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Le Tourisme est un écosystème à préserver

Publié le 24 avril 2011 par Fouzi53 @fouzi53
Le Tourisme est un écosystème à préserver

S’il y a un sujet qui soit récurent pour tout métier règlementé, c’est bien l’informel, qui fausse toutes les statistiques, plombe l’économie, et dérégule toute forme d’organisation. Par définition, l’informel s’ordonne de manière spontanée, sans règles et sans stratégie aucune étant issu de l’absence de vigilance, du laxisme, du manque de civisme et parfois d’une connivence voire d’un encouragement sous couvert de ce que certains appellent la paix sociale.

Ce mal est à l’origine de plusieurs dysfonctionnements dont le chômage déguisé, la corruption, l’injustice, l’exploitation des plus vulnérables, la concurrence déloyale, l’insécurité etc.. la liste n’est pas exhaustive. De temps en temps, nous assistons à des opérations « coup de poing » qui ont pour résultât de dissuader momentanément les contrevenants, mais juste après on assiste a une augmentation des acteurs de l’informel, exactement comme un organisme qu’on aurait sevré sans accompagnement et qui sombre dans l’excès juste après le régime.

En ce moment, le Ministère du tourisme lance une campagne de recensement et de mise à niveau des entreprises touristiques. Cette action louable et attendue, ne touche en fait que les établissements référencés, dotés de licences en bonne et due forme et soumis aux lois et règlements en vigueur. Quand est il de toutes les autres entités qui agissent en violation totale de loi, au mépris de toutes les règles d’éthiques que le secteur s’est imposé et faisant planer sur le consommateur final des risques incommensurables ? Chaque saison a son lot d’escroqueries en tout genre, de malversations, d’expériences déguisées voire immorales exécutées par de faux agents de voyages, de faux guides, de faux hôteliers, de faux restaurateurs, de faux transporteurs et dont il semblerait que l’ont soit dans l’incapacité d’y remédier.

Pourtant, il existe des structures étatiques régionales à même de jouer le rôle d’arbitre à défaut d’exécutants des textes législatifs en vigueurs afin de règlementer. Il me semble, que ce sont les services économiques régionaux qui doivent jouer ce rôle en effectuant des contrôles réguliers sur la base de ce qui existe formellement. Il ne suffit pas de s’attaquer aux marchands ambulants ou aux vendeurs de fruits et légumes qui sont plus des phénomènes sociaux qui ont toujours existé et qui distribuent de manière incontrôlée une production qui elle , est identifiée. Elles doivent également et surtout veiller à l’application de la loi en matière de protection du consommateur et de concurrence déloyale.

D’autre part, ceux sont les Associations professionnelles qui sont sensées défendre les intérêts de leurs membres notamment contre l’informel. C’est un problème transversal à toutes les agences de voyages, qui en souffrent énormément et de plus en plus sans trouver l’interlocuteur idoine pour agir de manière responsable face à ce fléau « qui va tous nous bouffer », comme disent certains. La démarche est pourtant simple : sur la base d’une liste de contrevenants connus et ayant pignon sur rue, l’Association s’assure de la non conformité de ces structures, saisi les services économiques de la ville et le représentant du Ministère de Tutelle qui doivent verbaliser puis elle porte plainte auprès du tribunal compétent.

Cette démarche rapide et non couteuse devrait être répétée autant de fois qu’il le faut et surtout médiatisée afin d’éradiquer ce fléau. En fait, tout le monde serait gagnant et en premier lieu l’état, car en faisant basculer l’informel vers le formel, c’est autant d’emplois sauvés, de taxes payées et de sécurité retrouvée ; les responsables d’associations qui retrouveront ainsi la confiance de leurs électeurs et enfin nous, car nous serions à armes égales pour une concurrence saine.

Nous avons récemment participé à un « focus group » sur le Tourisme Responsable dans toutes ses composantes qu’elles soient environnementales, économiques ou sociétales. Ensemble nous avons mesuré les impacts de cette noble démarche initié par le Ministère du Tourisme dans le cadre de la Vision 2020, nous y avons adhéré et avons souscrit à un engagement total exigeant néanmoins, que les services en charge de ce dossier mettent les outils adéquats à notre disposition. A ce propos, je recommande un excellent document édité par la FTO en 2006 le Guide du développement durable et dont on devrait s’inspirer pour asseoir une véritable stratégie éco responsable.

Le tourisme est en fait un écosystème ( j’extrapole bien sûr en disant cela) dont lequel vit une biocénose, pour notre cas tous les acteurs du tourisme, dans un territoire donné, le biotope, de façon permanente et équilibrée. Et puisqu’on parle de tourisme durable, il faut commencer par notre écosystème qui est complètement dérégulé et une refonte des textes de lois, surtout face aux mutations de nos métiers respectifs, s’impose de manière urgente.

Au sein du Club des Réceptifs Marrakech Atlantique, nous avons recensé une première liste d’ Agences présumées Illégales, et nous souhaiterions que le nécessaire soit fait afin de préserver l’équilibre de notre écosystème.


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