Ce n’est bien sûr pas tout à fait la vérité et ce serait une interprétation erronée et hasardeuse de l’appellation « Fédération Wallonie-Bruxelles » que les représentants des 4 partis francophones présents dans les parlements ou les gouvernements concernés ont décidé de donner à la « Communauté française de Belgique ». Cependant, c’est ce que m’a dit textuellement un Flamand tout à fait honorable avec lequel je discutais de choses et d’autres.
La politique ne l’intéresse pas trop et il entretient d’excellentes relations avec de nombreux francophones. C’est pourtant ce qu’il avait retenu de ce changement d’appellation : la Wallonie annexe Bruxelles ! Cette interprétation est incorrecte, mais c’est vraisemblablement celle de la Flandre profonde, celle de ceux qui ne manient pas toutes les subtilités institutionnelles belges. Rien que pour ça, il me semble que ce changement de nom n’est pas une très bonne idée. Si on ne parvient pas à faire comprendre facilement ce que recouvre un nouveau nom, à quoi bon en changer ?
L’appellation « Communauté française de Belgique » - la seule qui reste officiellement inscrite dans la Constitution belge – n’est pas parfaite de par le qualificatif « française » qui prête à confusion. Mais au moins, ce nom désigne-t-il clairement une « communauté », c’est-à-dire des personnes qui partagent quelque chose en commun, à savoir la langue française (et tout ce qui va avec…). Personnellement, en tant que francophone de Flandre, je me reconnais dans cette « communauté française de Belgique », même si je n’en dépends pas officiellement. Mais comment me reconnaître dans une « fédération Wallonie-Bruxelles » alors que je ne suis ni wallon ni bruxellois ? Les politiciens qui ont voulu poser un acte symbolique ont quand même – sans en avoir conscience apparemment – exclu de leur « fédération » tous les francophones vivant en Flandre, soit environ 360 000 personnes !
Bref, quel intérêt y a-t-il vraiment à rebaptiser de manière cosmétique une institution qui a bien d’autres choses à s’occuper ?