Magazine Environnement
L'architecture dépolluante, par Vincent Callebaut Architectures
Publié le 04 février 2008 par Dimitri Boulze
Anti-Smog, c'est le nom de ce projet futuriste destiné à être implanté dans le 19è arrondissement de Paris au niveau du canal de l'Ourcq et de la petite ceinture. Il serait un équipement
public dépolluant dédié à promouvoir les dernières innovations sur le thème du développement durable en zone urbaine (l'un des enjeux majeur du siècle à venir).
Pour rappel, le smog est le résultat de la condensation de l'eau (le brouillard) sur des poussières en suspension et de la présence d'ozone dans la troposphère. La fumée est produite en
grande partie par les voitures et est composée de gaz sulfureux (comme le dioxyde de soufre) en plus de poussières sur lesquelles se condense la vapeur d'eau contenue dans le brouillard. Le smog
est connu pour ses effets nefastes sur la santé (comme l'asthme, les problèmes cardiaques ou respiratoires) et sur l'environnement (pluies acides, dégradation des batiments, etc...)
Anti smog est donc un prototype d'une architecture dépolluante et auto-suffisante, qui réagit dans son environnement en s'implantant sur 3 axes : X (canal de l'Ourcq), Y (pont de la petite
ceinture où passent les trains) et Z (l'usine de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain).
Au croisement de l'eau et du train, le projet inclue deux structures disctinctes à énergie positive. D'un côté "la goutte d'eau" (Solar Drop), superstructure faîte de
polyester et cellules photovoltaïques, et de l'autre, "la tour du vent" (Wind Tower), dont la structure en hélice est incrustée de petites éoliennes fixées verticalement sur le futur jardin
public au bord de l'eau.
Le Solar Drop est donc implanté sur les rails et sa surface présente 250 m² de cellules photovoltaïques enrobées de dioxide de titane.Tandis que le système photovoltaïque produit de l'énergie
électrique, le revêtement de TiO2 intéragit avec les rayons ultraviolets pour dégrader les particules polluantes dans l'air. Il s'agit donc "d'absorber et de recycler par effet photo-catalytique
le nuage nocif du au traffic parisien". A l'intérieur l'architecte envisage y faire un lieu d'apprentissage sur les thématiques reliant urbanisme et environnement. Des espaces verts sur le toit
permettent aussi de récolter de l'eau de pluie pour alimenter l'intérieur du bâtiment.
La “Wind Tower”, quant à elle, monte comme une vis sans fin, avec une façade qui alterne vegetation, et éoliennes embarquées à axe vertical, pour pouvoir capter les vents dominants. La rampe
intérieure amènerait donc à visiter des expos pour acceder en haut à un jardin à la vue en 360°.
Belle créativité pour ce projet prototype destiné à promouvoir et aussi (voire surtout) à expérimenter l'écologie en ville, de manière contemporaine, et dont les effets pourraient être positifs.
Affaire à suivre.
L'architecte a par ailleurs imaginé pas mal d'autres projets à travers le monde qui valent le détour, et souvent dans une conception environnementale.
++ Callebaut architectures (plein d'autres photos)
++ via Inhabitat