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Un vaudeville contemporain

Publié le 13 avril 2011 par Mameriniak

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Depuis fin mars, Christian Clavier tourne une comédie qui surfe avec ironie sur le thème de l’homoparentalité. L’histoire? Celle d’un couple de femmes (Muriel Robin et Helena Noguerra) qui, pour adopter à tout prix une enfant asiatique, persuadent un Français très moyen et très agité (Clavier) de se faire passer pour le mari de l’une d’elles aux yeux de l’administration thaïlandaise. Pas gagné d’avance. D’autant que le directeur de l’orphelinat (Jean Reno) est du genre vieille France tradi.

Muriel Robin est aux anges. "C’est moi qui aurais dû écrire une telle histoire. Christian Clavier a écrit une comédie adulte, qui va à mon sens aussi loin que Gazon maudit en son temps. Sauf que la question n’est plus de savoir si deux femmes ont le droit de s’aimer, mais si les mêmes peuvent être de bons parents." Laissons Helena Noguerra le dire autrement: "Comme auteur de comédies, déjà au sein du Splendid, Christian Clavier a toujours eu un point de vue satirique sur les moeurs de l’époque. La fin du film devrait faire parler, ne serait-ce que parce qu’elle donne la parole à l’enfant."

"J’ai écrit un vaudeville contemporain, estime le réalisateur. Du temps de Feydeau, la transgression c’était l’adultère. Dans notre histoire, c’est se faire passer pour le père qu’il n’est pas qui va jeter mon personnage au gnouf, dans un pays où on ne badine pas avec la loi." Pourquoi la Thaïlande? "Parce qu'à mon sens même les comédies doivent s’appuyer sur une réalité. Depuis le tsunami de 2004, nombre de gens cherchent à adopter des enfants orphelins ici. J’aurais pu sans doute imaginer la même situation au Vietnam, ce qui m’aurait conduit à traiter même de loin le contexte communiste et je n’en avais pas envie."

La qualité de l’image est l’autre priorité de notre cinéaste débutant et présexagénaire. "En France, faire une comédie c’est souvent s’exonérer de l’aspect esthétique. Sous prétexte que faire rire c’est déjà assez difficile, beaucoup se contentent de faire moche! Ça me dépasse. Moi, j’aime le format Scope et les longues focales qui donnent de la profondeur de champ à l’action. Le plaisir d’aller au cinéma, c’est aussi le confort d’une vision panoramique. Avec la Thaïlande, nous sommes sur ce point servis."

Le lendemain, c’est dans une prison militaire qu’étaient les prises de vues. Entre vrais et faux prisonniers, difficile parfois de faire la différence. "Les vrais ont des chaînes aux pieds, ils payent d’avoir joué avec la drogue, mais ils ne figurent sur aucun des plans du film, dit-il. La réalité thaïlandaise m’intéresse, jusqu’à une certaine mesure seulement. J’ai fait une comédie, mais la situation de ces hommes est hors sujet et n’appelle pas de surcroît la gaudriole. On ne peut pas rire de tout, contrairement au cliché. Et puis je ne fais pas un remake de Midnight Express!"


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