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Man Utd 2 - 1 Chelsea (CL)

Publié le 13 avril 2011 par Dlem

Comme à l'aller, les Red Devils ont vaincu les Blues à Old Trafford pour assurer leur place en demi-finales de la Ligue des Champions.

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Et comme ces deux victoires font du bien ! Cette fois, la meilleure des deux équipes a triomphé et nous pouvons évacuer une certaine frustration accumulée au fil des ans face aux londoniens en championnat. Pendant toute cette saison, les Red Devils n'ont cessé d'être critiqués, que ce soit par la presse, la concurrence ou... leurs propres supporters. Ce fut parfois à juste titre, mais au final, voici une équipe confortablement installée dans le fauteuil du leader en Premier League, qualifiée pour les demi-finales de la Cup et de la Ligue des Champions. Pas mal pour une équipe à la ramasse. Il faut dire que depuis deux semaines, les hommes de Sir Alex sont impressionnants, tout comme la maîtrise du manager écossais, qui semble lui aussi atteindre son pic de forme au meilleur moment avec, notamment, quelques choix aussi déroutants que géniaux et payants (Giggs arrière-gauche à West Ham, par exemple).

Pour ce choc que toute l'Angleterre attendait, le plus incertain de ces quarts de finale, pouvait-on lire, Sir Alex alignait une équipe expérimentée avec l'inoxydable Van der Sar dans les buts, O'Shea, Ferdinand, Vidic et Evra en défense, Nani, Carrick, Giggs et Park au milieu et enfin une paire offensive composée de Rooney et Hernandez. On se rendra vite compte que Wazza évoluera en fait en soutien d'attaque plutôt qu'en véritable attaquant, distillant caviar sur caviar pendant toute la rencontre. Plutôt 4-5-1 que véritable 4-4-2, donc. L'excellent Valencia était donc mis au repos et seule la présence de John O'Shea sur le couloir droit de la défense avait de quoi inquiéter... Pour nous rassurer, Ancelotti alignait comme seul attaquant de pointe le fantomatique Torres en lieu et place de Drogba, un choix qui fera longtemps débat chez les supporters des Blues... Contrairement à l'aller, le manager tourmenté de Chelski revenait au 4-3-3 cher à cette équipe où Malouda et Anelka faisaient office d'ailiers se muant dès que possible en attaquants supplémentaires pour baby-sitter la blondasse espagnole. Au milieu, Ramires, Lampard et Essien avaient pour tâche de couper du rouge et accessoirement d'amener le danger de la deuxième ligne, ce qu'ils firent un moment. En défense, Terry, toujours orphelin de Luiz en Europe, accueillait le retour d'Alex en défense centrale, signifiant le décalage à droite d'Ivanovic, à l'opposé d'Ashley Cole. Petr Cech et son casque étaient les derniers renforts de l'arrière-garde londonienne.

Quelques instants avant le coup d'envoi, les mines des deux entraîneurs témoignent de l'état d'esprit; Fergie est tout sourire pendant que Carlo Ancelotti fait déjà la gueule. Pourtant, le début de match sera plutôt à l'avantage de Chelsea, avec quelques incursions dans la défense heureusement mal ponctuées. Et après seulement 10 minutes, on croit déjà Rio Ferdinand HS. En fait, le défenseur anglais boîtera pendant la moitié du match mais Smalling, qui s'est échauffé durant tout ce temps, ne fera jamais son apparition sur le terrain. Rio sur une jambe, les blues tentent d'inscrire ce but indispensable à la poursuite de leur rêve européen. Leur meilleure occasion viendra des pieds de Malouda, qui transperça la défense encore trop tendre de United avant de servir Lampard. Heureusement, Franky ne semble plus être l'artielleur des dernières années et sa frappe sans conviction était facilement captée par Van der Sar. De l'autre côté, United, avec Rooney et Giggs à la baguette, tentait d'approcher la cage de Cech et obtenait de nombreux coup-francs et corners. En perte de balle, Park, Hernandez ou Rooney montraient aux blues ce qu'était un pressing. Chelsea procède lui par longs ballons et tirs hors cadre.

