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Derrière la fin forcée du pouvoir de Gbagbo, le problème commun du pouvoir en Afrique ?

Publié le 12 avril 2011 par Musengeshikatata
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12 avril 2011

Enfin cette mascarade Gbagbo a pris fin. Au-delà du constat douloureux du trop grand amour du pouvoir de la plupart de nos élites africaines auxquels on ne peut les en séparer qu´avec la violence, il est aussi à regretter que bien trop d´africains se soient laissés abuser par le faux discours nationaliste propagé par Gbagbo afin de se maintenir au pouvoir malgré la perte des élections. Maintenant, tournons la page ; il faut repartir vers une réconciliation sociale en guérissant les blessures de toute cette histoire et en replaçant le développement au centre des efforts ivoiriens.

Côte d´Ivoire, la fin d´un cauchemar bien…africain révélant une fausse interprétation du pouvoir républicain ?

Nous nous réjouissons énormément de l´arrêt définitif des hostilités en Côte d´Ivoire avec l´arrestation de l´incorrigible Gbagbo. Et maintenant reconstruire ? Peut-être mieux se motiver à engager et motiver notre quête au développement ! Car dans toute l´Afrique sous développée, tant que les chemins de fer étaient inexistants ou maladroits, tant que les canalisations n´étaient partout creusées et évidentes, tant que les écoles étaient encore de modeste qualité ainsi que la formation professionnelle, quand l´orientation énergétique et technique étaient encore vacillantes si pas encore au niveau infantile,…quand l´emploi faisait défaut ainsi que les investissements impérieux au développement économique…il y avait plus un travail de fond et de fonte qu´un lapidaire travail de construction ou de reconstruction parce que les bases fonctionnelles, créatives techniques et innovatrices faisaient défaut ou souffraient énormément du manque de dynamisme leur permettant de répondre aux défis et aux exigences auxquelles sont confrontés l´avenir et le bien-être légitime de nos sociétés africaines.

Toutes ces guerres du pouvoir, des révoltes tribales, religieuses…etc qui ont soulevé notre continent depuis l´indépendance jusqu´aujourd´hui n´ont rien fait d´autre que nous cacher de nos réalités par des violences irraisonnées et indues. Et, sans illusion, nous devons reconnaître que les problèmes du développement ne se résolvent ni par la violence, ni par la stagnation. Il semble plutôt qu´il s´agisse, sous le malaise de la désorientation et du défaut fonctionnel et technique efficace de nos cultures dans leur développement, d´une forme d´auto flagellation socioculturelle par laquelle inconsciemment les sociétés expriment leur dépit et leur déception face…à leur propre impuissance à se débarrasser de leurs structures mentales traditionnelles, de leurs défauts d´organisation et de irrationalité technique, économique et politique. Car si on fermait les yeux sur ses manquements parce qu´on était encore enfermé dans le passé, on se trouvait tout de même confronté au modernisme évoqué par la colonisation et celui des pays industrialisés ! Par ailleurs ses propres enfants instruits semblaient bien s´être éloignés de la société traditionnelle et de ses modes de vie et de pensée dépassés. Ces derniers souffraient l´enfer à l´autre rive de la rivière parce qu´ils ne parvenaient pas à convaincre leurs parents attardés à braver les courants impétueux des connaissances et d´émancipation créatives et rationnelles qui les séparaient de la rive salutaire. Le progrès, il faut bien le vouloir, aimer à le faire et à l´organiser ; ce n´est ni en restant sur place affublé par l´ignorance, la passivité et l´illumination des traditions désuètes, ni en important les produits étrangers qu´on met le progrès en devoir de nous réaliser dans nos plus chères attentes et aspirations ! Loin de là. Il faut le faire, ce progrès : le penser, l´énoncer, le discuter, l´entreprendre en connaissance de cause et d´intentions afin de se réaliser le plus pleinement que possible. Pour cela, il faut bien s´en donner les moyens et les instruments, pas s´en priver !

En aval comme en amont actuellement tous nos facteurs sociaux sont pratiquement au rouge, ce qui, logiquement préjudicie notre développement. La stagnation continue dont nous sommes l´objet par-là nous érode les moyens plus qu´elle ne nous ouvre de meilleures perspectives de réalisation. L´aide au développement hier si flattée n´a pas apporté de miracle, bien au contraire, il semble bien que lorsqu´on ne sait dynamiser par soi-même ses propres facteurs de développement comme l´a fait la Chine, l´aide au développement ne devienne que corruptive et déroutante…parce qu´elle suggère aux gens qu´ils peuvent compter sur elle ou qu´elle transforme les faibles d´esprit, les fainéants et les parasites en mendiants, tout simplement. Et ceux-ci emploient tous les moyens possibles et imaginables pour attirer des bienfaits d´aide qui, à bien y regarder, leur sont profondément nocifs malgré leur fondamentale bonne foi.

Pour tout ceci et bien de choses encore, je plaide pour une révolution culturelle immédiate en Afrique. Notre continent doit se débarrasser rapidement de tous ses dictateurs et de ses incapables carriéristes au pouvoir afin que l´alternance du pouvoir apporte rapidement dans nos notions de gestion et d´organisation de la chose publique les idées et l´évolution qui lui manquent pour être le plus rapidement que possible à hauteur de ses obligations. La révolution culturelle, contrairement à la révolution sociale tout court, est une révolution d´analyse et de détermination culturelle qu´elle n´est livresque ou calquée sur une idéologie, des idées sociales théoriques ou préconçues ; c´est plutôt réparer ce que j´appelle le maillon rationnel et technique rompu ou égaré des sociétés africaines envers leur propre évolution mais aussi dans la saisie de l´adversité ou des avantages que nous offrent la coexistence économique et commerciale internationale. Dans le but, bien sûr de dynamiser la culture, les capacités et le génie existant sous forme naturelle dans nos sociétés. Il ne s´agit en rien de laisser libre court à quelques idéologues africains en mal de communisme ou croyant ainsi, avec le mot de révolution, arriver enfin à se guérir de leurs complexes d´identité politique. Une révolution culturelle a pour but de dynamiser tout le monde et de résoudre les contradictions et les conflits sociaux que dans le sens d´un dynamisme positif, pas dans un but égalitaire ou idéologique. La liberté éclôt plus du dynamisme positif de la créativité et des capacités individuelles, du respect des valeurs sociales et culturelle, que de l´autoritarisme faussement normé et rassurant.

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

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