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MORTINATALITÉ: Ce fardeau si lourd qu’on le cache – The Lancet

Publié le 15 avril 2011 par Santelog @santelog

MORTINATALITÉ: Ce fardeau si lourd qu’on le cache – The LancetUn décès qui survient au moment où les parents se préparent à accueillir une nouvelle vie…«Aucun fardeau n'est plus lourd pour les familles et pourtant il reste invisible dans la société». De nouvelles estimations mondiales chiffrent à 2,6 millions, le nombre annuel de mortinaissances, ou mises au monde d'un fœtus mort après 24 semaines de grossesse. Ce bilan est publié dans une édition spéciale du Lancet rédigé par 69 experts venant de plus de 50 organisations dans 18 pays. Il met en évidence l'immense et inacceptable prévalence de la mortinatalité dans les pays à revenu faible mais aussi dans certains pays riches. 


Ainsi chaque jour, plus de 7.300 bébés viennent au monde mort-nés. Et 98% des enfants mort-nés naissent dans les pays à revenu faible. Cependant les pays riches ne sont pas épargnés avec 1 grossesse sur 200 aboutissant à un enfant mort-né. Les deux tiers des cas de mortinatalité surviennent durant le dernier trimestre de la grossesse et le taux de mortinatalité reste stable depuis ces 10 dernières années.


Les 5 causes principales sont les complications à l'accouchement, infections de la mère pendant la grossesse, troubles de la mère (pré-éclampsie, diabète), anomalies congénitales et retard de croissance fœtale.


Une diminution plus faible de la mortinatalité que celle de la mortalité infantile et maternelle: Le nombre de mortinaissances à travers le monde a diminué de seulement 1,1% par an, passant de 3 millions par an en 1995 à 2.6 millions en 2009. "Souvent, les mortinaissances ne sont pas enregistrées et ne sont pas considérées comme un problème majeur de santé publique», explique le Dr. Flavia Bustreo, Sous-Directeur général pour la Santé familiale et communautaire à l'OMS. "Pourtant, la mortinaissance une perte déchirante pour les mères et les familles. Nous devons reconnaître ces pertes et faire tout notre possible pour les empêcher."


Toutes causes confondues, la mortinatalité serait 5è sur la liste des causes de décès dans le monde, selon l'article du Lancet Mortinaissances série,


Pourtant le nombre de mortinaissances peut être réduit, expliquent la plupart des experts. "La prévention de la mortinatalité doit être partie intégrante des programmes de santé néonatale et infantile», explique Carole Presern, Sage-femme et Directeur du Partenariat pour la santé maternelle, néonatale et infantile (Partnership for Maternal, Newborn & Child Health-PMNCH). Nous savons comment prévenir la plupart d'entre eux."


Pendant le travail: Près de la moitié des cas de mortinatalité (soit 1,2 millions), se produisent pendant le travail. Ces décès sont directement liés à l'absence de soins qualifiés durant ce moment critique de l'accouchement pour les mères comme pour les bébés.


"Une femme africaine a 24 fois plus de risque d'avoir un enfant mort-né qu'une femme d'un pays à revenu élevé”, explique Vicki Flenady, épidémiologiste périnatale, président le l'International Stillbirth Alliance et auteur de l'un des articles publiés.


·   2/3 des enfants mort-nés naissent dans les zones rurales, où les sages-femmes et les médecins, ne sont pas toujours disponibles pour les soins essentiels lors de l'accouchement et pour les urgences obstétricales.


·   Le taux de mortinatalité varie fortement selon les pays, du taux le plus bas de 2/1000 naissances en Finlande et Singapour et de 2,2/1.000 naissances au Danemark et en Norvège, à des niveaux de 47 et 42 au Pakistan au Nigeria, 36 au Bangladesh, et 34 à Djibouti et le Sénégal.


   ·   1,8 millions de mortinaissances sont concentrées dans 10 pays: Inde, Pakistan, Nigéria, Chine, Bangladesh, République démocratique du Congo, en Éthiopie, en Indonésie, en Afghanistan et en République-Unie de Tanzanie.


·   50% des cas de mortinaissance surviennent en Inde, Pakistan, Nigeria, Chine et Bangladesh.


·   La diminution la plus faible est signalée en Afrique sub-saharienne et en Océanie, alors que des baisses importantes sont signalées pour la Chine, le Bangladesh et l'Inde.


Pas moins de 1,1 millions de mortinaissances pourraient être évitées grâce à un accès aux interventions suivantes:


·   Soins obstétricaux d'urgence complets: 696.000 (nombre de mortinaissances évitées)


·   Dépistage et traitement de la syphilis: 136.000


·   Détection et et suivi des retards de croissance fœtale: 107.000


·   Détection et traitement de l'hypertension pendant la grossesse: 57.000


·   Identification et déclenchement au delà de 41 semaines de gestation: 52.000


·   Prévention du paludisme: 35.000


·   Supplémentation en acide folique avant la conception: 27.000


·   Détection et gestion du diabète pendant la grossesse: 24.000


5 interventions simples permettraient d'épargner 2,7 millions de vies: Pour un coût global de 10,9 milliards de dollars par an, ou 2,32 $ par personne, ces interventions pourraient être proposées à toutes les femmes des 68 pays les plus touchés, selon l'analyse économique réalisée dans cette édition.


La mortinaissance reste tabou dans de nombreuses régions du monde, et les mauvais esprits sont parfois responsables pour la perte d'un enfant. Les femmes qui subissent une mortinaissance doivent pouvoir faire le deuil de leur enfant et briser le silence d'un chagrin caché.


Rappelons que la France a le taux de mortinatalité le plus élevé d'Europe (9,1 pour 1.000 naissances totales) lié à une politique de dépistage des anomalies congénitales et une pratique d'interruptions médicales de grossesse trop tardives.


Source: Partnership for Maternal, Newborn & Child Health via Eurekalert “Stillbirths: The invisible public health problem”- Voir le Rapport Europeristat(en anglais)


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