 2009 !

- Pourquoi choisir de t’orienter vers le chocolat ?
Gourmande de chocolat depuis ma tendre enfance, ma passion s’est révélée au Salon du Chocolat 2003 aux côtés d’un chocolatier pour qui je travaillais. La découverte du chocolat gourmet, de ses origines, ses crus de plantation, ses familles aromatiques, m’a fasciné et j’ai plongé dans l’univers du chocolat. En commençant par de nombreuses lectures sur le chocolat (son histoire, blogs, site Internet, etc.), j’ai commencé à parcourir toutes les chocolateries (en France et à l’étranger) et à goûter à toutes les spécialités. Enfin, j’ai réalisé mon plus grand rêve en 2008, avec ce voyage exotique dans les plantations de cacao du Mexique et du Guatemala.

- Etre une jeune femme chef d’entreprise dans l’univers du chocolat : un atout ? Il est vrai que le monde la gastronomie (cuisine, pâtisserie, chocolaterie) a longtemps été incarné par des hommes. Aujourd’hui encore, l’univers du chocolat est largement représenté par des hommes ! Je pense que ma place, en tant que jeune femme, amatrice, puis dégustatrice et enfin chocologue, s’est faite progressivement et que mon métier est différent de celui qu’exercent les chocolatiers. Pourtant, cette passion qui anime chacun de nous, nous conduit vers un objectif commun : offrir du plaisir, découvrir et partager ensemble. La femme incarne la sensualité, la sensorialité, la délicatesse, la sensibilité. Et je pense que j’apporte malgré moi, toutes ces composantes dans ma démarche et dans la fabrication de mes recettes de chocolats. En effet, les chocolats Abanico sont fins et un peu plus long, ils se coincent entre l’index et le pouce pour y faire un ou plusieurs crocs, ni trop sucrés, ni trop gras, légers, onctueux et délicieux. On me dit parfois que la marque Abanico est « féminine », que « les recettes sont bien l’expression d’une femme… ». Je ne sais pas exactement ce que cela signifie, mais je sais que la féminité apporte ici la singularité qui vaut peut-être la peine d’être dégustée ! - Existe-t-il beaucoup de femme fondatrice de marque de chocolat ? Beaucoup, non, mais il en existe bien sûr ! Je connais quelques femmes qui ont repris les affaires de leurs parents et qui sont à la tête de leur marque de chocolat aujourd’hui. Quant aux femmes qui ont créé leur marque de chocolat, à partir de zéro, j’en connais très peu. Cette catégorie de femme est plutôt rare ! - Si une femme était un chocolat, quelles seraient selon toi ses principales caractéristiques ? Pour moi, un chocolat féminin a une couleur acajou, un rougeâtre foncé, avec des reflet ocre (dans l’idéal !). En bouche, il est très fondant, doux et agréable en bouche. Au cours de sa dégustation, il révèle des notes aromatiques fruitées, acidulées (groseille), ou florales (jasmin, rose). - Si un homme était un chocolat, ses caractéristiques ?
Pour moi, un chocolat masculin a une couleur plus corsé, dans les marrons foncé, voire presque noire. En bouche, il est assez rustique, intense en cacao et puissant. Ses notes aromatiques sont épicées (poivre, épices), herbacées (tabac blonc, boisé), voire un peu fumées… - Que représente pour toi le chocolat dans l’univers culinaire ? Le chocolat a beaucoup évolué dans l’univers culinaire et prend une place importante aujourd’hui. Le chocolat est présent sous différentes formes : du dessert, au chocolat de dégustation avec le café, en passant par les mignardises. D’ailleurs, tous les grands restaurants ou hôtels ont leur propre chocolatier en cuisine. Aussi, on voit apparaître une nouvelle cuisine qui met en scène le chocolat de façon inattendue : soit comme ingrédient dans un plat salé (sauce cacao avec un magret de canard, poisson sauce au beurre de cacao, foie gras au pépites de chocolat noir, etc.), soit en jouant avec sa texture au moment du dessert : je pense à cette cloche en chocolat qui fond sous la crème anglaise tiède, déversée par le serveur, telle une mise en scène de la magie du chocolat…

- Définir le chocolat pour toi en 4 mots ? Enfance : Qui n’a pas mangé, enfant, le fameux morceau de pain avec sa barre de chocolat noir ou le délicieux chocolat chaud, encore fumant, qui laisse une auréole chocolatée autour de la bouche ? Le chocolat est pour beaucoup d’entre nous un souvenir d’enfance, avant de devenir un plaisir gourmet. Ces souvenirs sont chargés d’émotions. D’ailleurs, le chocolat est souvent la madeleine de Proust : sentir l’odeur de chocolat chaud rappelle souvent de vieux souvenirs d’antan, chargés de joie et de bonheur… Plaisir : Le chocolat n’est pas indispensable à notre alimentation, ce n’est que du plaisir ! Un plaisir qui s’exprime différemment selon les goûts de chacun. C’est aussi une douceur qui illumine le quotidien, qui réconforte, qui fait du bien et dont de nombreuses personnes ne pourraient s’en passer ! Madame de Sévigné écrivait à sa fille, Madame de Grignan : « Vous ne vous portez pas bien, le chocolat vous remettra, mais vous n’avez pas de chocolatière ; j’y ai pensé mille fois ; comment ferez-vous ? ». Sensorialité : Pour moi, le chocolat excite nos sens et chaque dégustation est une expérience sensorielle qu’on aime renouveler. La dégustation de chocolat m’a appris à utiliser mes 5 sens, à identifier mes sensations en mettant des mots, à comparer différentes sensations et à perfectionner ma sensibilité au choses de manière générale. Je trouve que l’on oublie trop souvent d’écouter son corps, ses sensations et ses émotions et le chocolat permet de se centrer sur son ressenti et cela apporte beaucoup de bien-être. Cadeaux : Toutes les grandes fêtes de l’année (Noël, Pâques, Saint-Valentin, etc.) sont une occasion d’offrir du chocolat aux personnes que l’on affectionne. La fameuse « boîte de chocolats » reste un symbole de cadeaux, de partage, de fête. Et comme disait Forest Gump : « La vie, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! » - Quel est ton moment idéal pour déguster du chocolat ?
Mon moment idéal pour déguster du chocolat ? Quand j’en ai envie ! Le chocolat est avant un plaisir que je savoure à n’importe quel moment. Mes envies de chocolats peuvent survenir à différentes heures de la journée, avec une envie particulière de chocolat (chocolat au lait à croquer, chocolat noir à croquer, chocolat fourré au praliné, chocolat chaud, etc.). En revanche, lorsque je déguste du chocolat pour « tester » un produit, je m’arrange pour le déguste en fin de matinée vers 11h30, lorsque mes papilles sont en alerte. A cette heure, mon palais est beaucoup plus sensible pour analyser le chocolat et évaluer la qualité de ce dernier.

Le chocolat que je mange après le déjeuner avec le café est donc un pur plaisir que je savoure, sans réfléchir, ni l’analyser !

abanico


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