La tension est palpable, et le public d'Old Trafford bouillonne, chantant sans interruption et encourageant chaque récupération, chaque combinaison, chaque tacle, chaque tentative. Il faut dire que United ne les déçoit pas et quand la défense est prise à défaut, notre quarantenaire Van der Sar sortait pour tacler parfaitement un Anelka qui partait seul au but ! Bien loin d'attendre Chelsea pour partir en contre, bien loin de se contenter de protéger le mince mais précieux avantage obtenu au match aller, les Red Devils jouent et jouent même parfois très bien. Comme sur ce centre parfait de Rooney vers le premier poteau que Chicharito reprenait victorieusement d'une tête plongeante... Pour finalement ravaler sa joie à la vue du drapeau signalant un hors-jeu, très mince, mais juste. La deuxième fois sera la bonne. Et le timing sera parfait puisque ce but arrivera à la 43ème minute. Rooney envoie un ballon millimétré vers Giggs, exilé sur le flanc droit, le gallois sert instantanément O'Shea en retrait, l'irlandais en profite pour réussir son seul geste de la rencontre en donnant une passe tranchante pour Giggs, parti dans le dos de Cole. Sir Ryan n'a plus qu'à prendre les infos avant de servir parfaitement Chicharito qui a parfaitement plongé au second poteau pour fusiller Cech. 1-0.

Mr Benquerenca peut siffler la fin de cette première mi-temps agréable à regarder. Au retour, mauvaise nouvelle : plus de Torres, remplacé par un Drogba qui ne va pas mettre longtemps avant de prouver qu'il est bien plus utile aux blues que l'espagnol. Rio Ferdinand boîte à nouveau, Smalling repart s'échauffer, pour rien. Nani tourmente le grand Ivanovic sur son flanc gauche et obtient quelques coups francs. Et pendant que Rooney récupère et distribue à tout va, les visiteurs s'en remettent à Drogba qui met une première fois le feu en passant Ferdinand avant de décocher une frappe qui ne passe pas très loin. Notre back four se montre tout de même solide, comme souvent en Europe cette saison. Bien aidés par Carrick, Giggs, Park, Rooney ou même Nani, qui ne rechigne pas à revenir faire bloc avec ses coéquipiers. malgré l'évidente plus value apportée par Drogba, les blues ne semblent pas en mesure d'inscrire un des deux buts nécessaires pour continuer dans cette compétition qui leur tient tant à coeur. Et les choses ne s'arrangeront pas lorsqu'à la 70ème minute, Ramires recevra son deuxième carton jaune pour une faute sur Nani ! Voilà l'ennemi réduit à dix. Et les choses s'emballent rapidement : Nani laisse sa place à Valencia (75ème), sous un tonnerre d'applaudissements. Puis, dans la foulée, Essien trouve Drogba, parti dans le dos de Vidic, qui contrôle parfaitement de la poitrine avant de décocher une puissante frappe croisée au travers de Van der Sar. 1-1 ! Pas le temps d'imaginer le pire scénario, sur la remise en jeu, United trouve Valencia à droite, l'équatorien remonte le ballon avant de servir Rooney. dos au but, Wazza contrôle et donne à Giggs, venu en soutien dans l'axe. Au lieu de shooter et d'envoyer le ballon dans les gradins comme l'auraient sûrement fait les Blues, le légendaire gallois trouve parfaitement Park sur la gauche. Le coréen imite Drogba : contrôle parfait de la poitrine et tir imparable dans le filet opposé. 2-1 !!!

