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L’euphorie, les contrats, les « mezz’ala »…

Publié le 25 avril 2011 par Passionacmilan

L’euphorie, les contrats, les « mezz’ala »…La saison est sur le point de se terminer avec probablement un Scudetto qui manque depuis 7 ans. L’euphorie risque d’envahir tous les tifosi rossoneri, à commencer par Galliani qui a même été victime d’un malaise après Brescia – Milan alors que rien n’est encore gagné. Mais il devra rapidement revenir les pieds sur terre car il y a une question qui mérite la plus grande attention : les contrats. La situation doit être analysée de manière rationnelle et la tête froide. La mémoire humaine est sélective et l’euphorie peut pousser à commettre de graves erreurs.

Les amoureux romantiques de Milan aiment dire qu’il faut se rappeler de ce que les joueurs nous ont fait gagner, vibrer, que Milan est une famille et que tout est une question d’amour : Pirlo, Ambrosini, Seedorf, Nesta, Inzaghi, Gattuso doivent finir leur glorieuse carrière à Milan. Jankulovski, Oddo et Zambrotta aussi ont fait partie du grand Milan et ont gagné des titres, eux aussi méritent-ils de rester à vie? La mémoire est sélective mais doit-on forcément garder que les bons souvenirs en mémoire et ignorer tout le reste? Pourquoi devrait-on se rappeler des grandes victoires et pas des prestations parfois catastrophiques? Milan est une famille mais avant-tout une société qui a des frais et qu’il faut gérer de manière responsable.

Nos glorieux champions nous ont fait tout gagner mais ou étaient-ils quand Milan a été forcé de jouer la Coupe UEFA, quand on était écrasé par Napoli ou d’autres équipes qui jouaient le maintien? Ou étaient-ils quand on terminait à 25 ou 30 points de l’Inter? Quand Ancelotti était critiqué, ses défenseurs pointait son équipe en fin de cycle, son effectif pas à la hauteur. Les mêmes joueurs sont toujours présents. Faut-il oublier ces moments? L’entraineur était-il coupable des mauvais résultats ou bien ce sont les joueurs qui jouent bien quand ils en ont envie? Les joueurs méritent-ils un nouveau contrat par définition? Est-ce un droit inconditionnel?

Lors de l’assemblée générale, Galliani a été clair : il faut réduire les couts du club et surtout la masse salariale. Les joueurs doivent le comprendre. Cette année, il y a la possibilité de tourner une page importante de l’histoire de Milan mais surtout la nécessité de diminuer une masse salariale colossale à l’approche du fair-play financier imposé par l’UEFA. La victoire d’un titre ne doit pas brouiller les idées des dirigeants milanais car il y a un cycle à lancer, l’Europe à conquérir. L’équipe ne doit pas être refondée en profondeur, le changement générationnel peut et doit être progressif, Milan gardera son âme et restera compétitif. Mais objectivement, un seul joueur mérite un nouveau contrat grâce à son rendement sur le terrain : Nesta. D’accord pour l’exception (une exception, ça veut bien dire ce que c’est) Inzaghi, toujours silencieux, travailleur et qui accepte son rôle de joker avec un salaire réduit. Pour les autres joueurs, un éventuel contrat serait basé sur des valeurs irrationnelles (des joueurs immenses, irremplaçables, indispensables dans les moments difficiles, présents dans les moments décisifs…).

Y a-t-il des raisons techniques et rationnelles pour les autres? C’est vrai qu’Ambrosini est un grand professionnel et son rendement a été très élevé ces deux dernières années. Il pourrait donc être confirmé à certaines conditions et pourtant, la société semble hésiter à son sujet. Seedorf traverse un moment splendide, depuis environ un mois, mais doit-on oublier le reste de la saison (et même plus, beaucoup plus) de passages à vide catastrophiques? N’est-il pas en grande forme parce que sa place à Milan est remise en discussion? Et si on le prolonge et il joue mal toute la saison prochaine? Sans oublier son caractère très fort, son salaire, son égo démesuré qui le pousse à réclamer une place de titulaire jusqu’à contester un remplacement fait dans son intérêt (pour qu’il soit en forme lors du vrai match décisif!!!). Chapitre Pirlo : depuis quand n’est-il plus le grand Maestro? Rares sont les matches dans lesquels il a brillé depuis 2007… La classe et la technique ne se discutent pas, il est peut-être le plus jeune des sénateur mais certainement le plus usé (il jouait tous les matches avec Ancelotti) et celui au physique plus fragile. A-t-il mérité son salaire (13 millions bruts) ces dernières années? Milan ne pouvait pas se passer de lui et a finalement réussi. Est-il encore indispensable dans le nouveau Milan d’Allegri? Pas sur…

