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La dignité n’a pas de frontière 2

Publié le 25 avril 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff

Lectrices, lecteurs du Graoully déchainé,

Voici un copié collé d’un courriel reçu ce jour.:

«  URGENT APPEL A COLLECTE ET RASSEMBLEMENT DE LA DIGNITE ET DE LA SOLIDARITE AVEC LES MIGRANTS A VINTIMILLE LUNDI 25 AVRIL EN ROYA RENDEZ-VOUS POUR COVOITURAGE à 11H00 devant  la gare de BREIL

A l’heure où nous ne savons plus ce que la faim veut dire. Fête de famille et Pâques en chocolat…

Merci de bien vouloir participer à cette collecte selon vos moyens.

Merci de passer le plus largement ces infos autour de vous.

Les besoins : sacs à dos, sacs, sous-vêtements masculins, chaussettes, vêtements d’hommes, paracetamol, petits savons de Marseille, nécessaire de toilette, boites de thon, de sardines, pain, Brioches, fruits secs, boites de pois chiches, autre nourriture qui n’a pas besoin de se cuisiner, ni de se chauffer, etc.

A noter que les couvertures et autres sacs de couchage leur sont subtilisés par la police italienne.

En ….. : Les déposer le matin ………………… Si quelqu’un pouvait se charger de rassembler tout ça aussi sur …., la ….. et …… Les copains de …. aussi. Si vous voulez m’envoyer vos petits dons …………………j’achèterai des choses.

VENEZ Lundi 25 avril à partir de 11h à la Gare de Vintimille, puis à midi et toute l’après-midi à l’embouchure de la Roya sur la Plage à l’initiative de plusieurs associations italiennes… Il se tiendra un repas de soutien « Pizza et Couscous », ce sera l’occasion de voir avec les associations ce que nous pouvons faire de cette première collecte rapide, et de voir comment prolonger notre aide et la dénonciation de l’indigne à nos portes.

Histoire aussi de distribuer tout ça dans le calme, dans la convivialité et en musique!

Les besoins sont tels qu’il faudrait organiser au moins une soupe populaire par jour. On ne peut pas tout résoudre mais au moins faire un petit geste pour soulager cette misère intolérable juste à côté de chez nous.

Habiter sur une frontière n’a pas que le charme des langues qui se croisent, du goût bien différent du café ici ou là, des ballades sur les crêtes ligures, la question du pesto ou du pistou sur les pâtes, des cigarettes et de l’alcool au rabais. Qu’on rapporte triomphalement de son côté de la frontière !

Aujourd’hui comme avant, ici, c’est l’histoire qui bondit. La frontière. Vintimille. Vintimiglia.

L’histoire de milliers de jeunes garçons pauvres du sud tunisien, bientôt les libyens, qui sait. De jeunes gens dans la brèche de ce long voyage enragé vers l’Europe, après la marche, le bateau, le train, l’attente, l’errance, l’humiliation et la faim.

La frontière étanche de Vintimille, rêve illusoire du tout-sécuritaire.

S’arracher de leur terre de malheur, de corruption et de fringales. Avec la chute de Ben Ali et la guerre en Libye, c’est le chaos. Les petits business transfrontaliers qui faisaient survivre des milliers de jeunes ont disparu. L’économie et le tourisme au ralenti. Les salaires des fonctionnaires ne sont plus versés. L’aide internationale qui n’arrive pas. Et cela est pire dans le Sud : cette terre déjà déshéritée de la Tunisie, celle qui s’est spontanément révoltée en janvier. Pour eux, cet immense espoir, et puis au vue du chaos : plus d’espoir, partir sans réfléchir. 22 800 environ ont quitté la Tunisie depuis janvier. 5800 seulement ont pour l’instant un visa de Schengen de 6 mois délivrés par l’Italie (les contraignant à changer de pays au bout de trois mois), visa non reconnu par la France, où ils sont clandestins, parias dès qu’ils y posent le pied. Ils attendent aux portes par milliers, ayant souvent une attache en France dans l’espoir de passer, qu’on leur donne une chance : quelques mois au moins pour voir d’eux-même ce que l’Europe a ou n’a pas à leur offrir.

Je ne parle pas d’une histoire lointaine. MAIS D’UNE SITUATION QUI MERITE TOUTE NOTRE ATTENTION ; UNE SITUATION HUMANITAIRE URGENTE.
Citoyens de nulle part et de non-droit, les polices italiennes et françaises les humilient a minima quotidiennement ; la police française en-dehors de toute légalité déchire fréquemment leur visa octroyé par l’Italie, ou encore leur billet de transport ferroviaire. Les témoignages où les droits humains les plus élémentaires sont bafoués sont de plus en plus fréquents. En France pour l’instant personne ne bouge !

Là, tout prêt, à 30 km de chez nous. Nous les voyons, leur parlons, partout le long des routes ou à Vintimille. Hagards, démunis et la faim au ventre. LA FAIM. Le centre de la Croix Rouge militaire italienne n’a que cent cinquante places, pas de médecin, ferme la journée, et ferme ses portes à 11 heures du soir.

Les autres sont dans la rue. Avec rien. A la gare. Un jean, un blouson sur le dos, une visage et des maigres jambes pour marcher, une béquille parfois et RIEN d’autre. Pas de sac. Pas de provisions. Rien que l’espoir et la rage d’avoir 20 ans et l’envie de vivre. La situation risque de se tendre et de devenir encore plus difficile. Les besoins sont tels qu’il faudrait organiser au moins une soupe populaire par jour. On ne peut pas tout résoudre mais au moins faire un petit geste pour soulager et faire connaître absolument cette misère intolérable juste à côté de chez nous.

INDIGNONS-NOUS ET CREONS LES RESISTANCES A L’INDIGNITE.

(Texte de C., revu par S.)
Résistances En Roya Blog du collectif ……………. »

Lectrices, lecteurs du Graoully déchainé,

Je ne met pas ce texte ici pour vous solliciter, financièrement, physiquement et / ou matériellement ; non, je le fait pour attirer votre attention, aujourd’hui en France, patrie des Droits de l’Homme, à Nice ( ils sont arrêté des leur sortie du train, leur visa ou tout autre papier en leur possession est déchiré par les forces de l’ordre ), à la frontière avec l’Italie, à Vintimille, des personnes dont le seul crime bien humain, de chercher par tous les moyens un avenir meilleur, sont pris dans la tenaille d’une politique d’exclusion. Nous avons des hommes politiques, entretenant des rapports avec des régimes douteux, un jour les recevant en grande pompe, dans notre pays, un autre jour bombardant leur pays sans discrimination, car les bombes à ce que je sache, ne sont pas conçus pour tomber sur les seuls responsables.

Vous avez peu être, ou certainement, eu des parents, des grands parents, des arrières grands parents, qui, un jour on quitté leur village, leur ville, leur pays, pour fuir un régime corrompu, inhumain, répressif, quelque soit l’étiquette ou le nom porte par ce pouvoir. Je dit comme Stéphane Heissel, Françaises, Français, indignez vous, que des agents d’un service public: les policiers (aussi bien la police Municipale, la police Nationale, la police Ferroviaire, la Gendarmerie ) payes par les impôts de tous, soient utilises, non pour remplir les missions d’un service public, tels que définis dans ce service, mais au profit d’une idéologie aveugle aux conséquences de certains choix, et ne voulant pas reconnaître ni sa responsabilité, ni en assumer la réparation.


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