Chelsea ne s'en remettra pas, et moi non plus. C'est ce qu'on appelle une réponse immédiate. Une réaction qui donne le tournis aux 75.000 supporters chanceux d'Old Trafford, qui exultent. Les quelques minutes restantes seront un plaisir pour les rouges, un calvaire pour les bleus. United s'impose 3-1 sur les deux rencontres et sa qualification est largement méritée. Il paraît que cette équipe de Manchester n'est pas la plus talentueuse de son histoire, bien qu'elle possédait hier soir sur son banc des joueurs du calibre de Berbatov, Scholes ou Valencia, mais là où il lui manque peut-être un peu de magie, elle nous offre une incroyable mentalité de gagnant, une solidarité de tous les instants et un paquet de tripes. Cette détermination qui n'a rien à envier aux autres grandes équipes de Sir Alex, est actuellement ce qui fait la différence entre notre club et tous les autres clubs anglais et nous fait encore espérer un peu plus longtemps à un improbable triplé. L'envie, le travail, des valeurs qui ne s'achètent pas, Mr Abramovich. Votre obsession de la Ligue des Champions vous fait casser la tirelire pour Torres en hiver. Là où vous dépensez 65 millions pour un cône, Fergie en lâche 10 pour Hernandez, auteur de son 18ème but de la saison. Là où Lampard montre des signes de vieillesse à 32 ans, Ryan Giggs, de cinq ans son aîné, signe deux assists, trois sur les deux rencontres. Là où Ancelotti aligne onze joueurs, Sir Alex dispose d'un noyau de 20 types totalement dévoués à sa cause, qui rendent au mot équipe toutes ses valeurs parfois oubliées. Là où Ancelotti peut commencer à éplucher les petites annonces, Sir Alex termine sa 25ème saison à la tête des Red Devils et semble maîtriser son sujet plus que jamais. Qui aurait parié sur ces deux victoires face à Chelsea ? Pas moi, même si je les espérais de tout coeur. Chelsea a beau avoir quelque peu faibli, il n'en reste pas moins un adversaire coriace contre qui nous avons par le passé connu les pires difficultés à nous imposer.

L'aventure continue donc et avec la perspective d'une demi-finale (la quatrième en cinq ans) face à Schalke 04, tous les espoirs d'une finale à Wembley sont désormais plus qu'envisageables. Certes il reste trois matches avant d'éventuellement soulever ce trophée tant convoité, mais avec une telle détermination et un noyau qui s'enrichit chaque jour des retours inestimables de joueurs tels que Valencia, Ferdinand ou Park, tous les espoirs nous sont autorisés, même les plus fous, Barça ou pas. La seule satisfaction d'avoir éliminé Chelsea de cette compétition et d'ainsi priver les blues de trophée cette saison vaut déjà à elle seule son pesant de cacahuètes. Le plein de confiance idéal avant un autre choc, dès ce samedi à Wembley pour la demi-finale de la FA Cup face à d'autres blues, ceux de Shitty. Qu'il est parfois bon d'être un supporter de Man Utd.

Et second pronostic exact d'affilée pour votre serviteur ! Bientôt, j'arriverai même à pronostiquer les onze de départ, vous verrez... Ou pas (merci Fergie) !

United : Van der Sar, O'Shea, Ferdinand, Vidic, Evra, Nani (Valencia), Carrick, Giggs, Park, Rooney, Hernandez.

Pas utilisés : Kuszczak, Brown, Smalling, Scholes, Gibson, Berbatov.

Homme du match : La mince affaire ! Qui couronner dans ce genre de rencontre où tout le monde fut si courageux et appliqué ? Edwin Van der Sar, pour une nouvelle prestation cinq étoiles ? Ferdinand, pour avoir tenu malgré la douleur évidente ? Vidic, qui continue d'enchaîner les performances de joueur de la saison ? Nani, qui n'a pas arrêté de donner le tournis aux blues, Ivanovic et Ramires en premier lieu ? Giggs, pour ses deux nouvelles passes décisives dans un match de cette importance ? Rooney, pour sa vista, son infatiguable travail et ses coups de génie ? Ji-Sung Park, pour avoir couru comme un dératé pendant 90 minutes, récupéré un paquet de ballons et inscrit ce putain de but ? Rooney et Park, hier, c'était ça : récupérer, donner, demander dans l'intervalle. Entre les trois derniers, mon coeur balance, mais le petit bridé a amplement mérité notre reconnaissance hier soir. On comprend pourquoi Fergie l'aligne quasi systématiquement dans les grandes rencontres, où il trouve régulièrement le chemin des filets. Dire que certains ne l'aiment pas et le disent trop juste pour MU... We love you, Park !


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