Je sais, je vais encore recevoir des mails ou des commentaires pour me dire que c’est inadmissible d’avoir un titre comme celui là pour un drame de cette ampleur. Aux empêcheurs de titrer en rond je répondrais ceci : offusquez vous donc de ce qui se passe autour de la communication et du tout nucléaire en France et ailleurs, au lieu de faire de la sémantique stérile.
Ceci étant maintenant dit, passons au cœur du sujet. Les oies sauvages de mon titre sont les oiseaux que l’on nous montre dans les médias pour détourner l’attention de ce qui est la plus grande catastrophe capitaliste de tout les temps : l’explosion d’une centrale nucléaire. Mais aussi les oiseaux qui regardent cela sans réfléchir et comme un divertissement dramatique de plus. Et en fait, cette catastrophe est une des catastrophes les plus importantes de ces dernières années (n’oublions pas que le nucléaire à sa dose de saloperie anti-humaine depuis 1945).
Pourquoi je souligne capitalisme me demandent certains de mes lecteurs (merci à eux) ? Et bien parce que quand Tchernobyl a eu la mauvaise idée de rappeler aux humains qu’ils n’étaient pas des dieux, fusent ils sous un régime pseudo communiste de grandeur de la nation, les occidentaux sous régime capitaliste, où l’on surclasse aussi la nation, avaient beau jeu de nous expliquer que « c’est parce que la centrale était communiste que cela a eu lieu ». Ils oubliaient au passage Three Miles Island mais bon…
Donc voilà : le nucléaire n’est pas lié au régime politique. Il relève d’un choix politique, certes, mais il n’est pas meilleur sous un système ou sous un autre. Tout simplement parce qu’il présente un danger de rayer de la carte des millions d’humains, d’hectares de terrains et ce pour des milliers d’années. Et que ce risque, qu’il soit infime ou fréquent, ne doit pas être encouru.
Revenons donc à nos choix politiques (dans le sens « choix de société » en somme). Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Autour de l’envie d’avoir la bombe atomique, les centrales civiles ont proliférées de par le monde. Et nous sommes allés jusqu’à installer des centrales dans des zones de forts séismes, tsunami ou autre. Et pas qu’au Japon s’il vous plait.
Face à cela, le bon peuple qui est un peu endormi ces derniers temps, pour ne pas dire autre chose, se voit diverti. Tels des oies sauvages, mais en regardant passer leurs congénères. Abrutissement de masse, faux débat (avec que des pro-nucléaires autour de la table ou des écolos mous), fausse rivalité.
Sortir du nucléaire est une urgence sans nom. Mais cela va demander que chacun d’entre nous fasse des efforts pour changer de mode de vie. Voilà ce que ne veulent pas la plupart de nos politiques (ou même écolos de salon, façon Nicolas Hulot et ses 33 000 € par mois pour 4 mois de travail pas an, sans compter les royalties et autres autour des produits). Non, changer de mode de vie cela sonne trop comme changer de système (et ça sera le cas). Donc silence total autour de tout cela ! Et Fukushima peut bien continuer à émettre des millions de Becquerel dans l’atmosphère, la terre ou au sein des corps. Il y aura toujours une tête d’ampoule bien pleine de propagande pour expliquer que c’est un bien. Comme lorsque l’on nous fait un reportage sur Tchernobyl pour nous expliquer que « la nature y a repris ses droits »…
Là est la question : combien va-t-il falloir de catastrophe avant que les oies sauvages se posent un peu, et commencent à réfléchir ?
Nous avons la lourde tâche de léguer une planète habitable pour nos descendants. Car ne rêvons pas, la planète s’en sortira toujours, nul besoin de la sauver. C’est l’humanité qui est menacée aujourd’hui (par elle-même en grande partie). Voilà à quoi nous devons nous atteler.
Alors pour cela nous avons le choix : continuer à êtres des oies sauvages du capitalisme, de l’oligarchie que nous servons, ou commencer à relever la tête, ouvrir les oreilles et nous battre.
Fukushima est une catastrophe, Tchernobyl en est une, toutes les catastrophes nucléaires peuvent être écrites ici. Mais il est temps de se poser la question : sommes-nous prêt à cesser de voir des catastrophes dans le futur en changeant profondément ce que nous sommes ?