ATP - Monte Carlo - Jeudi 14 Avril 2011
Richard Gasquet va s'attaquer jeudi au plus grand défi qui soit, rencontrer Rafael Nadal sur terre battue, en 8e de finale du Masters 1000 de Monte-Carlo où Gaël Monfils et Gilles Simon ont également gagné mercredi pour offrir au tennis français un tir groupé inédit depuis dix ans.
Ils étaient quatre en 2001, tous retraités aujourd'hui. Depuis il n'y en a plus jamais eu trois à ce stade d'un tournoi qui n'a guère souri au camp tricolore ces dernières années avec, comme seule éclaircie, la demi-finale de Gasquet en 2005, déjà contre Nadal, en route vers son premier titre sur le Rocher.
Pour y remédier, Monfils, Simon et Gasquet ont battu trois Espagnols sans concéder le moindre set. Monfils, dont le poignet gauche a tenu pour son premier match depuis deux mois, a battu Daniel Gimeno-Traver 7-5, 6-2. Simon a dominé 6-3, 6-4 Albert Montanes, alors que Gasquet a surclassé 6-2, 6-1 Guillermo Garcia-Lopez.
Ce n'étaient certes pas les meilleurs Espagnols. Mais le triplé français a belle allure sur terre battue où Montanes, 23e mondial, est une vraie pointure.
Au prochain tour, Monfils partira favori face au Portugais Frederico Gil, alors que Simon aura un match intéressant à jouer contre le N.4 mondial le Britannique Andy Murray qui a gagné mercredi face au Tchèque Radek Stepanek ses deux premiers sets (6-1, 6-4) depuis l'Open d'Australie.
Si Monfils et Simon gagnent, ils se retrouveraient en quarts avec pour enjeu une éventuelle demi-finale face à Nadal. A moins bien sûr que le Majorquin trébuche avant, par exemple contre Gasquet. "Ca va être plus que difficile", annonce d'emblée le Français, un discours qui, dans ce cas précis, relève moins de l'aveu de faiblesse que de l'appréciation lucide de la situation.
Gasquet est bien placé pour mesurer l'ampleur de la tâche face au sextuple tenant du titre à Monte-Carlo, le "meilleur joueur de terre battue de tous les temps", selon lui. Né quinze jours après Nadal, en juin 1986, le futur N.2 français connaît par coeur le N.1 mondial qu'il n'a jamais battu en sept matches ATP.
Leurs deux dernières rencontres sur terre battue remontent déjà à 2005. Lors de la première, Gasquet a livré, au lendemain de sa victoire sur Roger Federer, une formidable résistance au phénomène en devenir (6-7, 6-4, 6-3 pour Nadal).
"Un match énorme", s'est rappelé mercredi Gasquet qui a "déjà senti une grosse différence" lorsqu'il l'a retrouvé deux mois plus tard à Roland-Garros (6-4, 6-3, 6-2). "On peut dire que j'ai bien lancé sa carrière. Depuis il a gagné six titres ici et moi peut-être six matches (sept mercredi)", a-t-il plaisanté.
A vrai dire, on ne voit pas comment Gasquet, même renaissant, peut renverser la vapeur face à un joueur avec qui le gouffre n'a fait que se creuser au fil des ans.
"C'est sûr que les parieurs vont s'orienter sur Nadal et je les comprends. Mais je n'aurai rien à perdre. Je veux me faire plaisir", a tranché Gasquet, déjà assuré de dépasser Jo-Wilfried Tsonga, le grand perdant de la semaine, au prochain classement ATP et de devenir le nouveau N.2 français derrière Monfils.
© 2011 AFP
Auteur : Par Jacques KLOPP - MONTE-CARLO (AFP)
Crédit : © AFP - Valery Hache