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3 % moins 2 %

Publié le 13 avril 2011 par Egea

Dans le dernier "Monde économie" (excellente publication, je vous l'ai déjà signalée) on appréciera l'édito de Philippe Askenazy (lire aussi ici) sur la question des dettes comparées de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Où l'auteur démontre que le moins vertueux est clairement l'Allemagne.

3 % moins 2 %

1/ En effet, tout le monde regarde le ratio dette sur PIB. Ouh, les vilains Français et Anglais. Mais si on compare selon les vrais critères de puissance, donc corrigés de la croissance démographique, aussi importante que la croissance économique, on constate ceci "Début 2011, la dette par jeune de 0 à 25 ans atteint environ 90 000 euros outre-Rhin, plus que les 80 000 euros en France ; en Espagne, ce ratio ne dépasse pas 60 000 euros." Autrement dit, les Allemands ont tout à fait raison de serrer les boulons de leurs déficits publics, car ils sont tellement nantis qu'ils ne font plus de gamins et qu'ils doivent sérieusement s'inquiéter pour demain... Ce n'est pas pour cela qu'ils doivent embêter ceux qui font des enfants à les imiter....

2/ Puisqu'on en est à examiner l'économie à l'aune des vrais critères de puissance, voici une idée qu'il serait temps de réétudier sérieusement.

  • Puisque l'impératif de défense doit être partagé par tous et que pour l'instant on assiste à un concours du passager clandestin le plus frileux possible
  • Puisque le monde réarme sauf l'Europe qui du coup, ne peut gérer l'opération en Libye (sans même parler de la volonté politique)
  • Puisque tout le monde s'accorde à dire que 2% du PIB est une part acceptable qu'un pays doit accorder à la défense
  • Puisque chaque pays peut faire ce qu'il veut de ces 2%, insistant ici sur telle dimension matérielle, là sur telle dimension humaine
  • Puisque la règle des 3% est prônée par les pères la rigueur

3/ Alors

  • Sortons les dépenses de défense, dans la limite de 2% du PIB, du calcul du déficit public concourant pour les critères de Maastricht/pacte de stabilité (qui doit être prochainement rénové et renforcé, par un nouveau traité).
  • Cela permettrait à certains, qui se voient régulièrement accusés d'être "irresponsables" et "de ne pas préparer l'avenir", de défalquer les dépenses qu'ils font et qui ne sont pas seulement dans l'intérêt commun, mais dans l'intérêt collectif (européen).
  • quant aux Grecs, on leur déflaquerait 2% de leur déficit, mais on laisserait la différence, puisqu'ils sont à environ 4% de PIB consacrés à la dépense. Les Allemands, qui consacrent 1,4 % de leur PIB à la défense, se verraient déflaquer d'autant (ils auraient donc un solde positif) ce qui pourrait même les encourager à dépenser un peu plus.
  • on pourrait même, tant qu'on y est, insérer une clause de préférence communautaire : au moins 50 % des dépenses d'investissement doivent s'adresser à des constructeurs européens.

A l'heure où l'on va réétudier le Livre Blanc, où la campagne présidentielle s'engage, où l'Europe est en panne de projet et s'aperçoit tous les jours de sa fragilité, cette idée pourrait être hardiment soutenue en France comme à Bruxelles, obtenir une caution européenne et même l'assentiment américain.

Idée en l'air.....

O. Kempf


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