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Culture G(eek) : We Are Enfant Terrible

Publié le 20 avril 2011 par Brokenbird @JournalDuGeek

Vous le saviez déjà, le JdG c’est pas vraiment Les Inrocks. Nous, on se situe plutôt du côté has been de la Force, loin des soirées hype et de la culture bobo (sauf peut-être Lâm, très rare spécimen nerdy-pouf). Mais l’excellent groupe We Are Enfant Terrible méritait un coup de projecteur. Et pour cause, c’est un immense coup de cœur découvert l’an dernier. Un son électro-rock, genre les Ting Tings en plus énervé, ou les branchouilles Crystal Castles sauf qu’ils sont français et plus accessibles (mais quand même un peu branchés). Et qu’en plus, ils ont une Nintendo DS. Avec un émulateur de Game Boy. Sur scène.

JdG WAET titre Culture G(eek) : We Are Enfant Terrible
Cyril, Thomas et Clo, photographiés par Stéphane Hervé.

Ils sont trois, ils viennent de Lille et ils aiment les consoles de jeu vidéo et la musique électronique. Clo, Cyril et Thomas forment We Are Enfant Terrible, un groupe un peu rock, un peu électro avec du 8-bit dedans et une pop anglophone mais surtout pas sucrée. Ils sortent ce mois-ci Explicit Pictures, un premier album enfiévré à faire surchauffer un cyborg.
Vous pouvez l’écouter , ou alors l’acheter ici, ou même le télécharger illégalement, c’est eux qui le disent.

JdG WAET album Culture G(eek) : We Are Enfant Terrible

// L’interview

Bidouilleurs, joueurs et geeks dans l’âme, les WAET avaient accepté de nous faire juste une petite playlist geek. Et puis de répondre à quelque question. Et de nous passer un petit coup de fil, aussi. Résultat, on apprend un peu dans le désordre qu’ils aiment le hacking et les logiciels crackés, qu’ils démontent des jouets électroniques pour en sortir de la musique et se lancent des défis durant les interviews, imitent Chubaca ou réinventent l’histoire de leur groupe.
Pour mieux se présenter aux lecteurs du Journal du Geek, ils ont accepté de se prêter au jeu des questions-réponses, avec l’humour et l’impertinence qui les caractérise.

JdG : Vous pouvez décrire We Are Enfant Terrible à des geeks ?

Cyril : Une fille (16 go de RAM), deux garçons (2T de disque Dur), une guitare (6×1 cordes + 3×1 micros), une batterie (CC 14″x6″ + GC 22″x16″), un synthé (49 touches, 32 presets Users), une Game Boy. Sinon, il y a un site avec plein de MP3 à craquer.

JdG : Vous jouez sur une DS en concert, et vous composez sur Game Boy. Pourquoi ?

Cyril : J’ai découvert Little Sound DJ en 2007. C’est une ROM Game Boy qui permet de composer de la musique grâce à la console. Les sons sont dingues, la composition se rapproche de la programmation. Et ce logiciel groove presque autant que les bassistes de la Motown !

Thomas : j’ai pu tester une grande partie des logiciels de son qui existent et je les aime tous beaucoup. Mais jamais je n’ai trouvé un logiciel aussi bien pensé que LSDJ. Toutes les fonctionnalités sont accessibles en quelques combinaisons de touches. Le délai entre l’idée et sa réalisation est très, très court, on garde la spontanéité dans la composition, et c’est vrai que ça groove à mort !

Cyril : En studio, on utilise un émulateur Game Boy sur la partition Windows d’un Mac. #pourquoifairesimplequandonestgeek (ndlr : Cyril est accro à twitter) Sur scène, on utilisait un émulateur Game Boy sur la Nintendo DS. Jusqu’à ce que les ingés son nous fassent comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue ; elle provoquait des bruits atroces dans les amplis au moindre mouvement.

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Captures d’écran du squelette 8-bit de la chanson Flesh’n'Blood Kids, sous Little Sound DJ.

JdG : À part le son, qu’est-ce qui vous plaît dans ces consoles ?

