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L'art d'être jolie - Numéro 7

Publié le 09 avril 2011 par Cameline

 

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Le numéro 7 de l'Art d'être jolie est publié le 10 septembre 1904. Je vous ai sélectionné au sommaire de ce numéro deux articles étonnants, avec comme toujours, des petites recettes d'antan : "La guerre aux taches de rousseur" et "Les belles épaules, triomphe de la femme".

La guerre aux taches de rousseur :

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Les "dards d'Apollon", comme les appelaient nos grand'mères, agacent les brunes, mettent en colère les blondes, font le désespoir des rousses. Ce sont de petites taches importunes qui, grosses comme des lentilles et d'une triste couleur safran, apparaissent soudain sur le visage, la poitrine, le dessus des mains, principalement aux points exposés à la lumière.

Malicieuses, elles semblent se plaire à gâter les plus jolis teints, à se placer de la façon la plus disgracieuse.

Leur durée est variable : parfois elles sont passagères, parfois elles sont chroniques ou même continuelles. Elles pâlissent en hiver et foncent en été.

D'où viennent-elles ?

Les longues stations au soleil, les exercices trop violents, les études trop assidues, les excès de tous genres sont autant de causes de ces taches redoutées.

Les médecins les attribuent, scientifiquement, à la présence du fer dans le sang. L'abus des ferrigineux couvre, en effet, souvent plus d'un beau front de ces lentilles jaunes.

D'autres prétendent qu'elles indiquent plutôt une constitution délicate, une circulation faible et lente.

Quoi qu'il en soit, les personnes qui en sont atteintes s'en désolent. Ces taches, en effet, sont rebelles à la thérapeutique et aux moyens internes. Elles ne peuvent être traitées par des remèdes locaux.

Hygiène préventive.

Quelques précautions très simples préviennent l'apparition des taches de rousseur.

Nos aïeules, très soigneuses de leur teint, portaient en été des masques de taffetas pour protéger leur épiderme. Sans aller jusque-là, portez à la campagne des voilettes paille. En tous temps, n'exposez votre visage au grand air qu'après l'avoir bien séché et légèrement poudrerizé.

En voyage, quand vous vous lavez, mettez dans votre eau quelques gouttes de teinture de benjoin. Le célèbre Lait virginal, si en faveur autrefois, n'était pas autre chose. Les eaux sulfureuses produisent quelque effet.

Un certain nombre de produits très simples peuvent être aussi employés, heureusement, contre les taches de rousseur dans la toilette : c'est l'eau de roses, le lait d'amandes, le blanc d'oeuf, l'eau de nénuphar, de lys blanc et de semences de melon.

Vous pouvez encore mêler, à parties égales, du miel fin et du jus de cresson. Passez ensuite dans un linge et frictionnez soir et matin.

En Roumanie, on se sert d'eau de fleur de lys où est dissous un peu de sel de tartre.

Les carottes sont recommandées contre les taches de rousseur. Mangez-les à toutes les sauces et le plus souvent possible. Les fèves fraîches cuites à l'eau, écrasées et appliquées en cataplasmes produisent aussi d'excellents effets.

Parfois, hélas ! contre ces taches rebelles, il faut user des moyens violents qui produisent une desquamation locale de la peau. Ne les employez que le soir et le matin à l'heure où la peau se trouve plus tendre et plus accessible aux remèdes et évitez, autant que possible, pendant ce traitement, de vous exposer au grand soleil. Il est rare alors que vous n'arriviez pas à faire disparaître ces importunes, en peu de temps.

Dans tous les cas, prenez patience et consolez-vous en vous disant que les taches de rousseur sont le privilège seulement des très jolies peaux.

Recettes pratiques

D'autrefois.


- Prenez 2 pommes, une poignée de fenouil et de céleri, 20 gr. de farine d'orge. Faites bouillir un quart d'heure dans 250 gr. d'eau de roses. Ajoutez encore 20 gr. de farine d'orge, 4 blancs d'oeufs frais et 30 gr. de graisse de cerf. Battez bien et mêlez, puis enduisez chaque soir les taches.

- Prenez à parties égales des racines de concombre et de narcisse. Faites sécher à l'ombre et réduisez en poudre très fine que vous mettrez dans de bonne eau-de-vie. Une fois par jour, lavez le visage jusqu'à ce qu'il commence à vous démanger. Lavez ensuite à l'eau de pluie.

- Prenez une poignée de cendres de bois neuf ; faites bouillir dans un demi-litre d'eau de pluie jusqu'à réduction de moitié, ensuite tirez au clair et passez dans un papier gris.

