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J'étais médecin dans les tranchées, récit de Louis Maufrais

Publié le 11 avril 2011 par Mpbernet

m_decintranch_esLa critique de Claude :

L’histoire de ce livre est en elle-même émouvante : c’est à la fin de sa vie, à plus de 80 ans, que le Docteur Louis Maufrais a trouvé le temps de rassembler ses souvenirs de guerre, en réalisant, avec l’aide de sa femme,  trois cassettes qu’il a léguées à ses trois enfants. L’une de ses petites-filles, Martine Veillet, en a fait un livre, illustré par quelques unes des nombreuses photos prises au front.

Cette transmission familiale évoque celle qui a abouti aux souvenirs de Jean Mens (voir « Affaire terminée j’arrive »), d’autant plus que les styles d’écriture sont comparables : simplicité (sujet, verbe, complément), sobriété (notamment face aux horreurs de la guerre). On retrouve le même patriotisme, ferme mais  sans aveuglement. 

Externe des hôpitaux de Paris, âgé de 24 ans, Louis Maufrais est mobilisé en 1914 comme Médecin auxiliaire. Jusqu’en 1917, il servira en Poste de secours de bataillon, dans le 94ème régiment d’Infanterie, recruté dans son département d’Ille et Villaine. Il connaitra le baptême du feu en Argonne, puis sera précipité dans l’enfer de Verdun, dans la Somme et au Chemin des Dames.

Il décrit les conditions de travail effroyables (la boue, les rats, la menace constante des obus, les abris insuffisants), les blessures provoquées par les éclats d’obus, le courage des brancardiers relevant les blessés sur le terrain, le découragement qui gagne même les plus forts.

Il renvoie aussi à une réalité qui vous étreint quand vous visitez Verdun ; le territoire criblé de trous d’obus montre à quel point cette guerre était une loterie ; la mort frappait au hasard.

En 1917, la longueur de ses services au front  vaudra au Médecin Lieutenant Maufrais une affectation dans l’artillerie, puis un poste de chirurgien en hôpital de campagne. A cette époque, la plupart de ses camarades, infirmiers, officiers, cuistots, sont morts. Et Louis Maufrais se demande pourquoi eux et pas lui.

Si vous êtes passionné par la guerre de 1914, lisez ce livre et n’oubliez pas un ouvrage totalement différent, mais qui donne les clés du sujet : « Gagner la Grande guerre », par Francois Cailleteau, éditions Economica (vcf. ce blog en août 2008). Vous y trouverez notamment une troublante constatation, corroborée par le Dr Maufrais : les pertes allemandes ont toujours été moins lourdes que les pertes françaises et britanniques.

Récit de Louis Maufrais présenté par Martine Veillet - Préface de Marc Ferro - Robert Laffont Pocket 389 pages, 7 €


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