"L'été fastidieux est trompeur. Il vous en fait croire des choses, des tas de choses, douces et jolies. Que les fleurs poussent, qu'elles vont durer, que rien ne pourra les faner. Alors qu'elles sont condamnées d'avance, comme le reste du monde. Ainsi, tandis que son coeur chante l'amour de la vie, la tête de Fante fredonne la mort, à s'en user les lèvres et se pourrir la mémoire."
John Fante (1909-1983), fils d'immigré italien, a grandi dans le pla^tre et les spaghettis, entre un père alcoolique et une mère résignée et pieuse. Tout comme le héros de ses romans ouvertement autobiographiques, Arturo Bandini. La littérature américaine prend alors des accents de comédie italienne à la mise en scène délirante.
Fante dérive et titube entre un désir acharné d'assimilation et la revendication de ses différences, de sa "ritalité". Scénariste en vogue à Hollywood, il est avant tout hanté par la culpabilité: celle d'un catholique ayant perdu la foi, celle d'un fils ayant trahi son père et son passé, et celle d'un forçat du scénario ayant l'ambition de devenir un véritable écrivain.
Complété de photos inédites, ce livre est la première biographie consacrée à John Fante, cet écrivain "de la fiente et du fiel", ce pourfendeur des grenouilles de bénitier, du star system hollywoodien et des pauvres englués dans leurs petites vies de pauvres. Silvain Reiner retrace avec fougue le portrait d'un marginal devenu un géant de la littérature.
(quatrième de couverture)