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Encore quelques réflexions...

Par Ananda

La conscience est une nouvelle naissance au monde…peut-être, même, une nouvelle naissance DU monde.

La conscience s’interpose entre l’Homme et l’univers. Ses questions, c’est à partir d’une distance, d’une rupture, d’un divorce profond qu’elle les pose.

Pour s’étonner du monde, pour le questionner, il faut un éloignement, un état de méconnaissance radical.

Car, bien entendu, on ne peut chercher à expliquer, à connaître que ce qui, pour soi, est mystère, que ce qui, pour soi, ne va pas de soi.

Peut-être, en effet, la conscience est-elle la « punition » de l’Homme. Cette malédiction qui, dans la Bible, le chasse du Jardin d’Eden.

En un sens, peut-être peut-on dire que la curiosité humaine est maudite.

L’Homme en veut-il à la Nature, à son harmonie préexistante ?

En vertu de quelle sombre ironie ses progrès cognitifs d’Homo Sapiens et d’Homo Faber l’amènent-ils à détruire l’équilibre de son environnement ?

Ne souffrirait-il pas, en fait, d’un déficit de connaissance vraie ?

S’il veut tant maîtriser, comprendre, n’est-ce pas justement pour la raison qu’en fait, spontanément, ontologiquement, il n’y comprend rien, qu’il est l’être le moins apte à comprendre qui puisse être ?

Que penser de son incapacité patente à assumer la finitude de son propre être ?

Où le conduit la fuite en avant fébrile, frénétique de son « progrès » ?

N’est-il pas prisonnier d’une angoisse goudronneuse qui pollue son triomphe ?

L’Homme croit tout maîtriser, mais il en est arrivé maintenant à un tel stade que la planète entière se retourne contre lui, contre sa maîtrise destructrice .

Ce faisant, la crise environnementale l’amène à réfléchir sur la manière qu’il a de « progresser ». Il commence à réaliser que, loin de maîtriser quoi que ce soit au plan global, il a été le jouet de son égoïsme et de sa méconnaissance profonde.

Dans les faits, il n’a fait que se comporter à la manière de ces gamins qui foncent, un bandeau sur les yeux, dans le jeu de Colin-maillard.

Le présent…il ne serait rien sans les sédiments, les empilements de strates de passé sur lesquelles il repose !

La conscience permet à l’être de se regarder exister. Elle suppose, je l’ai dit, une forme de dissociation, d’exil.

Elle finit par déboucher, comme dans le cas de Descartes, sur le doute quant à l’existence, ou même, comme dans les visions hindoue et platonicienne, à la négation du monde et de l’être en tant que réalités.

A l’instar de toute émergence, la conscience s’autonomise. Plus son fonctionnement se rode, plus elle acquiert une vie propre, et plus elle cherche à tirer la couverture à elle !

La conscience humaine est-elle condamnée à être une « conscience malheureuse » ?

Est-elle, de par son essence même, vouée à se sentir dépossédée du paradis originel, du vivre brut ?

Est-elle toujours appelée à vivre dans la nostalgie de l’inconscience ?

P. Laranco


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