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Les IUFM font de la résistance !

Publié le 16 avril 2011 par Veille-Education

C’est une révolution dans le monde universitaire du Nord de la France : après avoir signé une convention avec l’Institut catholique de Lille pour valider le cursus privé de formation des enseignants, le Président de l’Université d’Artois vient de remercier 38 enseignants en IUFM (Institut universitaires de formation des maîtres) de son université et les renvoie devant les élèves de collège et lycée. Tollé à l’IUFM qui s’indigne de la concurrence déloyale du privé et de la perte de ses effectifs enseignants alors même que, en trois ans, l’IUFM a perdu près de 70% de ses étudiants… Et la situation d’autres IUFM en France n’est pas plus reluisante.

Les IUFM (Institut universitaires de formation des maîtres), avant et après la réforme

Jusqu’en 2009, les étudiants voulant devenir professeurs devaient obtenir une licence à l’université, sanctionnant trois ans d’études (voire un master 1 ou 2 pour enseigner dans le second degré). Puis ils se préparaient pendant une année ou plus aux concours de l’enseignement (CAPES, agrégation, …). Cette préparation au concours pouvait s’effectuer auprès d’un IUFM ou ailleurs. L’intérêt majeur de l’inscription à l’IUFM pour la préparation des concours était de profiter de points de bonification pour l’affectation des lauréats dans les académies [1]. Mais cette préparation IUFM ne garantissait en rien l’obtention du concours. En effet, d’après le rapport Jolion [2] de 2008, seuls 60% des candidats réussissant au concours provenaient de la préparation IUFM (et seulement une petite moitié au Capes selon la journaliste Sophie Coignard). « C’est un peu comme si la moitié seulement des admis à Polytechnique venait des classes préparatoires, les autres se présentant en candidats libres. Un tel fiasco aurait vite fait de jeter l’opprobre sur les prépas » [3]. Après avoir réussi ce concours, les futurs professeurs devaient passer une année obligatoirement à l’IUFM, pour une formation professionnelle et pratique dont l’iFRAP avait démontré le peu d’utilité et les dérives.

En 2005 a eu lieu une importante réforme : les IUFM ont été rattachés aux universités [4]. Puis Xavier Darcos a officiellement supprimé les IUFM en 2008 (avec application en 2010). Désormais, les futurs enseignants sont recrutés durant leur première année de master : c’est ce qu’on appelle la réforme de la masterisation des concours. Mais en septembre 2010, les IUFM existent toujours, avec locaux et effectifs : entre-temps, le décret qui devait les supprimer a été enterré. Et les IUFM tentent de conserver leur monopole dans la formation des enseignants, sous la forme de la préparation des étudiants aux concours [5]. Exemple dans le Nord-Pas-de-Calais.

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