Thomas : J’aime le gameplay, la philosophie de la console en tant qu’objet. Une console ça n’a pas de virus, c’est stable, jamais ennuyeux, toujours ludique… Et puis c’est beau !

Cyril : Elles sont portatives ! Dans le bus, dans l’avion, dans les loges : il y a toujours un moment pour une compétition de Mario Kart (NDS version).

Jdg : Donc vous jouez…

Cyril : Oui, en ce moment à Super Mega Worm, du retro gaming comme j’aime. Et aussi beaucoup de twitter (twitter.com/waet) ! Ah non, ça n’est pas un jeu vidéo !

Thomas : Récemment j’ai fait une rechute dans Dune 2. Ça tourne sous DOS, c’est un peu archaïque mais cool. Après je vais essayer de me trouver un Gran Turismo sur ma PSP, ça a l’air d’avoir un fort potentiel hypnotique ce truc. Il faut aussi que je finisse Zelda Spirit Tracks mais faire du train toute la journée, c’est un poil rébarbatif. Enfin, j’ai essayé de me remettre à Monkey Island et Chinatown Wars (le GTA, ndlr) sur iPhone mais le gameplay et vraiment trop merdique.

Clo: Je suis assez monomaniaque avec Mario, spécialement Mario Kart.

JdG : Vous avez signé avec le label canadien Last Gang Record. Est-ce difficile de se faire connaître en France avec un son aussi spécifique que le votre ?

Clo : Les labels français ne prennent clairement aucun risque dans leurs signatures d’artistes. Et après, on chiale en écoutant les merdes qu’on nous impose dans la plupart des radios. On a préféré aller voir ailleurs.

Cyril : Arrêtez d’énerver la chanteuse, s’il vous plait. Elle nous fait peur.

JdG WAET ITW3 Culture G(eek) : We Are Enfant Terrible
La Nintendo DS des WAET lors d’un concert

// La Playlist

Rien que pour les lecteurs du JdG, les We are Enfants Terrible ont sélectionné six morceaux essentiels. Des précurseurs de la musique électronique aux phénomènes actuels, les artistes présentés sont geeks dans leur démarche de création, leur mode de vie, l’utilisation d’instruments électroniques ou de consoles de jeu vidéo. La playlist s’intitule L’Histoire des Geeks dans la Musique – De 1953 à nos jours, et chaque piste est accompagnée d’un commentaire d’un des membres du groupe. Enjoy !

::: Playlist ::: Journal du Geek ::: par We are ENFANT TERRIBLE ::: by pilrecords

1 – Theme and Variation – Moondog (1953)
Thomas :
« Cet aveugle aux allures de Jésus Christ ou de Thor, prédécesseur du musicien geek féru de science-fiction et asocial, jouait sa musique répétitive au début des années 50, sur la 6ème avenue de New-York. Il combinait des rythmes jazz, afro, amérindiens et des procédés contraignants comme le canon et le contrepoint, il emploie aussi fréquemment des mesures à 7/8, 5/4 et autres rythmes impaires. »

2 – Computer in Love – Perrey and Kingsley (1966)
Clo :
« Les pionniers de la musique électronique grand public. En 1966, alors qu’ils posaient les premières briques de toute la musique électronique, ils ont dû passer des centaines d’heures sur leur machine ! »

3 – Radio-activityKraftwerk (1975)
Thomas :
« C’est probablement le premier hit pop dans lequel il n’y a plus aucun instrument acoustique : uniquement des boites à rythmes, de l’électronique, des synthétiseurs… »

4 – Day TripperYellow Magic Orchestra ! (1980) :
Cyril :
« Des japonais, champions du monde toutes catégories confondus de programmation des arppegiators de synthé japonais. Ces superstars au Japon, sont encore méconnues en France. »

5 – ChoppaStyle – Virt (2006)
Cyril :
« Un titre 100% réalisé avec une NES dans un style Hard Rock Mélodique. »

6 – Snake Mistakes de Dan Deacon ! (2007) :
Clo :
« L’icône geek de Baltimore est en passe de devenir le représentant du musicien-geek (rondouillard à lunettes !) depuis qu’il bosse sur la BO du prochain Coppola, Twixt Now and Sunrise. »

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