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Robert Guérard : Révolution !

Publié le 14 avril 2011 par Unpeudetao

Révoltez-vous, parias des usines,
Revendiquez le fruit de vos travaux.
Emparez-vous des outils, des machines,
Comme à la peine, au gain soyez égaux.
C'est par vos bras, vos cerveaux qui fatiguent,
Que le bonheur ici-bas se résout.
Ne criez plus contre ceux qui l'endiguent.
Brisez la digue, il s'étendra partout.

 Refrain :
Révolution ! Pour que la terre
Soit un séjour égalitaire ;
Révolution ! pour renverser
Tout ce qui peut nous oppresser !
Révolution pour que les sciences
En paix nous donnent leurs jouissances
Par la raison et par l'action,
Debout partout ! Révolution !

Révoltez-vous, paysans débonnaires,
Pour cette terre où vous prenez vos biens ;
Ne soyez plus au progrès réfractaires,
Pour vous, pour nous, soyez-en les gardiens.
Défrichez-la de ceux qui l'accaparent,
La terre doit n'être qu'aux travailleurs.
Que les sans-pain du monde s'en emparent ;
A nos efforts unissez vos labeurs.

Révoltez-vous ! les soldatesques masses,
Du chauvinisme abattez les champions,
Ne soyez plus la désunion des races
Où, dans le sang, crouleront les nations.
Réfléchissez qu'en marchant dans les grèves
Vous combattez ceux qui marchent pour vous,
Ne soyez plus victimes de vos glaives,
La crosse en l'air ! frères, venez à nous !

Révoltez-vous ! les amantes, les mères,
Ne soyez plus de la chair à plaisir,
N'enfantez plus d'avortons mercenaires,
C'est de l'enfant que dépend l'avenir ;
L'homme n'est pas ici-bas votre maître,
Nul n'a le droit de s'imposer d'ailleurs ;
Libres soyez, mais surtout restez l'être
Qui sait aimer, qui nous rendra meilleurs.

Révoltez-vous ! inconscients crédules,
Quittez la nuit où vous plongent les dieux,
Pour éviter leurs noirs tentacules
A nos flambeaux désabusez vos yeux.
La vérité doit vaincre le mensonge,
Dans son grand livre apprenez tour à tour ;
Quand vous saurez, votre néfaste songe
Disparaîtra, faisant place à l'amour.

Révoltez-vous ! enfin, tous ceux qui peinent,
Tous les volés, tous les déshérités,
Unissez-vous pour que les peuples prennent
Les droits, les biens qui leur sont contestés.
Si toujours grands les maîtres vous paraissent,
C'est qu'à genoux vous servez les tyrans,
C'est que la peur et l'erreur vous abaissent,
Relevez-vous, vous serez les plus grands !

- date : 1910.
- texte : Robert Guérard.

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