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Age of fear ? Old school fantasy + tour par tour !

Publié le 13 avril 2011 par Cyberstratege

Age of Fear

Présenté comme un jeu de stratégie en tours alternés mettant l’emphase sur l’approche réfléchie des combats, Age of fear – The undead king vient de passer à la phase commerciale de son développement. Les auteurs, regroupés au sein d’un petit studio créatif, nous proposent de découvrir, à un tarif réduit pendant les deux premières semaines (jusqu’au 24 avril inclus), une histoire enracinée dans un monde classique d’heroic fantasy. Un joueur seul y incarnera un personnage bon ou mauvais, selon la campagne choisie mais également au cours de batailles d’escarmouches variées. Trois races génériques des mythes Dungeons & Dragons (il ne s’agit ici que d’une référence factuelle), à savoir le royaume des humains, la horde des peaux vertes et les légions des morts, s’affrontent pour la domination d’un monde bien sombre. Vous pourrez constater en essayant la version de démonstration (30Mo), offrant environ un premier tiers de la campagne intitulée Rise of The Necromancer, que les interactions entre unités, couplées avec une planification rigoureuse forment l’essence même de ce jeu bien sympathique. Comme le disent les auteurs, ce type de logiciel en tours alternés fait désormais l’objet d’une offre extrêmement réduite, semblant laisser indifférents les grands studios de développement. Merci donc aux indépendants qui, eux au moins, partagent autre chose que l’amour de la comptabilité avec leurs clientèle.

Une campagne se déroule en mode texte, pour la narration, puis chaque épisode trouve sa résolution sur un terrain de bataille vu de dessus. La présentation du jeu a bénéficié d’une attention particulière, avec des écrans joliment illustrés en noir et blanc. Le style graphique, bien que simple, sans prétention ou fioritures, propose quelque chose d’original. On retrouve ici une part de nostalgie pour les jeux textuels de l’Apple II et des premiers ordinateurs personnels, mêlée à une forme de modernité qui s’exprime au travers d’options nombreuses, accessibles à tout moment par un menu. Les bruitages d’ambiance ainsi que la musique d’accompagnement jouissent également de beaucoup de soin et contribuent à enjoliver l’ensemble. Bien que les moyens soient manifestement limités, la réalisation globale semble d’emblée au-dessus de la moyenne. On éprouve une sensation de sérieux, loin de certains sharewares hâtivement commercialisés.

Cela se traduit également dans la pratique du jeu, par une intelligence artificielle satisfaisante et quelques détails bien pensés. Il est ainsi loisible de poursuivre le cours d’une bataille gagnée afin, par exemple, de permettre à son nécromancien de compléter les rangs de son armée, grâce à un rituel de résurrection des cadavres. Ceux qui ont joué à Diablo retrouveront ici, la frénésie du temps réel en moins, le gameplay familier d’un personnage équivalent, capable de drainer les points de vie.

Les bonnes idées concernent également le système peu usité de narration évoqué précédemment. Plutôt que d’offrir un simple module de combats répétitifs, les créateurs ont pris l’initiative de le compléter d’une véritable histoire, ponctuant chaque bataille d’une plage reposante, déroulant la trame d’une histoire ténébreuse. En plus de rythmer l’action, réfléchie plutôt qu’exaltée, elle permet de s’attacher au personnage principal en donnant un sens à ses pérégrinations. Le fait que les unités puissent évoluer entre chaque combat et suivre le héros au fil des batailles, contribue aussi à cette identification.

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Dans ce premier jeu tout n’est cependant pas marqué du sceau de la sagesse et du bon goût. Quelques erreurs d’ergonomie et de conception, viennent ternir le tableau mais rien de rédhibitoire. Les unités ne peuvent par exemple pas se déplacer après une attaque, même si l’inverse est évidemment possible. Pas non plus de mise en attente ou d’attaques d’opportunité. Pas d’avantage de zones de contrôle ou de positionnement étudié. Plus regrettable, les protagonistes n’ont ni inventaire ni expérience à gérer. Quant au terrain, peu détaillé, il ne semble exercer aucune autre influence sur les combats et déplacements, qu’en termes d’occlusion physique. Tout cela serait certainement fatal pour un logiciel à gros budget mais ici, l’intérêt est ailleurs. Le plaisir de jeu et le charme de l’ambiance priment largement sur les détails d’un gameplay autrement tributaire de son aspect purement visuel ou de ce genre de fonctionnalités secondaires.

Compte tenu de la qualité générale, de l’originalité relative de cette production et de son prix extrêmement raisonnable (actuellement fixé à 8,91 euros et ce, jusqu’à dimanche prochain), il serait dommage de passer à côté. Non seulement pour le plaisir indéniable que peut procurer ce petit jeu mais aussi, ce n’est pas négligeable, pour donner un signe positif accompagné d’un coup de pouce financier à ces studios indépendants. Ils en ont bien besoin et le méritent amplement. À noter que le logiciel est disponible aussi bien pour Linux et Mac OS X que pour Windows, à prix unique à cette adresse.

L'écran principal dont l'illustration change à chaque chargement.
L’écran principal dont l’illustration change à chaque chargement.
La narration en mode texte affirme le cachet choisi pour le jeu.
La narration en mode texte affirme le cachet choisi pour le jeu.
Les suppôts du nécromancien montent à l'assaut des gardiens du pont. Le Maître se tient en retrait, dans l'ombre...
Les suppôts du nécromancien montent à l’assaut des gardiens du pont. Le Maître se tient en retrait, dans l’ombre…

Les pertes furent lourdes mais qu'importe ? L'exécution des rituels interdits suffira à compléter les rangs avec des troupes fraîches, bien qu'un peu putréfiées.
Les pertes furent lourdes mais qu’importe ? L’exécution des rituels interdits suffira à compléter les rangs avec des troupes fraîches, bien qu’un peu putréfiées.
Entre les combats le jeu offre une phase de recrutement et d'amélioration des unités.
Entre les combats le jeu offre une phase de recrutement et d’amélioration des unités.
Le rythme lent des combats s'accomode bien de ces passages descriptifs fort bien intégrés.
Le rythme lent des combats s’accomode bien de ces passages descriptifs fort bien intégrés.

Age of Fear
Un style graphique simple, sans prétention ou fioritures, et original.


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