- Remède de Mme de Maintenon : Faites dissoudre 30 gr. de savon de Venise dans 15 gr. de jus de citron, puis ajoutez 8 gr. d'huile d'amandes amères et 8 gr d'huile de tartre et placez le tout au soleil jusqu'à consistance d'onguent. Ajoutez alors 3 gouttes d'huile de rhodium. Oignez les taches le soir en vous couchant et le matin, puis lavez avec une solution de fleurs de sureau et d'eau de roses.

D'aujourd'hui.

Remèdes simples pour les cas ordinaires :

- Son d'amandes, 60 gr. - Eau de fleur d'oranger, 250 gr. - Eau de roses, 250 gr. - Borax, 4 gr. - Teinture de benjoin, 8 gr. - Lotionnez chaque soir.

- Teinture de benjoin, 4 gr. et eau de roses, 50 gr. - Lotionnez soir et matin ou même plusieurs fois par jour.

- Borate de soude, 4 gr. - Eau de fleur d'oranger, 40 gr. - Eau de roses, 40 gr. - Lotionnez soir et matin.

- Faites dissoudre dans 1/4 de litre d'huile de térébenthine 7 gr. de camphre écrasé et ajoutez 2 gr. d'huile d'amandes douces - Applications le soir.

Remèdes plus violents :

- Mêlez à partie de teinture d'iode et 3 parties de glycérine - Applications légères le soir.

- Eau distillée, 250 gr. - Sublimé, 1 gr. - Sulfate de zinc, 2 gr. - Acétate de plomb, 2 gr. - Alcool, en petite quantité. - Ce remède, violent mais énergique, peut être employé pur ou coupé d'eau chaude, suivant la susceptibilité de la peau. Celle-ci, en effet, rougira puis pèlera. Ce remède est énergique, mais efficace.

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Les belles épaules, triomphe de la femme

Elles sont la beauté la plus durable, celle que les années, au lieu d'amoindrir, rendent plus accomplie encore. Il est rare, en effet, que chez la jeune fille les épaules soient parfaites, marmoréennes, d'une chute impeccable. Mais, à l'âge où le visage commence quelquefois à se fatiguer, les épaules ont toute leur splendeur.

Elles doivent être charnues, égales en hauteur, bien effacées, dégagées du cou et présentant deux courbes insensibles qui, partant de l'articulation de l'omoplate, vont se perdre dans la gouttière formée par l'épine dorsale.

Recouvertes d'une peau douce, unie, riches de lignes ondoyantes, elles valent par leur éclatante blancheur, une blancheur qualifiée d'"albâtre".

Mais parfois les épaules sont osseuses ou trop rondes ou d'une inégale hauteur et l'effet en est disgracieux.

Dans ce dernier cas, évitez avec soin le mouvement fâcheux qui abaisse une épaule alors que l'autre s'exhausse.

Quand, chez une jeune fille, les épaules tendent à s'arrondir, il faut lui faire porter fréquemment les coudes en arrière, les poser sur les hanches et avancer la poitrine. Recommandez-lui de dormir couchée sur le dos.

Les soins des épaules.

Pour garder aux épaules leur blancheur et leur poli, le meilleur moyen consiste à les vivifier chaque jour et en toute saison par des ablutions faites longuement avec de l'eau froide. Contractez cette habitude de très bonne heure.

Si vos épaules n'ont pas la blancheur du marbre ou si, malheureusement, avec les années, ce marbre cède la place au vieil ivoire, donnez à vos épaules une blancheur factice avec un peu de ce fard simple : Eau de roses : 1/4 de litre ; glycérine : 3 grammes ; nitrate de bismuth basique : 125 grammes.

Souvent, chez les jeunes filles, les épaules présentent des boutons arrondis, disséminés et durs, d'un rouge violacé, d'ennuyeux aspect. Elles s'en désolent avec raison.

Cette éruption est une variété d'acné qui disparaîtra avec un régime dépuratif et en même temps des lotions quotidiennes matin et soir, pendant quelques minutes, d'eau chaude contenant une solution d'alun à 3%.

Et bientôt elles pourront les montrer sans crainte, dans quelque séduisant décolletage, en tout leur éclat et leur fraîcheur.

Certaine impératrice d'Allemagne, aujourd'hui morte, eut dans ses jeunes années des épaules qui firent l'admiration de toutes les cours d'Europe. Une malencontreuse et grave maladie vint brusquement les flétrir. La souveraine ne voulut cependant pas perdre sa réputation, et son impériale coquetterie fit fabriquer en grand secret, chez un habile émailleur, une invisible et méconnaissable carapace, qui, dit-on, lui était un véritable martyre.

Mais, pour rester belle, elle supporta l'étau ...

Source : Gallica


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