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30 ans d’ISF : et si on consultait les «pauvres» ?

Publié le 18 avril 2011 par Lecriducontribuable
Alain Dumait

Le président de la République s’est toujours déclaré hostile à l’ISF, l’impôt dit de « solidarité » sur la « fortune ». Pour en plafonner les dégâts il a commencé à instaurer un «bouclier fiscal», limitant, peu ou prou, à 50% des revenus d’un contribuable les prélèvements obligatoires de celui-ci.

Les déficits publics ne faisant que croître et embellir, la pression des groupes de pression demandant une augmentation des impôts devint irrésistible.

D’autant qu’au plan politique, élection après élection, c’était la débâcle pour le parti présidentiel…

Nicolas Sarkozy se résigna donc à la suppression du bouclier. Mais il demanda que, parallèlement, on supprimât l’ISF.

Ce fut alors comme une mobilisation générale. Non seulement la gauche s’indigna d’un cadeau pour les riches, mais encore les services de Bercy firent valoir qu’il allait manquer quatre milliards, tandis que du coté de la fausse droite, et des médias, on parlait d’un mauvais coup pour la « solidarité »…

On trouva donc un compromis : l’ISF sera bien «supprimé», mais seulement pour la moitié de ceux qui le payaient. Ce qui veut dire qu’il est bel et bien maintenu, car quand bien même serait-il payé par un seul contribuable qu’il existerait toujours !

Or l’ISF a été instauré en 1982, sous l’appellation IGF (impôt sur les grandes fortunes) pour des raisons idéologiques par  le premier gouvernement socialo-communiste de François Mitterrand. Suspendu entre 1987 et 1989, il a été rétabli et maintenu par tous les gouvernements de droite ou de gauche qui se sont succédés au pouvoir. Il est devenu un des éléments du funeste consensus droite/gauche.

S’agissant d’un impôt politique, qui n’a jamais rapporté plus de 2% des recettes du budget de l’Etat, il serait temps d’interroger les Français sur son principe.

Les sondages sur le sujet indiquent que l’opinion, assez partagée, y serait plutôt hostile. Une consultation par référendum (ou initiative populaire, si la Constitution l’autorisait) permettrait de mieux expliquer les méfaits économiques d’un impôt qui est avant tout une Incitation à Sortir de France (ISF) !

Alain Dumait, ancien maire du 2e arrondissement de Paris.

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