Pascal Massenot, des vins très « éthiquettes » !
Pascal Massenot, viticulteur à Mercurey, a habillé ses vins d'étiquettes en braille. Appellation, millésime, nom du producteur et couleur du vin sont désormais lisibles par les non-voyants.
Je veux apporter un confort et davantage d'autonomie à ceux qui n'ont pas, comme nous, la chance de voir », expliquait le viticulteur au Journal de Saône-et- Loire. « C'était un vieux projet que j'avais depuis longtemps en tête. Nous reçevons régulièrement dans nos caves l'équipe de France de tir handisport, dont plusieurs sont malvoyants », explique le viticulteur.
« Ma démarche n'est absolument pas commerciale, insiste Pascal Massenot. Je n'ai pas plus de clients non-voyants que de clients voyants. On pense à eux, c'est tout, et si ma démarche peut en inspirer d'autres, alors je serai bien content ! », ajoute Pascal Massenot.
Seuls quatre termes avaient besoin d'être « traduits » :L'appellation, la couleur, « il fallait y penser, cela nous paraît tellement évident pour nous, voyants !», le millésime, et le nom du vigneron, pour savoir qui a fait le vin.
Invisible à l'oeil nu
Hormis les vieux stocks d'étiquettes à épuiser, toute la production du Domaine est dorénavant étiquetée ainsi. « Les premières bouteilles ont été vendues en octobre 2007. Nous avons déjà écoulé près de 30.000 bouteilles étiquetées en braille ». En terme de coûts, cela lui est à peu près revenu au prix d'une « belle couleur à chaud ».
Pour les clients habituels, il n'y a pas eu de changements. La technique utilisée, dite « du point posé »,évite aux personnes voyant normalement de voir les points, sauf en passant leurs doigts dessus. « On ne déforme plus le papier comme avec la technique des points gaufrés, dont le principe est de passer derrière le papier avec des boules. Ici, on appose des demi-billes sur le papier, les points sont transparents ». Ils sont aussi plus résistants à l'écrasement, au vieillissement et à l'humidité pendant le vieillissement du vin en cave.
Son imprimeur a pu tester avec lui pour la première fois cette technique innovante. « Du coup, j'en ai profité pour refaire une nouvelle étiquette ! », s'amuse Pascal Massenot.
Source : Viti-net