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Immobilier et retraites au Royaume Uni

Publié le 03 février 2008 par Vonric Vonric

*Réflexion*Selon le Daily Mail la Grande Bretagne fournirait les pires prestations de retraites de toute l'Union Européenne. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de ce torchon quotidien, mais l'état du système de retraites britanniques mérite toutefois que l'on s'y attarde.

Un article venant rarement sans événement relatif, c'est un rapport du cabinet AON sur l'état des systèmes de retraite dans 25 pays européens qui alarme la presse britannique: les pensionnaires britanniques reçoivent une retraite d'un montant de 17% du revenu moyen (£22,000/an) et très en dessous de la moyenne européenne de 57%. Rien d'étonnant à cela puisqu'on sait que la retraite d'Etat (environ £80/semaine) est peu éloignée du chômage anglais (environ £60/semaine) et somme toute assez proche du RMI français. Il est vrai que les jeunes/riches, en bonne santé et sans enfants, les DINKs, qui traversent la Manche à l'écoute des sirènes Londoniennes se préoccupent peu du système de protection sociale britannique. Les avantages anglais ne devraient toutefois pas servir d'excuse pour se munir d'œillères.

Le rapport Turner (2005) sur l'état des pensions anglaises concluait sur 4 choix:

  1. des pensions plus basse
  2. un age de la retraite plus élevé
  3. des cotisations plus élevées
  4. des impôts plus élevés

En supposant que la première proposition soit inacceptable (vu le niveau actuel on pourrait difficilement aller en dessous sauf à passer sous le seuil de pauvreté), la solution réside dans une combinaison des 3 dernière. Un age de la retraite reculé à 68 ans est déjà envisagé pour 2050. Des incitations ont aussi été mises en place et depuis 3 ans les sociétés ont maintenant l'obligation de proposer la mise en place de plan de pension privés (mais le salarié peut refuser). C'est en fait le système, qui repose sur le bonne volonté des parties de souscrire au plan (et non pas sur une imposition plus élevée l'incorporant, qui rendrait celle ci obligatoire), du salarié fixé en priorité sur les dépenses quotidiennes de sa famille, qui explique que nombre de britannique se retrouvent aujourd'hui avec des retraites faibles, voir inexistantes.

Et pourtant le Royaume Uni se classe dans la tête des pays avec le meilleurs ratio travailleurs/retraités, ce qui laisse penser que la marge de manœuvre existe. Mais le constat de AON est plus alarmiste: le taux de natalité en Angleterre ne cesse de décroître (-20% sur les 30 dernières années - rien d'étonnant quand on voit de nos jours le coût de l'éducation d'un enfant sur Londres) et le gouvernement prévoit une baisse de 30% du ratio population en age de travailler/retraités sur les 50 prochaines années.

Bref, le gouvernement a maintenant compris que les retraites sont une bombe à retardement en Angleterre. En quoi cela touche-t'il le marché immobilier ? Les gens à la retraite vont être plus susceptible de vendre leur maison pour pouvoir subvenir à leurs besoins, donc faire éclater la bulle immobilière (ou précipiter la chute si celle ci éclate d'abord du à l'endettement cavalant des ménages) et enrayer le moteur de la croissance britannique... Même au vu des pronostics de Fried Chicken, on n'en serait qu'au début...


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