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La bataille à la tête d’Europe écologie : Nicolas, Eva, Daniel et les autres

Publié le 12 avril 2011 par Alex75

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La bataille à la tête d'Europe écologie, pour la candidature en 2012, se poursuit. Dans le cadre de la primaire d'Europe écologie - les verts, Nicolas Hulot est toujours déterminé à se présenter à la présidentielle. Alors que pourtant, l'option d'une candidature hors-parti semblait être à l'étude. Il faut dire que Nicolas Hulot n'a pas du tout apprécié, la décision du conseil du mouvement, d'organiser la primaire en juin avec les seuls adhérents, la stratégie étant transparente. En tout cas, Hulot ou Joly, ce n'est pas tranché. Ce qui est l'occasion d'analyser ces querelles internes aux verts, qui ne sont pas inintéressantes. Mais qui dévoilent aussi de nombreuses contradictions.

Un animateur de TF1, présentateur de l'émission Ushuaïa, ou une juge célèbre. Une vedette de la télé et de certains sondages ou une héroïne de film, un truc de communicant ou un truc de communicant. Il faut le reconnaître, les verts ont aussi une posture étonnante. Car ils donnent des leçons de vertu à toute la classe politique, sur le cumul des mandats, la parité ou la démocratie interne / participative. Mais en même temps, ils sont les meilleurs élèves des “spin doctors du marketing politique“. Ils ne respectent même pas la tradition de la gauche, qui privilégie le chef de parti élu par la base partisane, chère historiquement à cette tendance de l'échiquier politique. Et Nicolas Hulot, pas plus qu'Eva Joly, ne sont des militants blanchis sous le harnais, ni des élus locaux ayant oeuvré au service de leurs concitoyens. Ils sont l'un et l'autre de pures inventions médiatiques et sondagières. La fureur dissimulée d'Eva Joly n'est que la fameuse farce de l'arroseur arrosé, voyant débarquer Nicolas Hulot dans sa cour, la logique de la vedette qui trouve sur son chemin, plus médiatique qu'elle.

Par contre, la fureur de Nicolas Hulot est non dissimulée, devant la limitation arbitraire du corps électoral. Qui prouve que les apparatchiks d'Europe écologie, sont prêts à tous les coups tordus pour l'écarter. Les règles du jeu recentrent ainsi la bataille interne, autour des soutiens traditionnels des verts, mais éloignant certains soutiens d'Hulot et le grand public de TF1, au bénéfice d'Eva Joly. D'où le très habile entretien accordé par l'ancienne magistrate, dans le cadre du débat sur la laïcité, en profitant pour défendre ses positions multiculturalistes, très en vogue chez les bobo parisiens et les militants associatifs, mais qui horrifient l'électorat populaire. L'objectif est sinon la présidentielle. Mais dont les verts se moquent, en réalité, comme de leur dernière éolienne. La présidentielle n'est vue par eux, qu'à travers la nécessité impérieuse de pérenniser leur appareil et d'engranger des députés aux législatives, et les subventions qui vont avec, pour alimenter les caisses de leur parti. D'où leur va-et-vient permanent et épuisant, entre grandes fresques millénaristes, de sauveurs de la planète et spécialistes attestés de l'écologie, et leurs querelles mesquines d'appareil. Et les électeurs le sentent, leurs candidats ne faisant d'ailleurs, que de piètres scores à la présidentielle. En 2007, Dominique Voynet avait fait 1,57 %.

 Seul Daniel Cohn-Bendit pourrait paradoxalement incarner le destin national du mouvement - bien que citoyen allemand -, fondé sur son passé passé mythifié d'héros générationnel de Mai 68. Auquel s'ajoute ses positions politiques d'aujourd'hui, libérales, européistes et multiculturalistes. Il n'est pas le meilleur, mais peut-être le seul candidat politique, de cette mouvance écologique. Mais hélas pour eux, il refuse d'incarner le père, même indigne.

   J. D.


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