Jérémy Chardy, assigné en justice par son ex-entraîneur pour rupture de contrat, s'estime "trahi" par celui qu'il considérait comme son "deuxième père", a indiqué mercredi le joueur français lors d'une conférence de presse en marge du tournoi de Monte-Carlo de tennis.
A la dérive sur le plan sportif, hormis un week-end de grâce en mars lors duquel il a qualifié la France pour les quarts de finale Coupe Davis, Chardy est "sorti du silence" mercredi pour expliquer la nature des "problèmes personnels" qu'il mettait régulièrement en avant ces dernières semaines.
"J'avais besoin d'en parler car ça me paralyse sur le court, je suis incapable de jouer, je perds complètement confiance, je vais repartir aux bases et repartir en challenger (deuxième division)", a expliqué Chardy, miné par le conflit qui l'oppose à son ex-entraîneur depuis que le joueur a mis fin à leur collaboration, vieille de douze ans, au terme de l'Open d'Australie en janvier.
"C'est moi la victime. A un moment il faut respecter ses engagements, surtout quand le travail a été bien fait", a répliqué l'entraîneur en question, Frédéric Fontang, joint par téléphone par l'AFP.
Chardy et Fontang étaient liés par un contrat renouvelable pour quatre ans à partir du moment ou le Palois entrait dans le Top 100 mondial, ce que Chardy, 54e mondial aujourd'hui, a réussi le 8 juin 2008.
"Il me restait encore deux ans avec lui et aujourd'hui il veut tout faire pour avoir tout ce qu'il peut", a regretté Chardy qui a reçu une assignation par huissier mercredi alors qu'il s'apprêtait à entrer sur le court pour jouer un match de double au tournoi de Monte-Carlo, situé sur le territoire français.
"Ca fait deux mois et demi que Jérémy Chardy joue au chat et à la souris avec nous, a expliqué Fontang. Ce n'est pas facile de l'avoir comme il réside en Belgique. C'est un déchirement, un beau gâchis après une aventure de 12 ans. Il était comme un fils pour moi. Et c'est aussi le parrain de mon fils à moi."
"Maintenant je vois la personne qu'il est, a maintenu Chardy. Je le considérais comme un deuxième père. J'ai passé dix ans avec lui, chaque jour. Je lui faisais une confiance aveugle et voilà qu'il me trahit comme ça."
Chardy reproche à Fontang de lui "avoir fait signer des contrats excessifs par rapport à ce qui se faisait dans le milieu" et d'avoir "abusé" du fait qu'il était alors "tout petit" et que ces parents "ne connaissaient pas le milieu du tennis".
"Il avait 21 ans et son père est banquier!", a répondu Fontang à l'AFP.