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Diverses réflexions sur la domination.

Par Ananda

Chut ! Ils appartiennent aux continents dominants et ils ont des sous,

ils sont partout sur la planète chez eux et ils savent tout

ils parlent au nom de l’humanité dont ils sont les modèles

et ils gendarment l’ensemble du monde mais

faut pas le dire !

Parler de colonialisme, de situation coloniale ?

On ne doit plus.

Et pourtant, nous vivons bien à l’ère du « rapport nord/sud », que je sache.

De même qu’à celle – bien plus récente – du « droit d’ingérence » et des croisades pour la "démocratie".

Quand en finira-ton avec les universalismes qui ne font que cacher l’appétit de domination de certains particularismes ?

Les groupes dominés voudraient bien sortir de leur domination mais en même temps elle est devenue, chez eux, une « vieille habitude ».

Mieux (ou pire) même : elle en est venue à fonder leur identité, à les souder.

Donc, casser le rapport de domination ne va pas forcément de soi.

Lorsqu’un individu qui, par sa classe sociale, son sexe ou son appartenance ethnique, appartient à un groupe qui subit une domination s’en « libère » en acquérant une forme de reconnaissance par le système (ce qu’autrement, on nomme « la réussite »), il devient très souvent l’objet de violentes critiques et de fortes manifestations de ressentiment de la part du groupe dont il est originaire, qui, quand il le peut, fait tout pour entraver son « ascension sociale ».

Jalousie ? Sans nul doute…mais aussi sentiment de trahison, de menace pour l’identité de groupe, pour la cohésion du groupe.

De plus, la « victimisation » procure une sorte de confort pervers.

Les groupes dominés, souvent, préfèrent garder leur image de victimes, « innocentes » par définition.

Ils tiennent, en quelque sorte, au « beau rôle » que cela leur confère, de même qu’aux possibilités de réclamer, de revendiquer, d’apitoyer de plein droit que cette position leur permet.

L’évolution est partout.

De ce fait, il n’est aucune société humaine qu’elle ne touche.

Qui peut savoir comment auraient évolué les civilisations extra-européennes si elles ne s’étaient pas trouvées confrontées au choc, au viol colonial, à partir du XVIe siècle ?

Certes, le monde de maintenant est « métis ».

Il n’empêche que cette rencontre, cette « hybridation » des cultures dans le « melting pot » de la mondialisation actuelle n’est pas le résultat d’un acte d’amour mais bel et bien d’un viol, d’une relation forcée.

Toute femme qui prétend à l’égalité avec les hommes et qui, de ce fait, s’introduit dans des « prés carrés » masculins (en fait, sont, traditionnellement, prés carrés masculins à peu près toutes les activités humaines, à l’exclusion de celle de cuisiner, de tenir une maison, de materner et de bichonner son aspect extérieur pour séduire !) se heurte presque automatiquement au vieil instinct d’attirance sexuelle qui a formaté nos mâles et en vertu duquel une représentante du « sexe » (comme on disait au XVIIIe siècle) qui apparaît dans le champ de vision, c’est, d’abord, une femelle que l’on pourrait séduire et féconder. Très vieux réflexes, réflexes immémoriaux et inconscients qui s’enracinent dans les profondeurs de la programmation mammifère. L’Homme ne connaissant pas de saison des amours, c’est encore pire. Il est plus obnubilé par « la chose » que n’importe quel autre primate et, par ailleurs, là, en tant que mâle animal tout ce qu’il y a d’ordinaire, il est tenté, spontanément, de féconder le plus de femelles possible.

L’intégration d’une représentante du sexe opposé à son groupe d’hommes le tiraille donc entre le puissant conditionnement bestial et les injonctions proprement humaines (de voir, en cette femme, une compagne d’activité, donc une pareille, alors que ses hormones se focalisent sur son altérité). Il réagit à cette tension, cette gêne par des comportements machistes. La frontière entre les sexes lui semble effacée, niée, et il le vit comme une forme de menace. Il a besoin, pour se sentir pleinement viril, que les femmes « restent à leur place ».

P. Laranco


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