L'Inter Milan a déjà perdu les deux tiers de son triplé 2010, éliminé par Schalke 04 de la Ligue des champions mercredi et distancé par son ennemi l'AC Milan en championnat, moins d'un an après le départ du flamboyant José Mourinho, qui l'avait porté sur le toit du monde.
Fin de cycle. Le magicien +Mou+, toujours vénéré à l'Inter, avait magnétisé cette équipe et ses successeurs, Rafael Benitez puis Leonardo, n'ont pu faire aussi bien.
Champions d'Italie depuis cinq ans, les +Nerazzurri+ sont en train de céder leur sceptre, sans doute à l'AC Milan, qui compte 5 points d'avance sur eux à six journées de la fin et vient de les corriger 3-0 dans le derby, le 2 avril. Mais Naples (3 points derrière Milan) aussi a une chance de succéder à l'Inter.
En Ligue des champions, l'Inter battu à domicile 5-2 à l'aller par Schalke 04, s'est de nouveau incliné (2-1), en quarts de finale retour, mercredi, à Gelsenkirchen.
Le phénomène était prévisible, la saison parfaite de 2010 était difficilement rééditable, mais l'Inter est en train de tout perdre. Si l'AC Milan ne cède pas, il ne lui restera que la Coupe d'Italie, qui n'a pas le même prestige que dans les autres pays, avec une demi-finale aller à l'AS Rome, mardi.
La première marche descendante a été le recrutement de l'Espagnol Benitez, qui s'est révélé une erreur de casting. Tacticien subtil, +Rafa+ l'est moins pour la psychologie et s'est vite retrouvé avec le groupe contre lui. Il n'avait visiblement pas le caractère pour succéder à Mou, super communiquant et meneur d'homme digne des campagnes napoléoniennes.
Samuel Eto'o, un des patrons du vestiaire, avait levé un coin du voile le 21 janvier sur "l'erreur commise par Benitez: jusqu'au match contre la Juventus (0-0 le 3 octobre) nous avons bien joué. Puis il s'est passé quelque chose dans le vestiaire, que je garde pour moi."
Quand le Brésilien +Leo+ a pris le relais, il a rétabli le dialogue avec le groupe et redressé la situation, l'Inter est revenu dans la course au titre et a éliminé le Bayern Munich en 8e de finale de C1. Mais une partie du mal était déjà fait, et au-delà de la succession se pose un autre problème, celui du vieillissement d'une équipe qui règne sur la +Botte+ depuis cinq ans.
Le président Massimo Moratti a peut-être manqué l'occasion à l'été 2010 de renouveler le groupe. Un seul exemple: l'idole Diego Milito, buteur décisif du triplé, voulait partir après la finale de Madrid. Il a passé plus de la moitié de la saison à l'infirmerie, comme essoré par Mou, et a raté de grosses occasions contre Schalke à l'aller. Il valait peut-être mieux le laisser partir.
Maicon aussi voulait s'en aller, suivre le Portugais au Real Madrid, et a été retenu. Le Brésilien a traversé une saison pâlichonne, ne semblant se réveiller qu'après la double gifle du derby et de Schalke.
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