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Un coup de fatigue ou épuisement total?

Publié le 12 avril 2011 par Gisèle Frenette
On le sait, le stress chronique est néfaste à la santé, mais pourtant, il est tout à fait inutile de penser à vivre sans stress, surtout maintenant avec le rythme de vie effréné que la plupart des gens mènent. On l'accuse également d'avoir un lien avec certains cas d'obésité et plusieurs maladies dont les troubles cardiaques. Rappelons-nous quand même qu'un manque d'heures de sommeil, une mauvaise alimentation, les allergies alimentaires, peu de temps de relaxation, un environnement toxique (polluants, drogues, tabagisme, colle des tapis, etc.), les problèmes conjugaux et les émotions négatives (découragement, pessimiste, colère, culpabilité) sont des facteurs stressants qui restent modifiables. Chacun vient au monde avec une résistance au stress qui lui est propre. Une même exigence peut s'avérer stressante pour l'un, mais motivante pour l'autre. Toutefois, bien que certaines personnes y seront plus résistant, chacune a ses limites, un point de rupture où rien de va plus. Personne n'est à l'abri de l'épuisement. En fait, le stress peut ouvrir la porte à bien des tracas, autant physiques que psychologiques, mais pour s'en sortir, il faut comprendre ce qui se passe.
On ne parle pas ici d'un stress de courte durée qui, en fait, peut nous inciter à rester vigilant, à mieux performer, comme le stress ressenti avant de donner un discours, avant un examen, lors d'un accident ou d'un moment difficile à passer. Le stress qui est vraiment dommageable est celui qui persiste dans le temps, qui ne semble jamais se relâcher. Une nuit de sommeil n'y change rien, on se lève tout aussi fatigué le matin. Jour après jour, on se traîne au boulot en priant de tenir le coup jusqu'à la fin de la journée et en espérant que le patron ne nous demande pas de soulever une montagne (un travail qui jadis nous aurait semblé facile), puis on retourne à la maison en rêvant de rester avachi sur le divan à ne rien faire le plus longtemps possible (si les enfants ne crient pas famine, s'ils n'ont pas trop de devoirs, si le téléphone ne sonne pas, s'il y a encore des vêtements propres pour le lendemain, etc.). Si vous vous reconnaissez dans cette description, il est grand temps d'y voir.
En bref, le stress à long terme garde le corps en état d'alerte et finit par épuiser les surrénales, petites glandes situées au-dessus des reins. En situation de stress, tout un processus s'enclenche et elles produisent de grandes quantités d'adrénaline (responsable du petit frisson lorsqu'on évite de justesse un accident), de cortisol et de DHEA. Cette sécrétion exagérée d'hormones devrait s'arrêter aussitôt la menace disparue, mais lorsque le stress devient chronique, les surrénales peuvent fonctionner jusqu'à épuisement. Pour connaître les réactions du corps à cette situation, vous pouvez lire l'article suivant sur ce blogue: http://bit.ly/eaouaH. Cette fois, ce sont les symptômes de la fatigue surrénalienne qui seront mis de l'avant.
Lorsque la réaction au stress est à court terme, il n'y a pas de problème. C'est lorsque le stress persiste que peuvent apparaître des symptômes de fatigue surrénalienne. Les tests médicaux ne reconnaissent les troubles surrénaliens que lorsqu'ils détectent des résultats sérieusement malsains comme c'est le cas avec la maladie d'Addison (production de cortisol extrêmement faible) ou la maladie de Cushing (surproduction de cortisol). En réalité, des millions de personnes souffrent d'insuffisance surrénalienne à différents niveaux. Comme les médecins se fient surtout aux résultats des bilans sanguins, un grand nombre de gens restent sans réponse à leur question: "Pourquoi suis-je si épuisé?" et se voient très souvent prescrire des antidépresseurs. Ils se gavent de sucre, de caféine et d'alcool pour essayer de tenir le coup, ce qui devient rapidement un cycle vicieux qui les épuise encore plus. Ce sont des gens fatigués, irritables, qui manquent de concentration, qui souffrent de plus en plus d'allergies de toutes sortes, qui ont des fringales incontrôlables de sel et de glucides et qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. À ce stade, quelques changements au style de vie, quelques suppléments et du repos peuvent suffire à redresser la situation.
Les symptômes de fatigue des glandes surrénales peuvent inclure également:
• Gain de poids (surtout autour de la taille);
• nervosité, anxiété, crise de panique, dépression;
• constipation ou diarrhée (syndrome du côlon irritable);
• trouble de la mémoire;
• faible résistance au stress;
• baisse de la libido;
• trouble de la glycémie (sucre dans le sang);
• hypertension;
• sommeil agité ou difficulté à s'endormir;
• sentiment d'être dépassé;
• intolérance au froid (extrémités froides);
• tensions et douleurs musculaires.
Lorsque le problème persiste, les glandes surrénales finissent par s'épuiser totalement et on parlera non seulement de fatigue, mais d'épuisement des glandes surrénales. Alors, rien ne va plus, sortir du lit semble une montagne à gravir, et que dire de devoir se laver et s'habiller. L'organisme est incapable de faire face au moindre stress et même le système immunitaire sera affaibli permettant à de nouveaux troubles de santé de s'installer. À ce stade d'épuisement surrénalien, d'autres symptômes s'ajouteront à la liste déjà longue; ils sont plus débilitants et doivent être adressés rapidement pour éviter les répercussions à long terme:
• Épuisement professionnel (burnout physique et mental)
• aggravation des symptômes allergiques et des intolérances;
• sensibilité chimique;
• infections à répétions et plus difficiles à guérir;
• fringales de sel;
• dépression;
• difficulté à sortir du lit le matin;
• faiblesse généralisée;
• fibromyalgie;
• syndrome de fatigue chronique
• arthrite.
Afin de reprendre le contrôle de sa santé surrénalienne, plusieurs changements devront être appliqués, autant au niveau de la gestion du stress, de l'alimentation que des habitudes de vie (sieste, heures de sommeil, relaxation). Il faudra parfois un temps d'arrêt, où le travail et même le programme d'exercice physique seront mis de côté s'ils exigent plus d'énergie que vous en avez à donner. Certains suppléments tels que les vitamines du groupe B, les vitamines B5 et B6 la vitamine C, le magnésium, le calcium, le ginseng sibérien,le ginkgo biloba, la racine de réglisse, l'ashwaganda et l'extrait glandulaire surrénalien seront d'un grand secours. Le rétablissement des glandes surrénales peut prendre beaucoup de temps pendant lequel il faut suivre le traitement sérieusement. Selon la gravité de l'épuisement surrénalien, il faut compter au minimum six mois et, dans certains cas plus graves, jusqu'à plusieurs années avant d'atteindre un niveau d'énergie optimal.
Pour plus d'information sur les glandes surrénales, voir mon livre "L'hypothyroïdie expliquée", Quebecor, 2009.

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