Serge Grouard n’est pas à une contradiction près. Après
nous avoir rebattu les oreilles avec un « agenda 21 » dont l’essentiel des mesures inventoriées relèvent soit du gadget soit de l’effet d’annonce, le député-maire d’Orléans refuse de considérer
els 4x4 comme de super pollueurs urbains. Il a ainsi déclaré à La République du Centre (datée du 15 avril), sans rire que « quand on regarde objectivement les choses, les
gaz à effet de serre, c’est quand même limité ». On note pourtant, sous le chapitre « Se déplacer autrement » du précédemment cité catalogue de bonne intentions, la
volonté de la ville « de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre ». Celui qui s’est autoproclamé chantre de l’écologie urbaine a, semble-t-il, mis du CO2 dans sa
menthe à l’eau.
Mais sans doute ne faut-il pas froisser les propriétaires-conducteurs-électeurs de droite de ces gros engins polluants et accidentogènes.
Serge Grouard, comme à son habitude, dit ne pas vouloir contraindre. Quelle étonnante logique ! Comme si le « vivre ensemble », le
respect de l’environnement pouvaient se passer de contraintes. Installer des feux rouges, des sens interdits, des priorités à droite, planter la ville de parcmètres, ne serait-ce pas de la
contrainte. Sans parler de celles et ceux qui, faute de revenus suffisants, sont « contraints » de se déplacer en transports en commun voire à rester chez eux, eu égard à l’heure précoce à
laquelle la Semtao cesse ses services de bus. Mais c’est la dure loi du libéralisme : le plus fort et le plus riche a toujours raison.