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Dans les méandres de la décrépitude

Publié le 11 octobre 2009 par Gregorykudish
Une oeuvre choquante. On ne peut la calquer, ni la décrocher, ni la photographier dans son entièreté. C'est un labyrinthe en décomposition, des zigzags de cramoisi coloré, des méandres de la décrépitude d'où émane en permanence une odeur malsaine. Sitôt que l'on pénètre dans la création de Tricia Middleton, notre conscience est troublée par l'excentricité de l'oeuvre aux textures insalubres. Des vieilles planches de bois usées abandonnées dans un coin d'une pièce en compagnie de divers déchets et de poussière de la consommation à outrance attisent la curiosité du spectateur qui a l'impression d'être lui-aussi un être à la fois étranger et familier à cet environnement à caractère abyssal. Une allégorie du côté absurde de la société de consommation qui, en bout de ligne, rend la frénésie de la consommation à outrance exacerbée par le cycle continu de la production industrielle. C'est un réquisitoire contre notre plaisir illusoire que nous tirons de la possession de biens matériels qui sont en fait la face cachée de la production industrielle, source de destruction et de transformation de la matière. À l'entrée de la grotte, le visiteur est confronté à une vidéo montrant des images de la nature. Sans doute une allégorie semblable à celle Platon. La matière transformée à maintes reprises par la machine industrielle tend à étouffer son essence au point de prendre la forme, chez Tricia Middleton, d'un étendard grotesque de résidus étrangement croupis.
Jusqu'au 3 janvier 2010 au Musée d'Art contemporain de Montréal

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