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Rooney : "Comme j'avais tort"

Publié le 28 avril 2011 par Dlem

Au mois de novembre dernier, Wayne Rooney était à l'origine d'un séisme au sein de Manchester United et du foot british en général. L'attaquant anglais annonçait ne pas vouloir prolonger son contrat avec le club et expliquait cette décision grave par le "manque d'ambition" de celui-ci, se basant visiblement sur la politique de transferts de Sir Alex Ferguson, qui n'avait recruté l'été dernier que les inconnus Javier Hernandez, Chris Smalling et le mystérieux Bébé.

Quelques mois plus tard, il forme avec l'attaquant mexicain, qu'il a dernièrement qualifié de "transfert du siècle", un duo explosif qui vient encore de démontrer face à Schalke toute sa complémentarité, pour prendre une option vers une finale de Ligue des Champions qui devrait faire suite à un nouveau titre de champion d'Angleterre, Chris Smalling a prouvé qu'il avait le niveau pour devenir un grand défenseur et Bébé... Hum. Depuis deux mois, Wazza semble avoir retrouvé ses sensations et laissé ses déboires personnels et professionnels bien loin derrière lui. Après de timides excuses, le rouquin a remis son bleu de travail pour peu à peu redevenir le Wayne Rooney que l'Europe nous enviait, en route vers la rédemption envers des supporters pour qui cette infâmie avait eu du mal à passer. Dans son nouveau rôle d'animateur du jeu mancunien, Wayne excelle et retrouve le plaisir de jouer. Plusieurs buts et passes décisives, couplés à un don de soi sur le terrain qui lui est propre ont accéléré le rabibochage avec les fans, et même si j'avoue que mon admiration en avait pris un fameux coup, je dois avouer que moi-même, je n'arrive plus à le détester. Le joueur me fait toujours rêver, l'homme, un peu moins, mais est-ce si important, après tout ? Il faut se rendre à l'évidence : les Ryan Giggs vont se faire de plus en plus rares et nous ne devons pas nous attacher à ces gens qui ne nous connaissent pas, des gens faillibles, comme nous.

Son capital sympathie auprès de la majorité des supporters lui a facilité les choses, il faut le dire. Pas sûr qu'un autre joueur qui aurait fait ce genre de caprice eut été accueilli dès son retour par une ovation à peine ternie de quelques huées. Pas sûr non plus que les nombreuses performances en dessous de la moyenne qui suivirent auraient bénéficié de la même patience de la part du public d'Old Trafford. Mais il est difficile d'en vouloir à Wayne Rooney. Le type est un gars comme tout le monde, un gars du peuple qui se fout de son look et qui veut simplement jouer. Un gars probablement un peu influençable et pas très fute-fute. Quand Darron Gibson quitte Twitter deux heures après avoir ouvert un compte, parce que des "fans" critiquent sauvagement le niveau de l'irlandais, Wayne attire près de 300.000 abonnés, répond aux questions des supporters, échange des mots complices avec son épouse et ses coéquipiers... Comme si tous les malheurs de 2010 étaient enterrés à jamais. Aussi anodin puisse-t-il paraître, le fait qu'il se soit inscrit sur le réseau social, où les supporters peuvent l'aborder sans langue de bois, témoigne de cette confiance retrouvée.

C'est le moment qu'il a choisi pour nous confier ses regrets d'avoir pu douter des ambitions de son club, du niveau de ses coéquipiers et du potentiel de son équipe, à un mois d'un doublé qui n'a rien plus d'utopique.

Comme j'ai eu tort. J'ai fait une erreur. Vous savez, quand j'y repense aujourd'hui, je le répète : Comme j'ai eu tort. Je dois bien l'admettre. J'ai présenté mes excuses et, depuis lors, j'ai voulu essayer de faire mes preuves auprès des fans. J'ai l'impression d'y être arrivé maintenant.

Je suis ravi de ma forme actuelle et je suis reconnaissant envers les fans qui m'ont soutenu malgré toute cette histoire (de transfert). J'espère avoir remboursé les fans maintenant. Je sais que j'ai pris la bonne décision (en changeant d'avis). Ça va être une fin de saison énorme si on peut aller à Wembley et gagner la finale de la Ligue des Champions, ainsi que le championnat.

Inscription sur Twitter, photos complices avec Ferguson à l'entraînement, prestations cinq étoiles saluées par son manager, ses coéquipiers et la presse entière, l'annus horribilis est bel et bien morte et enterrée. Et alors que nous pouvions craindre que sa revalorisation de contrat ne fusse qu'un moyen d'augmenter sa valeur pour un transfert dès cet été, Wayne Rooney semble avoir retrouvé la tranquillité au sein du club qui a fait de lui la star qu'il est aujourd'hui et, sauf surprise, devrait rester à Manchester United à plus long terme.

Je suis à 100% dévoué envers ce club.

Ça a été très différent (lors de la deuxième moitié de saison). Je suis beaucoup plus heureux dans ma vie, bien plus heureux de ma manière de jouer. C'était un peu comme une nouvelle adaptation et j'y suis enfin arrivé.

Comme on dit : "faute avouée, à moitié pardonnée"... On ira même jusqu'à lui pardonner entièrement s'il nous mène vers ce fameux doublé. Pardonner, oui, oublier, c'est autre chose, et on peut se demander quel aurait été son discours si la saison de United avait viré au blanc, façon Gunners.

Welcome back to Wayne's World.


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