[TEST]CRYSIS 2 : Beau, impressionnant. Mais décevant par moments.

Même pas peur du feu grâce à ma nano-combinaison.

Crysis 2 a su se faire désirer au fil et à mesure que son développement avançait. Crytek n’a en effet cessé de distiller des screenshots et autres vidéos du jeu tournant sous son tout nouveau moteur graphique, le CryEngine 3.

J’ai donc eu la chance de pouvoir récupérer un exemplaire du jeu sur Xbox 360, n’ayant pas de PC pour pouvoir admirer la bête en action avec tous les détails à fond, mais même sur console, ça dépote sec, on en prend plein la rétine. Pour le reste, c’est un peu moins gai…

Dans Crysis 2, Manhattan sera votre terrain de "jeu"

HISTOIRE : New York est attaquée par des extra-terrestres, les Cephs, présents sur Terre depuis bien bien longtemps, et ayant construit des superstructures sous différents endroits de notre planète, dont la Grosse Pomme (comme par hasard, tiens). Vous incarnez Alcatraz, un Marine envoyé en intervention pour sauver le Dr. Gould et un certain Prophet, échappé du premier Crysis, et de fait porteur de la fameuse nano-combinaison. Mais les Cephs vous attaquent en chemin et vous laissent pour mort sur les berges de l’Hudson. Prophet vous sauve en vous donnant sa combinaison et se suicide, en vous demandant avant cela de terminer ce qu’il a commencé.

Sympa le mec.

"Tralala, c'est pas moi j'vous jure, j'suis déjà parti"

GRAPHISMES : Le CryEngine 3 fait des merveilles. Après un temps de chargement assez court, on se retrouve dans des ruines New-Yorkaises plus vraies que nature. La distance d’affichage est tout à fait respectable, et on sera parfoit tenter de regarder autour de soi plutôt que de botter le postérieur de deux-trois Ceph. Admirez le niveau de la mairie, avec un building imposant posé de travers, soyez impressionnés par le niveau de reconstitution de Grand Central, la fameuse gare située au niveau de la 42ème rue, et de l’immeuble MetLife renommé pour l’occasion MaxLife et par ce qui arrive à ce dernier… Vous allez en prendre plein les yeux, des buildings entier s’effondreront devant vos yeux, des structures monolithiques surgiront du sol, faisant voler le bitume et les véhicules posés dessus, des torrents d’eau envahiront une avenue entière, et ce sans aucun ralentissement, dans une continuité absolue. La nuit quand à elle sera propice à vous montrer de nombreux effets d’éclairages tout simplement bluffants, comme la lumière émise par quelques missiles évoluant par les fenêtre d’un immeuble et illuminant brièvement son intérieur avec un jeu d’ombres portées tout simplement phénoménal.

J’arrête ici, j’ai peur de spoiler.

Chacun son tour, messieurs, je vous prie.

GAMEPLAY : C’est là où le bât blesse. Les contrôles sont ceux d’un FPS classique – bien calibrés – à deux ou trois détails près. On va pouvoir transporter un nombre très limité d’armes – elles-même tout aussi peu variées, donner des coups de crosse, et le reste sera concentré sur ce que la nano-combinaison pourra nous offrir, c’est à dire : courir (et oui, ça pompe de l’énergie de la combi), foutre un coup de tatane boosté pour faire valdinguer une voiture, augmenter la résistance de sa combinaison, devenir invisible, activer une vue d’analyse vous permettant d’évaluer la situation et de voir les ennemis, les armes, les caisses de munitions, ou activer la vue thermique/nocturne.

Toutes ces actions pompent de l’énergie, il vous faudra donc bien gérer cette dernière afin de ne pas vous faire trouer en deux temps trois mouvements.

La vue d’analyse vous permet donc, comme je l’ai dit, en amont d’une bataille sur un espace semi-ouvert généralement, d’observer la zone et de repérer certains points clés pour prendre votre ennemi à revers, ou bien pour sniper, par exemple… Seulement, le bourrinage marche tout aussi bien. Pire, même, traverser la zone en courant comme un dératé jusqu’au prochain checkpoint marche tout aussi bien, et aura pour conséquence assez souvent de faire disparaitre les ennemis qui étaient jusqu’alors à vos trousses.

Tombera ? Tombera pas ?

Concernant les ennemis et leur IA, elle est assez inégale. Autant par moment il feront preuve d’une véritable intelligence et d’une témérité intéressante pour pouvoir par exemple vous prendre à revers (combien de fois me suis-je fait avoir), autant par moments, vous serez ébahis de voir un ennemi courir sur place et se manger des bastos sans broncher jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Pour le reste, Crysis 2 a cédé aux chants du FPS linéaire et scripté, marquant une rupture très nette avec son prédécesseur, bien plus ouvert. On aimera ou pas, moi je regrette un peu.

Ah, et sachez que vous aurez l’occasion au fur et à mesure du jeu de développer certaines aptitudes liées à votre combinaison vous permettant par exemple de voir les trajectoires des tirs adverses, d’être plus silencieux, etc… Rien d’indispensable, mais toujours utile par moment.

Sinon, j’avoue m’être ennuyé par moment. On se met en furtif, on bute l’ennemi, on se planque pour rechargé l’énergie de la combi, et rebelote. Ou bien on va au contact comme un bourrin, et les affrontements, nerveux, seront dès lors un peu plus intéressants.

SON : Excellent, il faut y jouer sur un Home-Cinema pour se rendre compte de l’ampleur du boulot. Entre les dialogues plutôt bien joué, les bruits de destruction (métal plié, chutes de pierre), et les musiques dignes d’un bon film d’action, on en prend plein les oreilles aussi, ce qui renforce un peu l’immersion.

SCENARIO : Euh… Comment dire… J’ai eu du mal à tout suivre de missions en missions. On s’attend dès le lancement du jeu à quelque chose de poussé, ben non. Sans spoiler, ne vous attendez pas à de gros rebondissements ou de choses dans ce genre. Qui plus est, les incohérences sont légion, et on se demande comment a fait notre personnage à l’article de la mort à la fin d’une mission pour rejoindre l’autre bout de Manhattan par ses propres moyens pour y arriver en pleine forme à la suivante.

DUREE DE VIE : Comptez 6-8h pour le mode solo, suivant le mode de difficulté choisi. Oubliez le mode facile tout de suite, tant vous allez vous ennuyer. Enfin, si vous voulez passer de longues minutes à traverses des zones mortes, c’est votre problème. Le multi est bien évidemment là pour rallonger tout ça, et propose des modes classiques, mais fonctionnels. Bien évidemment, les fonctions liées à la nano-combinaison sont de la partie, et ce sera à vous d’en faire bon usage pour remporter la victoire. Les systèmes d’XP et de rangs avec leurs récompenses associées sont aussi de la partie. Sympa, sans être inoubliable.

VERDICT : J’attendais mieux de Crysis 2. Bien que le produit soit visuellement de toute beauté et propose plusieurs moments à couper le souffle, on dirait que Crytek ne s’est concentré que là-dessus et a laissé d’autres aspects importants à l’abandon. Crysis 2 reste néanmoins un bon FPS, avec quelques affrontements épiques, bien qu’une certaine lassitude s’installe de temps à autre et les puristes se rabattront probablement sur son multi efficace, mais qui n’invente rien. A vous de voir ensuite si vous voulez mettre 70€ pour garder un goût amer d’inachevé…

NOTE : 14/20