L’AC Milan sera probablement champion d’Italie 2010/2011 mais quels ont été nos résultats en Europe depuis 2007? Le club peut-il prétendre viser la Champions League la saison prochaine vu les résultats des saisons passées et de cette saison avec un noyau de joueurs usé et même dépassés par le rythme effréné du football moderne? Officiellement, il y a 70 millions de dettes à combler, est-il raisonnable de garder ces joueurs? Sera-t-il possible de saluer nos champions dans la joie, après une grande victoire ou devront-ils subir la même fin que Oddo, Jankulovski et Kaladze qui ont fini par être détesté par tous les tifosi? Les réponses à toutes ces questions semblent évidentes. Il faut se séparer avant qu’il ne soit trop tard.

Du point de vue technique, la situation idéale est claire : Allegri aligne un milieu défensif devant la défense et deux milieux complets à ses côtés, souvent un plus défensif, et un autre plus technique mais l’idéal serait d’avoir deux milieux très complets, aussi bons en phase défensive qu’en phase offensive : une mezz’ala. Pour ceux qui n’ont pas encore réellement compris, « mezz’ala », en Italien, cela signifie « demi-ailier » terme inutilisé en français pour désigner les milieux centre-droit et centre-gauche d’un milieu à trois. En pratique, devant la défense, Allegri a aligné Ambrosini avant sa blessure et Van Bommel de janvier à aujourd’hui. Pirlo a prouvé ne plus être capable de jouer ce rôle et Seedorf a dépanné en situation d’urgence mais dans les deux cas, Allegri les considère comme des mezz’ala, il l’a récemment confirmé en conférence de presse qu’il préférait voir Pirlo en mezz’ala. Les décisions concernant les contrats doivent évidemment prendre en compte les idées tactiques de Mister Allegri car il y a le risque d’embouteillage dans le rôle de mezz’ala.

Devant la défense, Van Bommel sera confirmé et Milan semble décidé à chercher un jeune remplaçant, ce qui explique les hésitations concernant Ambrosini. Il peut néanmoins jouer comme mezz’ala mais il y a des choix à effectuer. Gattuso, Seedorf, Pirlo, Flamini, Ambrosini, Boateng (Allegri pense à le redescendre en ligne médiane si Ganso arrive…) et Emanuelson : sept joueurs pour deux places? Le discours est très complexe car finalement, aucun joueur n’a la certitude d’être présent la saison prochaine et plusieurs peuvent jouer d’autres rôles. Pirlo, Ambro et Seedorf à cause de leur contrat, Gattuso pour sa tentation russe, Flamini pour son salaire disproportionné, Boateng est en co-propriété et le projet autour d’Emanuelson reste une énigme (mezz’ala, défenseur, monnaie d’échange?). Les dirigeants milanais vont donc devoir analyser toutes les situations cas par cas mais en gardant la vision globale de l’effectif à construire pour la saison prochaine. Sans oublier que les joueurs ont eux aussi leur mot à dire… Du point de vue technique et financier, Pirlo et Seedorf pourraient être « sacrifiés », surtout le milieu italien car Seedorf a l’avantage d’avoir un physique hors du commun et de pouvoir être un joker car il peut jouer à n’importe quelle place du milieu. Encore faudra-t-il qu’il accepte un rôle moins important et un salaire réduit…

Attention donc à éviter l’erreur commise en 2007. La situation est plus complexe qu’elle n’y parait : entre les romantiques qui veulent prolonger les contrats des sénateurs et les progressistes qui veulent une révolution, la vérité est certainement entre les deux. Il y a des choix à faire, des adieux douloureux de joueurs au crépuscule de leur carrière (Pirlo et Seedorf?) qui laisseront place à des jeunes qui ne sont qu’à l’aube, et qui peu à peu pourront monter en puissance et briller de mille feux pour construire le futur radieux de l’AC Milan.

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