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Mav

Publié le 20 avril 2011 par Toulouseweb
MAVUn Ť Micro Air Vehicle ť dans l’enfer nucléaire japonais.
Voici un bel exemple de technologie duale, le T-Hawk que produit Honeywell Aerospace pour l’Armée et la Marine américaines. Destiné au renseignement militaire, il vient de se glisser dans la centrale nucléaire de Fukushima, agile et rapide, et a aussitôt transmis images vidéo et photos permettant de mieux apprécier la situation – au demeurant toujours aussi inquiétante.
Peu connu jusqu’ŕ présent, bien qu’utilisé quotidiennement en Irak et en Afghanistan, le T-Hawk est un ŤMAVť, Micro Air Vehicle. Un poids plume (moins de 10 kg), miniaturisé de bout en bout, y compris les moyens de reconnaissance qu’il transporte, qui donne tout son sens aux capacités opérationnelles peu communes de cette nouvelle génération, dite MAV. Elle relčgue au musée le drone classique, souvent compliqué, encombrant, d’une mise en œuvre délicate, tout au moins quand il s’agit, selon l’expression consacrée, d’aller voir, trčs discrčtement, de l’autre côté de la colline. Ce MAV est un engin ŕ décollage vertical, capable de vol stationnaire, qui transmet en temps réel ce qu’il peut voir. Une illustration parfaite d’un aspect nouveau de la guerre moderne.
Bien entendu, un MAV est parfaitement capable d’aller voir ce qui se passe aux tréfonds d’une centrale nucléaire en déshérence, mission qu’il vient d’accomplir avec brio, ou encore, ce qui est plus inquiétant, de se mettre au service d’un vilain Big Brother. En cette matičre, plus rien ne surprend et il faut s’y faire…
Il aura fallu que survienne une catastrophe nucléaire pour qu’apparaisse dans l’actualité civile ce T-Hawk ŕ mi-chemin entre le jeu vidéo et la science-fiction, symbole d’une nouvelle maničre de faire. D’une allure vaguement martienne, presque sympathique, posé sur de petites pattes souples qui lui servent de train d’atterrissage, il sort de son étui et se prépare ŕ décoller en moins de 10 minutes.
Préprogrammé ou télécommandé, il affiche une vitesse ascensionnelle d’une bonne vingtaine de mčtres/seconde, vole si on le lui demande ŕ 75 km/h, pénčtre dans les endroits les plus inaccessibles (son diamčtre est d’une trentaine de centimčtres !), envoie des images en temps réel et peut emporter des équipements correspondant aux particularités de chaque mission. Ainsi, les quatre exemplaires déployés au Japon sont dotés de senseurs mesurant le niveau de radioactivité. Leur autonomie est limitée ŕ 46 minutes, le prix de la miniaturisation.
Les T-Hawk envoyés au Japon sont confiés ŕ des personnels de leur constructeur mais, affirme ce dernier, la formation d’opérateurs (doit-on dire pilotes ?) est simple et de courte durée.
Nous voici bien loin des missions de reconnaissance au cours desquelles de valeureux pilotes risquaient leur vie ŕ chaque instant. Et plus loin encore des ballons d’observation qui constituaient d’excellentes cibles pour l’ennemi. L’usage qui est fait ŕ Fukushima de ce drôle de petit MAV, qu’on n’ose pas qualifier de pacifique, a aussi quelque chose de rassurant. D’autant qu’il est né de l’imagination de la trčs respectable DARPA, Defense Advanced Research Projects Agency, boîte ŕ idées du Pentagone jamais en panne d’idées.
Ce qui nous rappelle qu’un curieux petit engin d’une dizaine de kilos peut contribuer ŕ maintenir la suprématie militaire d’une super puissance.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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